LA VOIX DE L ORANIE
A J-3 des élections législatives
A trois jours du scrutin, l’abstention semble être très redoutée par les pouvoirs publics et les partis politiques en lice. D’après un sondage réalisé récemment par un quotidien arabophone, 70% des personnes interrogées ont déclaré qu’elles allaient s’abstenir au prochain scrutin.
Largement constaté, le désintérêt du citoyen pour la vie publique en Algérie n’est, du reste, plus à démontrer. De plus, depuis quelques années, cette tendance ne fait que se confirmer. Doit-on parler, pour autant, de crise et de remise en cause de la démocratie?
Une chose est sûre: la non-participation des citoyens aux différentes élections organisées par le pouvoir traduit, d’une certaine manière, une attitude de défiance, une position contestataire. C’est donc aussi l’expression d’un mécontentement généralisé. Car même si l’abstention telle que pratiquée en Algérie n’est pas toujours synonyme d’un caractère militant ou d’un acte politique qu’on connaît sous d’autres cieux, le boycott actif tel que prôné, aujourd’hui, par certaines formations politiques n’a pas de réelle emprise sur le citoyen dont le refus de choisir se veut également comme une marque d’hostilité envers tous les hommes politiques, et un refus des règles de fonctionnement du régime.
D’ailleurs, à l’allure où vont les choses, le pouvoir politique «élu» en Algérie avec des taux d’abstention record va finir par douter de sa légitimité en ne représentant, à la fin, qu’une infime partie de la population. Les appels pathétiques lancés tous les jours par les différents partis politiques en compétition et les spots publicitaires de l’ENTV incitant les gens à aller voter traduisent, quelque part, un certain désarroi et cela même si, quel que soit le taux de participation, les élections seront, bien évidemment, validées. N’en déplaise, par ailleurs, à la majorité du peuple algérien, il y aura de toutes façons, au lendemain du 17 mai, une nouvelle Assemblée populaire nationale en Algérie avec 389 députés. Il importe donc peu, pour les «heureux élus», qu’ils soient bien ou mal élus: l’essentiel pour eux (et pour le pouvoir) est qu’ils le soient! Reste à savoir maintenant si le président de la République va s’accommoder oui ou non d’un parlement élu par moins du quart de la population, selon l’hypothèse la plus pessimiste avancée jusque-là. Car si l’on en croit les divers échos de la campagne électorale émanant des différentes régions du pays, ce jeudi, l’Algérie va connaître, en toute vraisemblance, un «non évènement» électoral. A suivre.
Auteur: Mohamed-Chérif Lachichi
A J-3 des élections législatives
A trois jours du scrutin, l’abstention semble être très redoutée par les pouvoirs publics et les partis politiques en lice. D’après un sondage réalisé récemment par un quotidien arabophone, 70% des personnes interrogées ont déclaré qu’elles allaient s’abstenir au prochain scrutin.
Largement constaté, le désintérêt du citoyen pour la vie publique en Algérie n’est, du reste, plus à démontrer. De plus, depuis quelques années, cette tendance ne fait que se confirmer. Doit-on parler, pour autant, de crise et de remise en cause de la démocratie?
Une chose est sûre: la non-participation des citoyens aux différentes élections organisées par le pouvoir traduit, d’une certaine manière, une attitude de défiance, une position contestataire. C’est donc aussi l’expression d’un mécontentement généralisé. Car même si l’abstention telle que pratiquée en Algérie n’est pas toujours synonyme d’un caractère militant ou d’un acte politique qu’on connaît sous d’autres cieux, le boycott actif tel que prôné, aujourd’hui, par certaines formations politiques n’a pas de réelle emprise sur le citoyen dont le refus de choisir se veut également comme une marque d’hostilité envers tous les hommes politiques, et un refus des règles de fonctionnement du régime.
D’ailleurs, à l’allure où vont les choses, le pouvoir politique «élu» en Algérie avec des taux d’abstention record va finir par douter de sa légitimité en ne représentant, à la fin, qu’une infime partie de la population. Les appels pathétiques lancés tous les jours par les différents partis politiques en compétition et les spots publicitaires de l’ENTV incitant les gens à aller voter traduisent, quelque part, un certain désarroi et cela même si, quel que soit le taux de participation, les élections seront, bien évidemment, validées. N’en déplaise, par ailleurs, à la majorité du peuple algérien, il y aura de toutes façons, au lendemain du 17 mai, une nouvelle Assemblée populaire nationale en Algérie avec 389 députés. Il importe donc peu, pour les «heureux élus», qu’ils soient bien ou mal élus: l’essentiel pour eux (et pour le pouvoir) est qu’ils le soient! Reste à savoir maintenant si le président de la République va s’accommoder oui ou non d’un parlement élu par moins du quart de la population, selon l’hypothèse la plus pessimiste avancée jusque-là. Car si l’on en croit les divers échos de la campagne électorale émanant des différentes régions du pays, ce jeudi, l’Algérie va connaître, en toute vraisemblance, un «non évènement» électoral. A suivre.
Auteur: Mohamed-Chérif Lachichi
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