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Resynchroniser les horloges biologiques de l'homme

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  • Resynchroniser les horloges biologiques de l'homme

    Une étude montre qu'il est possible de resynchroniser les horloges biologiques de volontaires mis en condition d'isolation temporelle.

    Sommeil de mauvaise qualité, fatigue, difficultés de concentration avec baisse de la vigilance sont monnaie courante chez les travailleurs de nuit, infirmières et médecins, pilotes et conducteurs de véhicules, travailleurs postés. Soit près de 20 % de la population.

    Des scientifiques viennent de montrer sur des volontaires mis en condition d'isolation temporelle durant plus de deux mois (65 jours) qu'il est possible de resynchroniser leur horloge biologique. Grâce à une exposition à des périodes courtes de lumière intense (10 000 lux). Cette étude publiée cette semaine dans les Pnas par Claude Gronfier de l'Inserm (département de chronobiologie) à Lyon en collaboration avec des équipes américaines permet de mieux comprendre les mécanismes impliqués dans la synchronisation de l'horloge biologique chez l'être humain. Et d'envisager différentes applications cliniques. En particulier pour certains mauvais dormeurs, grâce à des expositions courtes à des lumières intenses.

    L'alternance de la lumière et de l'obscurité est nécessaire au bon fonctionnement de notre horloge interne. Elle contrôle non seulement nos principales fonctions physiologiques que sont le sommeil, la température interne, mais aussi nos capacités cognitives. Cette horloge biologique située dans le cerveau gère la totalité de nos rythmes circadiens, c'est-à-dire proches de 24 heures. « Mais chaque individu est différent, il a sa propre période qui, chez le sujet sain, se situe entre 23 h 30 et 24 h 30, souligne Claude Gronfier. Ceux qui ont une horloge rapide seront plutôt du matin, ceux qui ont une horloge lente seront du soir. » Notre profil de sommeil est donc dicté par notre horloge interne. Si notre activité quotidienne est en harmonie avec cette horloge, tout va bien. Chez une proportion importante de travailleurs postés, celle-ci est mal synchronisée, entraînant troubles divers et augmentation des risques d'accident.

    Des résultats préliminaires


    Dans cette étude, après avoir complètement désynchronisé 12 individus en les isolant chacun dans une chambre expérimentale durant 65 jours, les chercheurs ont évalué leur comportement en fonction de l'exposition à trois types d'intensité lumineuse : un premier groupe à 25 lux, soit un niveau très bas, un deuxième groupe à 100 lux, soit l'intensité d'une pièce normalement éclairée, un troisième à 25 lux durant les dix premières heures d'éveil puis à 100 lux pour le reste de la période d'éveil suivie de deux épisodes assez brefs de 45 minutes à 10 000 lux en fin de journée (qui correspond à l'intensité lumineuse au lever ou au coucher du soleil à l'extérieur).

    Au final, ceux du premier groupe ayant reçu une lumière trop faible n'ont pas pu se resynchroniser, leur journée et leur nuit ont été de très mauvaise qualité. Ceux du deuxième groupe se sont resynchronisés mais ont eu tendance à se coucher bien plus tôt que d'ordinaire. Seuls ceux du troisième groupe ont retrouvé leur dynamisme durant la journée et ont eu un sommeil de bonne qualité. Des résultats encore préliminaires mais qui pourraient permettre de proposer des stratégies d'exposition lumineuse à des travailleurs postés afin de resynchroniser leur horloge interne.

    En revanche, il existe déjà des traitements de ce type, pour ceux qui souffrent de syndrome dit « de retard de phase » et qui ne peuvent pas aller se coucher avant 3 heures du matin pour ne se réveiller normalement qu'à 11 heures. En les exposant de trente à soixante minutes le matin à une photothérapie, leur horloge interne va progressivement avancer et réussir à se recaler.

    Par Le Figaro
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