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Algérie: Augmentation des tarifs de l'électricité

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  • Algérie: Augmentation des tarifs de l'électricité

    La Tribune (Algiers) 14 Mai 2007
    Samira Imadalou


    Sonelgaz attend toujours le feu vert du gouvernement

    Une année et demie après la formulation de la demande de révision à la hausse des tarifs de l'électricité, Sonelgaz attend toujours le feu vert de l'Exécutif pour appliquer de nouveaux tarifs. Une procédure qui facilitera le financement des investissements de l'entreprise, selon ses responsables.


    Le gouvernement semble décider à bloquer cette hausse. La Commission nationale de régulation de l'électricité et du gaz a soumis ses propositions mais la réponse tarde à venir du côté des décideurs. Les responsables de la Société nationale de l'électricité et du gaz (Sonelgaz) ne cessent d'avancer, ces deux dernières années, la nécessité d'aller vers des augmentations graduelles des tarifs de l'électricité. Des hausses qu'ils estiment inévitables pour financer les investissements de l'entreprise et couvrir ainsi les besoins des populations.

    A chaque sortie médiatique, le P-DG de Sonelgaz revient à la charge sans pour autant avoir gain de cause. Une année et demie est passée depuis la formulation de la demande d'augmentation des tarifs à la Commission de régulation de l'électricité et du gaz (CREG). Mais toujours pas de réponse.

    Le dossier de la révision des tarifs de consommation de l'électricité est toujours dans les tiroirs du gouvernement alors que l'entrée en application de cette mesure devait intervenir au plus tard début 2007. La question semble être renvoyée aux calendes grecques à la grande déception de la CREG et de la Sonelgaz mais aussi à la grande joie des consommateurs. La CREG a, en effet, finalisé l'étude de la demande de la Sonelgaz et a soumis ses propositions au gouvernement qui doit trancher définitivement sur cette question sensible. Or, c'est toujours l'attente. Il n'y a eu ni décret fixant les nouveaux tarifs ni décision de subventions de Sonelgaz pour le financement des projets prévus dans le cadre du quinquennat 2004-2009.

    Du côté des parties concernées, on s'interroge sur les raisons de ce rejet. Est-ce une crainte de la réaction des consommateurs qui se plaignent déjà de factures salées et de la faiblesse du pouvoir d'achat ?

    Ou est-ce c'est lié à d'autres raisons que le gouvernement ne veut pas dévoiler ? La CREG n'a-t-elle pas coupé la poire en deux en sauvegardant les intérêts des consommateurs et ceux de la Sonelgaz ? Autant de questions qui ne trouvent pas de réponse. Ce qui est sûr pour l'heure, c'est que cet ajournement dans la révision des tarifs de l'électricité, même s'il soulage les citoyens, chamboule le programme d'investissement de Sonelgaz. Un programme qui prévoit, outre les 500 milliards de dinars inscrits dans son plan de développement, rien que pour faire face à la demande de climatisation, un investissement supplémentaire de 20 milliards de dinars à puiser dans la révision des tarifs. En effet, ce qui justifie la hausse des tarifs pour Sonelgaz, c'est le programme d'investissement prévu durant la période 2005- 2009. Sonelgaz devrait injecter près de 5,3 milliards de dollars, dont 22% pour la production, 39% pour le transport et 39% pour la distribution. Elle devrait également investir près de 2,2 milliards de dollars dans les réseaux de transport et de distribution de gaz.

    Les investisseurs étrangers de Sonelgaz devront assurer 1,3 milliard de dollars dans la réalisation de nouvelles centrales électriques. Aussi, l'accroissement de la clientèle devra atteindre 1 250 000 nouveaux abonnés pour l'électricité et 700 00 pour le gaz au terme de ce programme. On note une croissance de l'ordre de 7% annuellement. Par ailleurs, pour expliquer sa demande de révision des tarifs, le premier responsable de Sonelgaz ne cesse de rappeler à chaque fois que les tarifs appliqués actuellement sont les plus bas à l'échelle méditerranéenne. De plus toujours, selon M. Noureddine Bouterfa, les tarifs actuels «sont de 35% inférieurs à leurs prix réels». D'où la nécessité, selon lui, d'opérer une hausse de 10 à 15%. Pour, dans l'immédiat, assurer le financement des investissements. «Pour faire face à la demande de nouveaux abonnés, il faut de l'argent», ne cesse-t-il de clamer. Pour rappel, la méthodologie de tarification de l'électricité et du gaz a été publiée dans le Journal officiel, en juin 2005.

    Une première augmentation fut appliquée en mai 2005 et une autre en juillet, de l'ordre de 5% pour les ménages et de 10% pour les industriels. D'autres augmentations étaient prévues entre 2006 et 2009 en négociation avec la CREG.

    Laquelle a révélé que la hausse exigée par Sonelgaz dépasse le seuil avancé par Bouterfa. Selon M. Nadjib Othmane, l'entreprise nationale a demandé une révision de l'ordre de 20%. En somme, aujourd'hui Sonelgaz, qui a déjà fait appel à l'emprunt obligataire pour financer la moitié de ses projets, espère toujours une intervention de l'Etat puisque le gouvernement semble vouloir éviter une augmentation des tarifs en bloquant le dossier soumis par la CREG à son niveau.

    En d'autres termes, si l'Exécutif affirme ce refus d'autoriser la Sonelgaz à augmenter ses tarifs, il devra mobiliser une subvention d'autant que les impayés se chiffrent par des dizaines de milliards annuellement et que le nombre d'abonnés clandestins en croissance.

    Il est estimé en 2006 à un million, selon le P-DG de Sonelgaz, représentant 20% du nombre global des clients de l'entreprise (cinq millions). Parallèlement, le manque à gagner pour la compagnie publique est de 20 milliards de dinars par an. Quant à la production nationale d'électricité en 2006, elle a atteint 34 922 GWh, en hausse de 4,2% par rapport à 2005, selon la CREG. Sur ce total, 28 615 GWh ont été vendus, en hausse de 4,7% par rapport à 2005, selon le rapport d'activité de la CREG pour 2006.
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