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Plusieurs nouvelles études confirment la dangerosité du radon ce gaz radioactif. Le risque de cancer du poumon existe même à basse concentration.
Un numéro thématique spécial du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) paru aujourd'hui, précise un ensemble de données épidémiologiques nouvelles sur les risques du radon. Ce gaz radioactif, produit de la désintégration en cascade de l'uranium 238 contenu dans le sol et la roche, est connu depuis des décennies pour être le facteur de risque majeur en santé environnementale : il tue des mineurs depuis des siècles, et il représente un risque même aux concentrations présentes habituellement dans les habitations.
Grâce à de grandes études sur les mineurs (uranium, étain, fer), l'association est connue depuis les années 1960 entre l'exposition au radon et le cancer du poumon. Au total, une quinzaine d'études de cohorte de mineurs (en Chine, au Canada, en Suède, en France entre autres) a permis de déterminer précisément l'exposition professionnelle individuelle de ces travailleurs. Toutes ces études sur plus de 60 000 mineurs montrent, de manière concordante, un excès de mortalité par cancer du poumon et une augmentation du risque de décès par cancer du poumon associée à l'exposition cumulée au radon durant la vie professionnelle. La cohorte française qui suit depuis plus de vingt ans 5 086 mineurs (employés au moins un an depuis 1946) a comptabilisé 1 467 décès dont 159 par cancer du poumon. L'excès de risque est de 0,6 à 0,9 %. La question reste ouverte, après analyse des cohortes de mineurs d'uranium allemands et tchèques, d'un surrisque de leucémies associé à cette exposition au radon.
Pour ce qui est du radon gazeux présent naturellement dans les maisons, on sait depuis plusieurs décennies qu'il peut provoquer le cancer du poumon. Il représente la moitié de toute l'exposition non médicale individuelle aux rayonnements ionisants. On sait aussi comment réduire les concentrations élevées dans les maisons neuves ou existantes
Mais l'information essentielle vient d'un travail de 28 chercheurs de 18 organismes européens, qui ont analysé les données individuelles de 13 études cas-témoins européennes liant l'exposition au radon domestique et le cancer du poumon. Ils ont étudié 7 148 cas de cancer du poumon et 14 208 témoins. Ces études avaient mesuré la concentration du gaz radon dans des habitations occupées au cours des 5 à 34 dernières années. Celle-ci est mesurée en becquerels (nombre de désintégrations par seconde) par mètre cube (Bq/m³) d'air domestique.
Jusqu'à 2 913 morts en 1999
L'analyse montre une augmentation du risque de cancer du poumon de 8,4 %, pour chaque accroissement de 100 Bq/m³ de la concentration en radon mesurée. Les chercheurs ont réparti la cohorte totale en sept catégories selon la concentration de radon, et ils ont découvert une relation linéaire entre le risque de cancer et la dose accumulée.
Autrement dit, et c'est une nouveauté, il n'y a pas de seuil de dangerosité : le risque est quasiment le même pour les concentrations de radon comprises entre 100 et 200 Becquerels, ou pour celles inférieures à 100 Becquerels par mètre cube.
Enfin, le risque absolu pour les fumeurs et anciens fumeurs récents est considérablement plus élevé que pour des personnes n'ayant jamais fumé. « L'exposition au radon domestique est responsable pour environ 9 % des décès par cancer du poumon et environ 2 % de tous les décès par cancer en Europe », explique l'article du BEH. D'autres chercheurs, de l'Institut de veille sanitaire (InVS) et de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), ont évalué le nombre de décès par cancer du poumon attribuables au radon en France métropolitaine en 1999 : il est compris entre 1 234 et 2 913 morts.
Et parmi les 25 134 décès par cancer du poumon survenus en 1999 en France, entre 5 % et 12 % seraient attribuables à l'exposition domestique au radon, le *risque semblant trois fois plus élevé chez le fumeur que chez le non-fumeur.
Par Le Figaro
Un numéro thématique spécial du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) paru aujourd'hui, précise un ensemble de données épidémiologiques nouvelles sur les risques du radon. Ce gaz radioactif, produit de la désintégration en cascade de l'uranium 238 contenu dans le sol et la roche, est connu depuis des décennies pour être le facteur de risque majeur en santé environnementale : il tue des mineurs depuis des siècles, et il représente un risque même aux concentrations présentes habituellement dans les habitations.
Grâce à de grandes études sur les mineurs (uranium, étain, fer), l'association est connue depuis les années 1960 entre l'exposition au radon et le cancer du poumon. Au total, une quinzaine d'études de cohorte de mineurs (en Chine, au Canada, en Suède, en France entre autres) a permis de déterminer précisément l'exposition professionnelle individuelle de ces travailleurs. Toutes ces études sur plus de 60 000 mineurs montrent, de manière concordante, un excès de mortalité par cancer du poumon et une augmentation du risque de décès par cancer du poumon associée à l'exposition cumulée au radon durant la vie professionnelle. La cohorte française qui suit depuis plus de vingt ans 5 086 mineurs (employés au moins un an depuis 1946) a comptabilisé 1 467 décès dont 159 par cancer du poumon. L'excès de risque est de 0,6 à 0,9 %. La question reste ouverte, après analyse des cohortes de mineurs d'uranium allemands et tchèques, d'un surrisque de leucémies associé à cette exposition au radon.
Pour ce qui est du radon gazeux présent naturellement dans les maisons, on sait depuis plusieurs décennies qu'il peut provoquer le cancer du poumon. Il représente la moitié de toute l'exposition non médicale individuelle aux rayonnements ionisants. On sait aussi comment réduire les concentrations élevées dans les maisons neuves ou existantes
Mais l'information essentielle vient d'un travail de 28 chercheurs de 18 organismes européens, qui ont analysé les données individuelles de 13 études cas-témoins européennes liant l'exposition au radon domestique et le cancer du poumon. Ils ont étudié 7 148 cas de cancer du poumon et 14 208 témoins. Ces études avaient mesuré la concentration du gaz radon dans des habitations occupées au cours des 5 à 34 dernières années. Celle-ci est mesurée en becquerels (nombre de désintégrations par seconde) par mètre cube (Bq/m³) d'air domestique.
Jusqu'à 2 913 morts en 1999
L'analyse montre une augmentation du risque de cancer du poumon de 8,4 %, pour chaque accroissement de 100 Bq/m³ de la concentration en radon mesurée. Les chercheurs ont réparti la cohorte totale en sept catégories selon la concentration de radon, et ils ont découvert une relation linéaire entre le risque de cancer et la dose accumulée.
Autrement dit, et c'est une nouveauté, il n'y a pas de seuil de dangerosité : le risque est quasiment le même pour les concentrations de radon comprises entre 100 et 200 Becquerels, ou pour celles inférieures à 100 Becquerels par mètre cube.
Enfin, le risque absolu pour les fumeurs et anciens fumeurs récents est considérablement plus élevé que pour des personnes n'ayant jamais fumé. « L'exposition au radon domestique est responsable pour environ 9 % des décès par cancer du poumon et environ 2 % de tous les décès par cancer en Europe », explique l'article du BEH. D'autres chercheurs, de l'Institut de veille sanitaire (InVS) et de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), ont évalué le nombre de décès par cancer du poumon attribuables au radon en France métropolitaine en 1999 : il est compris entre 1 234 et 2 913 morts.
Et parmi les 25 134 décès par cancer du poumon survenus en 1999 en France, entre 5 % et 12 % seraient attribuables à l'exposition domestique au radon, le *risque semblant trois fois plus élevé chez le fumeur que chez le non-fumeur.
Par Le Figaro
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