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Les PME accèdent difficilement au financement bancaire

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  • Les PME accèdent difficilement au financement bancaire

    C’est un lieu commun de dire que les petites entreprises accèdent difficilement au financement bancaire. Une contrainte considérée, à juste titre, majeure. Les banques d‘une manière générale, sont confrontées à une expérience du risque qui incite les banquiers à l’extrême prudence, dans la décision d’octroi de crédit aux petites et moyennes entreprises. C’est que, pour les banques, le financement de la création d’entreprises ne peut pas résulter, exclusivement, du seul ressort de la banque commerciale au regard du niveau élevé du risque encouru sur cette finalité, avec un taux de sinistralité de l’ordre de 25%. Quelle que soit la valeur des sûretés recueillies, l’expérience montre que la banque ne récupère que très rarement sa mise en cas de sinistre. Divers acteurs de dépréciation font que le taux de récupération n’atteint en moyenne que 30%. La mise en œuvre de procédures de récupération est longue et complexe. Les contentieux durent parfois 5 à 10 ans.

    Les banquiers expliquent leurs réticences par l’insuffisance des fonds propres, l’absence et l’insuffisance de garanties offertes, la non maîtrise des coûts et des délais des projets par les promoteurs, le manque de fiabilité des projets dont les études sont souvent approximatives par manque de données économiques fiables et d’expertise d’accompagnement dans l’élaboration des business plan et enfin la faiblesse du management des petites et moyennes entreprises. La Société Financière Internationale (SFI) a entrepris au cours de l’été 2006 une étude auprès de 500 micros et petites entreprises représentatives du tissu algérien d’entreprises et reparties dans les régions d’Alger, Tizi-Ouzou, Bejaia et Oran. C’est du moins ce que révèle Gregory Rung, spécialiste du secteur financier, FI, dans la dernière lettre d’information, “Nawafid” du groupe de la banque mondiale au Maghreb. En premier lieu, il ressort de ce sondage que les micros et petites entreprises algériennes bénéficient d’un accès, relativement bon, aux services bancaires de base puisque plus des deux tiers ont un compte courant et un chéquier.

    En revanche, plus de 80% d’entre elles considèrent qu’il est difficile, voire impossible, d’obtenir un prêt bancaire. Cela est attribué par les entrepreneurs au fait qu’ils ne sont pas en mesure de satisfaire les demandes de garantie des banques (30%), qu’il existe des procédures et des contraintes administratives importantes (27%) et qu’il n’est pas aisé d’accéder aux banques et à “ quelqu’un que l’on connaît ” à l’intérieur de celles-ci. Au total, si 30% des entreprises n’ont jamais fait de demande de financement parce qu’elles n’en éprouvent pas le besoin, environ 30% ne l’ont pas fait à cause de ces contraintes. Parmi les 40% de MPE restantes qui ont effectué cette démarche, seule la moitié (soit donc environ 20% du total des MPE) a obtenu un prêt d’une institution financière. Le montant moyen est de 4 millions de dinars. En parallèle, 50% des MPE interrogées ont obtenu des prêts de sources informelles (la famille ou des amis). Ces crédits qui sont généralement de montants beaucoup plus faibles (moins de 500 000 dinars), ne portent pas d’intérêt et sont remboursés sur environ 6 mois.

    A l’avenir, les trois quarts des entrepreneurs ont déclaré être intéressés par un accès accru aux financements, ce qui représente un potentiel de demandes important si l’on considère qu’il y a environ 342 000 MPE officiellement enregistrées en Algérie. “Il semble donc que l’offre de financement soit insuffisante ” pense Gregory Rung estimant que l’essentiel des crédits octroyés par les banques se concentre sur les grandes entreprises et l’achat de voitures par les particuliers. “Même si plusieurs programmes publics (ANSEJ, Angem et Cnac) ciblent les jeunes et la création d’entreprises et bien qu’il y ait quelques associations de microfinance comme Touiza, cela ne suffit pas à satisfaire la demande, tant du point de vue quantitatif que qualitatif”, souligne l’expert de la SFI. Gregory Rung est convaincu qu’il existe une opportunité pour les banques de fournir des services financiers aux MPE. “Dans d’autres pays émergents, des banques se sont engagées dans cette voie et, à condition d’utiliser les bonnes méthodologies, ont pu développer une activité profitable en même temps qu’utile pour l’économie locale. Il existe également une opportunité de développer des institutions de microfinance qui s’adresseraient aux plus petits entrepreneurs” précise-t-il.

    source : Liberté
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