Après l’électricité, c’est le poblème d’eau qui pointe à l’horizon.
Enquete de « la vie eco » de cette semaine
Extraits d’une enquete dans le meme numero de la Vie eco :
Enquete de « la vie eco » de cette semaine
Editorial
Maroc : Panne sèche
Le Maroc doit apprendre à consommer moins d’eau plutôt que de chercher à avoir plus d’eau. Evident... mais qui mettra cette évidence en pratique ?
L’expression est apparue au milieu des années 90 et a vite fait le tour du pays : le Maroc, pays semi-aride, exporte de l’eau à travers ces milliers de tonnes de tomates qu’il vend chaque année à l’étranger. Il est vrai que chaque tonne de tomates exportée équivaut à 94,5 litres d’eau qui sortent du pays. Grave ? Peut-être, mais d’autres arguments peuvent être mis en avant : emplois préservés, création de richesses, apport de devises... Mais ce qui est effectivement grave, c’est ce qui se cache derrière cet exemple. Car si pour produire un kilo de tomates on a besoin de 165 litres d’eau, ce sont 413 litres supplémentaires qui sont effectivement utilisés. Pourquoi ? Parce que 60% de l’eau qui va à l’agriculture est en réalité perdue. Inimaginable ! Et pourtant vrai, dit, redit, expliqué dans des séminaires, compilé dans des rapports, consigné dans des plans d’action, oublié parce que la tâche est trop ardue... parce que 2020, c’est encore loin.
Qui va payer les pots cassés de notre inconscience ? La génération à venir. Actuellement, la solution la plus simple consiste à essayer de mobiliser plus d’eau. Construire plus de barrages et creuser plus de puits peut effectivement soulager à court terme les besoins, mais les précipitations s’amenuisent et il faut aller chercher l’eau parfois à des centaines de mètres sous terre pour alimenter une exploitation qui consomme cinq fois plus de ressources qu’elle n’en a réellement besoin. Le cas de la région d’Agadir est, à cet effet, illustratif. Il y a cinq ans, on creusait des puits de 150 mètres pour avoir un bon débit. Aujourd’hui on doit aller jusqu’à 300 mètres ! En résumé, moins d’eaux de surface et moins de ressources souterraines. On aura beau forcer sur la production, si l’utilisation n’est pas rationnelle...
Maroc : Panne sèche
Le Maroc doit apprendre à consommer moins d’eau plutôt que de chercher à avoir plus d’eau. Evident... mais qui mettra cette évidence en pratique ?
L’expression est apparue au milieu des années 90 et a vite fait le tour du pays : le Maroc, pays semi-aride, exporte de l’eau à travers ces milliers de tonnes de tomates qu’il vend chaque année à l’étranger. Il est vrai que chaque tonne de tomates exportée équivaut à 94,5 litres d’eau qui sortent du pays. Grave ? Peut-être, mais d’autres arguments peuvent être mis en avant : emplois préservés, création de richesses, apport de devises... Mais ce qui est effectivement grave, c’est ce qui se cache derrière cet exemple. Car si pour produire un kilo de tomates on a besoin de 165 litres d’eau, ce sont 413 litres supplémentaires qui sont effectivement utilisés. Pourquoi ? Parce que 60% de l’eau qui va à l’agriculture est en réalité perdue. Inimaginable ! Et pourtant vrai, dit, redit, expliqué dans des séminaires, compilé dans des rapports, consigné dans des plans d’action, oublié parce que la tâche est trop ardue... parce que 2020, c’est encore loin.
Qui va payer les pots cassés de notre inconscience ? La génération à venir. Actuellement, la solution la plus simple consiste à essayer de mobiliser plus d’eau. Construire plus de barrages et creuser plus de puits peut effectivement soulager à court terme les besoins, mais les précipitations s’amenuisent et il faut aller chercher l’eau parfois à des centaines de mètres sous terre pour alimenter une exploitation qui consomme cinq fois plus de ressources qu’elle n’en a réellement besoin. Le cas de la région d’Agadir est, à cet effet, illustratif. Il y a cinq ans, on creusait des puits de 150 mètres pour avoir un bon débit. Aujourd’hui on doit aller jusqu’à 300 mètres ! En résumé, moins d’eaux de surface et moins de ressources souterraines. On aura beau forcer sur la production, si l’utilisation n’est pas rationnelle...
Sur 13 milliards de m3 d’eau de surface mobilisés par an, nous ne profitons que de 4,5 milliards.
(…)
Ce constat est fait par les spécialistes de la problématique de l’eau dans le monde et le secrétariat d’Etat à l’eau ne conteste ni les faits ni les chiffres. Ils avancent cette conclusion : si le seuil critique de la disponibilité en eau par habitant et par an est de 1 000 m3, au Maroc, il est désormais officiellement admis que le pays est largement en deçà de ce chiffre. Les tout derniers chiffres officiels révèlent que nous en sommes aujourd’hui à une moyenne de 745 m3 par habitant. Un niveau qui, si l’on n’y prend garde, risque de tendre inéluctablement, à l’horizon 2020-2025, vers le seuil fatidique des 500 m3 à partir duquel les spécialistes parlent de stress hydrique.
Il y a donc de quoi s’inquiéter, surtout que ce taux moyen cache une autre réalité aussi préoccupante : la disponibilité de l’eau au Maroc varie, selon les régions, entre 2 000 m3 par habitant et par an dans le Nord et...150 m3 dans le Sud du pays. Aujourd’hui, 79% des ressources en eau disponibles sont concentrées sur 27% du territoire national. Si ces chiffres ne sont parlants que pour les experts, leur traduction en réalités plus palpables illustre plus clairement la gravité du problème : d’ici 2020, 13 millions de Marocains risquent de souffrir d’un manque chronique d’eau.
(…)
88% de l’eau utilisable va à l’agriculture
Mais si la problématique est mondiale, l’Afrique, plus particulièrement, souffre de deux handicaps supplémentaires : des apports pluviométriques en régression et le manque de moyens pour mettre en place les infrastructures de stockage de l’eau pour des années de vaches maigres de plus en plus fréquentes dues aux changements climatiques et aux périodes de sécheresse.
Le Maroc qui est, ne l’oublions pas, un pays semi-aride à aride, disposait pourtant de ressources suffisantes durant les années soixante. La statistique établit la moyenne de la ressource à cette époque à 2 560 m3 par habitant et par an. Que s’est-il passé entre-temps ?
Il y a, d’abord, la démographie. Le Maroc comptait 11,6 millions d’habitants dans les années soixante contre 30 millions aujourd’hui. Autres éléments en relation avec la démographie : la concentration de la population dans les villes et aussi l’accroissement de la proportion des ménages ayant accès à l’eau potable. Dans les villes, le taux des foyers raccordés aux réseaux d’eau potable est passé de 52% en 1970 à 91% aujourd’hui. Dans les campagnes, grâce au Pager, programme de raccordement de la population conduit par l’Onep, le taux d’accès des ruraux à l’eau potable est passé de 14% en 1994 à 70% actuellement.
Tout cela entraîne évidemment une consommation de plus en plus importante et donc une pression sur la ressource. Cela dit, le plus gros de cette ressource ne va pas vers les ménages mais plutôt vers l’agriculture qui engloutit 88% de l’eau que nous arrivons à mobiliser, le reste - 12% - étant destiné aux ménages et à l’industrie.
Si l’agriculture consomme beaucoup d’eau, c’est que le développement est passé par là : en 1960, la surface irriguée était d’à peine 150 000 ha, contre 1,4 million d’hectares aujourd’hui, dont 88 000 ha en grande hydraulique, près de 600 000 ha en petite et moyenne hydraulique et 300 000 irrigables de manière saisonnière. 80 % des surfaces irriguées le sont par des systèmes gravitaires (simple arrosage) ; le reste, moitié par aspersion et moitié par irrigation localisée. Or, il faut savoir que pour une même superficie, il faut 7 litres d’eau au mètre carré quand on utilise la technique du goutte à goutte et... 36 litres pour le gravitaire ! Résultat: plus de 60% des eaux destinées à l’irrigation, soit 5,5 milliards de m3, sont tout simplement perdus.
Tout l’article http://www.lavieeco.com/Economie/en-...-manquer-d-eau
(…)
Ce constat est fait par les spécialistes de la problématique de l’eau dans le monde et le secrétariat d’Etat à l’eau ne conteste ni les faits ni les chiffres. Ils avancent cette conclusion : si le seuil critique de la disponibilité en eau par habitant et par an est de 1 000 m3, au Maroc, il est désormais officiellement admis que le pays est largement en deçà de ce chiffre. Les tout derniers chiffres officiels révèlent que nous en sommes aujourd’hui à une moyenne de 745 m3 par habitant. Un niveau qui, si l’on n’y prend garde, risque de tendre inéluctablement, à l’horizon 2020-2025, vers le seuil fatidique des 500 m3 à partir duquel les spécialistes parlent de stress hydrique.
Il y a donc de quoi s’inquiéter, surtout que ce taux moyen cache une autre réalité aussi préoccupante : la disponibilité de l’eau au Maroc varie, selon les régions, entre 2 000 m3 par habitant et par an dans le Nord et...150 m3 dans le Sud du pays. Aujourd’hui, 79% des ressources en eau disponibles sont concentrées sur 27% du territoire national. Si ces chiffres ne sont parlants que pour les experts, leur traduction en réalités plus palpables illustre plus clairement la gravité du problème : d’ici 2020, 13 millions de Marocains risquent de souffrir d’un manque chronique d’eau.
(…)
88% de l’eau utilisable va à l’agriculture
Mais si la problématique est mondiale, l’Afrique, plus particulièrement, souffre de deux handicaps supplémentaires : des apports pluviométriques en régression et le manque de moyens pour mettre en place les infrastructures de stockage de l’eau pour des années de vaches maigres de plus en plus fréquentes dues aux changements climatiques et aux périodes de sécheresse.
Le Maroc qui est, ne l’oublions pas, un pays semi-aride à aride, disposait pourtant de ressources suffisantes durant les années soixante. La statistique établit la moyenne de la ressource à cette époque à 2 560 m3 par habitant et par an. Que s’est-il passé entre-temps ?
Il y a, d’abord, la démographie. Le Maroc comptait 11,6 millions d’habitants dans les années soixante contre 30 millions aujourd’hui. Autres éléments en relation avec la démographie : la concentration de la population dans les villes et aussi l’accroissement de la proportion des ménages ayant accès à l’eau potable. Dans les villes, le taux des foyers raccordés aux réseaux d’eau potable est passé de 52% en 1970 à 91% aujourd’hui. Dans les campagnes, grâce au Pager, programme de raccordement de la population conduit par l’Onep, le taux d’accès des ruraux à l’eau potable est passé de 14% en 1994 à 70% actuellement.
Tout cela entraîne évidemment une consommation de plus en plus importante et donc une pression sur la ressource. Cela dit, le plus gros de cette ressource ne va pas vers les ménages mais plutôt vers l’agriculture qui engloutit 88% de l’eau que nous arrivons à mobiliser, le reste - 12% - étant destiné aux ménages et à l’industrie.
Si l’agriculture consomme beaucoup d’eau, c’est que le développement est passé par là : en 1960, la surface irriguée était d’à peine 150 000 ha, contre 1,4 million d’hectares aujourd’hui, dont 88 000 ha en grande hydraulique, près de 600 000 ha en petite et moyenne hydraulique et 300 000 irrigables de manière saisonnière. 80 % des surfaces irriguées le sont par des systèmes gravitaires (simple arrosage) ; le reste, moitié par aspersion et moitié par irrigation localisée. Or, il faut savoir que pour une même superficie, il faut 7 litres d’eau au mètre carré quand on utilise la technique du goutte à goutte et... 36 litres pour le gravitaire ! Résultat: plus de 60% des eaux destinées à l’irrigation, soit 5,5 milliards de m3, sont tout simplement perdus.
Tout l’article http://www.lavieeco.com/Economie/en-...-manquer-d-eau
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