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    Il aurait été aisé pour le Président d’adouber les partis de la coalition et laisser le jeu se refermer sur le système du parti-État. Il n’en fut rien.


    La campagne est close. Malgré les efforts des chefs de parti et des candidats, les législatives ont laissé de marbre une opinion publique algérienne blasée par la chose politique. Même les appels au boycott d’un GSPC en déclin n’obtiennent aucun frémissement.
    On est loin de la mobilisation des élections présidentielles de 1995 et de 2004 ou la ferveur des élections législatives de 1997. La faute aux politiques ? À l’agenda ? à la conjoncture sociale ? Rarement une campagne est passée aussi inaperçue, avalée par l’indifférence de citoyens qui ont abandonné leurs habits d’électeur. “Voter : pour quoi faire ?” est le slogan le plus rapide vers l’abstention et la désertion des urnes.
    Et pourtant, rarement une élection a été aussi intéressante dans son contenu politique. En 1991, il s’agissait de barrer la route à l’islamisme et à faire triompher l’idée républicaine. Les chars s’en sont chargés. Malgré le déficit d’intérêt pour ces législatives, l’équation complexe qu’elle peut représenter est paradoxalement une nouvelle chance pour la démocratie.
    D’abord, le positionnement du président Bouteflika. Il aurait été aisé pour le Président d’adouber les partis de la coalition et laisser le jeu se refermer sur le système du parti-état. Il n’en fut rien. Les consignes sont claires. Le président ne donne aucune caution à quiconque pour la loyauté et l’intégrité de cette joute électorale. Le signal est davantage destiné à une administration vassalisée par la proximité avec les états-majors politiques qu’à l’adresse des acteurs eux-mêmes. Il n’en ressortira que du bien pour la transparence des urnes et l’honnêteté de ce scrutin.
    Ensuite, l’ouverture sur les multiples courants politiques et l’implication des ténors partisans ont donné lieu à des discours contradictoires, mais cohérents. La classe politique a fait, dans l’ensemble, preuve de retenue et de responsabilité, sans se livrer à des luttes stériles et à des invectives politiciennes, se cantonnant dans l’explication des programmes et les fameuses promesses électoralistes.
    Enfin, cette élection viendra consolider deux processus qui sont loin d’être antagonistes. La lutte contre le terrorisme et la corruption. Un Parlement représentatif ne peut être que le point nodal d’une démocratie débarrassée de l’hydre terroriste et des avatars de la grande délinquance économique. Les décisions du Président trouveront un soutien aussi large que diversifié, et le Parlement pourra jouer son rôle de régulateur quand ce ne sera pas celui de demandeur de comptes.
    Pour toutes ces raisons, les législatives 2007 sont une aubaine. Reste à en convaincre les électeurs qui, selon les indices et faute de sondages, sont plutôt dans l’attentisme. Focaliser sur l’abstention serait d’ailleurs une erreur car c’est dans l’exercice de prérogatives concrètes que les futurs élus pourront faire mentir les sceptiques.

    M. B.(Liberté)
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