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Nesmis, fille d’Hippone de Abderrezak Bensalah

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  • Nesmis, fille d’Hippone de Abderrezak Bensalah

    Je viens de lire Nesmis, fille d’Hippone de Abderrezak Bensalah. C’est, comme on dit familièrement, de «la belle ouvrage», c’est-à-dire un travail structuré à partir d’un matériau peu connu, sinon rare et de grande qualité, tout honnête, tout sérieux, bien pensé.

    Natif de Annaba et médecin spécialiste en O.R.L., l’auteur a soigné magnifiquement son récit dense et documenté liant événements historiques authentiques et fiction de bon aloi. Pourtant une double question se pose: est-ce là seulement un point d’histoire romancée par un passionné d’histoire antique puisqu’il s’agit précisément de sa ville natale Annaba, soit «la cité d’Hippone [qui] était jusqu’en 391 peu connue malgré son surnom de royale et terre de prédilection des anciens rois numides [et qui] grâce à son évêque Augustin, elle est couronnée depuis seize siècles d’une immense gloire»? Ou est-ce là peut-être bien pour raconter, pour rappeler une vie, une vérité, «un prétexte, ainsi que prévient l’auteur lui-même dans la préface à son livre, pour faire renaître Augustin dans le coeur des Algériens, et de les replonger dans l’histoire de ces temps anciens pour apprécier la grande part d’influence de notre vénérable pontife dans le mouvement intellectuel et religieux de l’époque»?

    Dans le premier cas, comme dans le second, Abderrazak Bensalah a évidemment raison, car l’évocation de cette impressionnante personnalité que fut Saint Augustin, a justifié en Algérie le Premier Colloque international (Alger-Annaba, 1-7 avril 2001). Le thème en a été celui-ci: Le philosophe algérien Saint Augustin, africanité et universalité. Ce Colloque a été un immense succès grâce à notre pays qui l’a organisé et aux éminents chercheurs venus de 27 pays. Ce qui a démontré que Saint Augustin reste, notamment avec son oeuvre la plus significative La Cité de Dieu (De civitate Dei), une sorte de phare puissant et permanent éclairant le ive et le ve siècle, soit tout le monde occidental romanisé et impérialiste instable et une Afrique méditerranéenne en proie à la domination de Rome et aux ambitions schismatiques. Aussi, les nécessités de la lutte, par exemple, contre les donatistes, ont-elles fini par forger définitivement la volonté de polémiste redoutable et redouté de Aurelius Augustinus, né en 354 à Thagaste, aujourd’hui Souk-Ahras, du territoire numide.

    On sait que cet africain, par choix et pour qui «la paix des hommes, c’est leur concorde bien ordonnée», s’est éteint à Hippone (Annaba) le 28 août 430.
    Tout l’objet du livre est indirectement l’histoire de cette grande figure de la foi pure envers Dieu, au temps de l’Afrique romaine, que vont découvrir ou redécouvrir les lecteurs. Car l’histoire de «Nesmis, fille d’Hippone» ne sert à la fois que d’argument et, d’une certaine manière, comme dans un scénario de film, que de «hareng saur», un truc destiné à maintenir en éveil l’attention du lecteur. Dans cette guerre de religion, Nesmis, la bien-aimée de son cousin Kamélius, «était devenue membre d’une secte de religieuses appelées les sanctimoniales, dont le fanatisme se caractérisait par l’émulation au martyre».
    Sans entrer dans le détail, on constatera, à cet effet, la mise en place du décor (Introduction), l’ordonnancement et le découpage des événements (chapitres) et des situations (des scènes numérotées), l’importance à connaître le nom des personnages, la fonction en situation du dialogue, la dynamique des éléments de dramatisation (le pays est christianisé et les chrétiens sont divisés par un schisme, la guerre civile endeuille des milliers de familles berbères), l’action (mettre un terme à ce déchirement).
    Des notes abondantes et très utiles suivent chaque chapitre. Quant à Nesmis, elle se retira dans une chapelle tandis que son fils, Alyus partira à la recherche de son père Kamélius...

    Par l'Expression
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