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Conserver à jamais les corps des leaders politiques et des célébrités!

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  • Conserver à jamais les corps des leaders politiques et des célébrités!

    L'éternité pour les célébrités?

    Grâce au processus de plastination qu'il a inventé et qui est au coeur de l'exposition Le monde du corps 2 ouvrant ses portes demain au Centre des sciences de Montréal, le scientifique allemand Gunther von Hagens pourrait conserver à jamais les corps des leaders politiques et des célébrités de ce monde. Mais il refuse catégoriquement de le faire.
    «Un temps viendra où des gens le feront. La technologie que j'ai mise au point permet de le faire. Mais moi, ça ne m'intéresse pas», a dit hier à La Presse le scientifique allemand qui s'est rendu célèbre en plastinant des corps humains écorchés et en les exposant dans diverses postures, tantôt jouant aux échecs, tantôt frappant un ballon de football.

    Lors d'une conférence donnée dans le cadre du congrès de l'ACFAS, qui se tient cette semaine à l'Université du Québec à Trois-Rivières, M. von Hagens a révélé avoir déjà eu des pourparlers avec la Russie pour plastiner le corps de Lénine.

    Depuis son décès en 1924, l'ex-leader soviétique est exposé dans un cercueil ouvert sur la place Rouge à Moscou. L'entretien de sa dépouille coûte des centaines de milliers de dollars chaque année au gouvernement russe. «Il y a eu des discussions. Mais c'était très politique. Je ne l'ai pas fait», a dit hier l'anatomiste.



    Gunther von Hagens note qu'il ne plastine que le corps d'individus qui désirent rester anonymes. «Je suis sceptique à l'idée de conserver un corps en entier», souligne-t-il. Selon lui, ses sujets, même s'il les met en scène pour ses expositions, enseignent d'abord et avant tout la constitution et le fonctionnement du corps humain, dans toute son universalité, à ceux qui les regardent.

    Hasard et conservation

    Aux quelque 400 professeurs, étudiants et congressistes venus l'entendre hier dans un auditorium bondé, Gunther von Hagens a expliqué que c'est par pur hasard qu'il a inventé le processus de plastination. Alors qu'il faisait ses études en médecine, il a vu un organe humain conservé dans un sac de plastique. «J'ai demandé pourquoi on n'injectait pas le plastique à l'intérieur de l'organe. On m'a dit que personne n'avait essayé. Je l'ai fait et après quelques essais, ça a fonctionné», expose-t-il.

    Sa découverte lui a valu deux ans d'emprisonnement dans les geôles de l'Allemagne de l'Est communiste. «Après, ils m'ont vendu à l'Ouest», s'est exclamé hier le coloré personnage, coiffé de son emblématique chapeau en feutre noir.

    Aujourd'hui, loin d'être une cause de souci, sa technique de plastination, qui consiste à remplacer les liquides et les gras des organes humains par du polymère, est une source intarissable d'inspiration pour le scientifique allemand. Malgré la controverse entourant son travail, plus de 80 millions de personnes ont vu les deux expositions Body Worlds. Le fondateur de l'Institut de plastination produit aussi des centaines de milliers de tranches de corps humains qui sont utilisées dans l'enseignement.

    Hier, à Trois-Rivières, il a été chaleureusement accueilli par un de ses anciens collègues de l'Université de Heidelberg, le professeur Régis Olry. Ce dernier pratique la plastination d'organes à l'UQTR.


    - AFP
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