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Le moyen le plus simple de réduire les émissions anthropiques de carbone ? Ralentir le rythme de la déforestation dans les zones tropicales. Chiffres à l'appui, une dizaine de chercheurs, principalement écologues et climatologues, plaident, vendredi 11 mai, dans la revue Science, pour intégrer la gestion des forêts aux mécanismes de développement propre (MDP) prévus par le protocole de Kyoto.
Pour la période 2008-2012, ces mécanismes doivent permettre aux pays du Sud d'obtenir des crédits pour financer leurs projets de développement, pour autant que ceux-ci évitent l'émission de gaz à effet de serre. "Des problèmes méthodologiques et des questions de souveraineté ont conduit à exclure de ces MDP les projets visant à éviter la déforestation", écrivent les signataires.
Dommage. Car, expliquent Raymond Gullison (University of British Columbia, Canada) et ses coauteurs, la transformation de la forêt tropicale en terres cultivées est responsable de l'émission de 1,5 milliard de tonnes de carbone par an. "Ces émissions sont principalement issues de ce qui est brûlé et de la décomposition de la matière organique qui reste sur place après que les arbres ont été coupés, explique Pierre Friedlingstein (CNRS, Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement et Institut Pierre-Simon Laplace), coauteur de la publication. Dans une moindre mesure, l'effet d'érosion des sols, plus fort en l'absence d'arbres, est également responsable d'émissions."
En outre, cette estimation ne tient pas compte du fait que chaque arbre coupé ne pourra pas contribuer à absorber une part du carbone émis par l'homme.
Les chercheurs ont simulé plusieurs scénarios de réduction du rythme de la déforestation et en ont évalué les bénéfices. Le plus vertueux consisterait à réduire ce rythme de 50 % jusqu'en 2050, puis, à partir de cette date, à cesser toute déforestation.
UN GAIN CONSIDÉRABLE
Le gain calculé par les chercheurs est considérable : à l'échelle du siècle, cette mesure permettrait à elle seule d'éviter l'émission de 50 milliards de tonnes de carbone. Soit, estiment les chercheurs, l'équivalent de six années de consommation de combustibles fossiles.
La mise en oeuvre d'une telle politique représenterait 12 % de l'effort global de réduction des émissions à réaliser d'ici à 2100 pour stabiliser la concentration atmosphérique en dioxyde de carbone (CO2) à 450 ppm (contre 380 ppm aujourd'hui et 280 ppm avant l'ère industrielle).
"Une façon d'envisager les choses était de dire que, puisque la forêt tropicale va de toute façon disparaître en raison du réchauffement, autant l'exploiter dès aujourd'hui pour, au moins, en tirer un bénéfice économique, ajoute M. Friedlingstein. L'étude montre, au contraire, que limiter aujourd'hui la déforestation peut contribuer à atténuer suffisamment le changement climatique pour éviter la disparition future de ces écosystèmes."
- Le Monde
Pour la période 2008-2012, ces mécanismes doivent permettre aux pays du Sud d'obtenir des crédits pour financer leurs projets de développement, pour autant que ceux-ci évitent l'émission de gaz à effet de serre. "Des problèmes méthodologiques et des questions de souveraineté ont conduit à exclure de ces MDP les projets visant à éviter la déforestation", écrivent les signataires.
Dommage. Car, expliquent Raymond Gullison (University of British Columbia, Canada) et ses coauteurs, la transformation de la forêt tropicale en terres cultivées est responsable de l'émission de 1,5 milliard de tonnes de carbone par an. "Ces émissions sont principalement issues de ce qui est brûlé et de la décomposition de la matière organique qui reste sur place après que les arbres ont été coupés, explique Pierre Friedlingstein (CNRS, Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement et Institut Pierre-Simon Laplace), coauteur de la publication. Dans une moindre mesure, l'effet d'érosion des sols, plus fort en l'absence d'arbres, est également responsable d'émissions."
En outre, cette estimation ne tient pas compte du fait que chaque arbre coupé ne pourra pas contribuer à absorber une part du carbone émis par l'homme.
Les chercheurs ont simulé plusieurs scénarios de réduction du rythme de la déforestation et en ont évalué les bénéfices. Le plus vertueux consisterait à réduire ce rythme de 50 % jusqu'en 2050, puis, à partir de cette date, à cesser toute déforestation.
UN GAIN CONSIDÉRABLE
Le gain calculé par les chercheurs est considérable : à l'échelle du siècle, cette mesure permettrait à elle seule d'éviter l'émission de 50 milliards de tonnes de carbone. Soit, estiment les chercheurs, l'équivalent de six années de consommation de combustibles fossiles.
La mise en oeuvre d'une telle politique représenterait 12 % de l'effort global de réduction des émissions à réaliser d'ici à 2100 pour stabiliser la concentration atmosphérique en dioxyde de carbone (CO2) à 450 ppm (contre 380 ppm aujourd'hui et 280 ppm avant l'ère industrielle).
"Une façon d'envisager les choses était de dire que, puisque la forêt tropicale va de toute façon disparaître en raison du réchauffement, autant l'exploiter dès aujourd'hui pour, au moins, en tirer un bénéfice économique, ajoute M. Friedlingstein. L'étude montre, au contraire, que limiter aujourd'hui la déforestation peut contribuer à atténuer suffisamment le changement climatique pour éviter la disparition future de ces écosystèmes."
- Le Monde