Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Forte mobilité des cadres en Algérie

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Forte mobilité des cadres en Algérie

    Une enquête sur l’emploi des cadres en Algérie, menée au début de cette année par le cabinet français de conseil en recrutement, Lincoln Associés, a dévoilé une forte mobilité.

    En effet, 51% des cadres interrogés envisagent de changer d’entreprise d’ici un an. Une statistique reflétant l’instabilité du marché de l’emploi, d’autant plus que la catégorie ciblée par l’étude concerne, en priorité, celle des cadres dirigeants appelés à tracer les axes de développement d’une entreprise. Cette enquête, est-il important de le préciser, a touché 400 cadres algériens salariés de groupes internationaux, âgés de 30 à 40 ans et ayant un niveau minimal de bac + 4. Cet échantillon est issu des secteurs qui témoignent de la plus importante croissance depuis le début des années 2000 et où la concurrence impliquant des investisseurs étrangers est la plus rude. Il s’agit, principalement, des technologies des médias et des télécommunications, des industries agroalimentaire et pharmaceutique et enfin des services.

    Cette première étude en son genre à mesurer le turn-over (rotation) des cadres algériens démontre également que 12% seulement se voient rester dans la même entreprise et dans la même fonction et 31% dans la même entreprise mais dans une fonction différente. Ils ne sont, au final, que 6% à se projeter dans le même poste au sein de la même entreprise pour 2 ou 3 ans supplémentaires. Si l’instabilité des cadres, indiquent les enquêteurs de Lincoln Associés, est une caractéristique « couramment constatée dans les pays émergents », il n’en demeure pas moins que pour le cas Algérie les raisons sont multiples.

    En réalité, explique l’étude dans son document final, la première motivation de cette instabilité est la course au salaire : elle est citée chez 29% des cadres interrogés, devant les perspectives d’évolution (27%) et devant le dynamisme de l’entreprise (23%). » Les réponses laissent transparaître, par ailleurs, un malaise réel entre d’une part les aspirations individuelles du cadre et celles de son entreprise qui intervient dans une économie encore en transition. Ainsi, près d’un tiers des cadres interrogés exprime un décalage entre le poste occupé et celui décrit dans le document d’embauche. 43% se disent peu satisfaits du management de l’entreprise. 46% n’ont pas bénéficié de formation au sein de l’entreprise et 56% n’ont pas eu d’information sur les évolutions de carrière possibles.

    Des résultats, fait observer le cabinet enquêteur, qui sont à « tempérer avec la brièveté de leur (cadre) passage dans l’entreprise ». Seul élément de satisfaction, de l’avis des enquêteurs, est que 84% des sondés se considèrent autonomes dans leur activité. Des résultats de cette étude ressort, selon l’analyse de Lincoln Associés, le déséquilibre entre la qualité de l’offre et l’exigence des multinationales. La première explication viendrait ainsi du décollage « rapide et récent » de l’économie algérienne accompagnée, cependant, d’« un déficit de formation des cadres ».

    Les cadres algériens ont compris que la compétence est une denrée rare en cette phase de transition vers l’économie de marché et veulent la monnayer au meilleur prix. Ceci étant, cette recherche de la revalorisation salariale n’est pas sans conséquences, avertissent les conclusions de l’enquête. A l’inverse du court terme où le cadre peut sortir bénéficiaire de cette surenchère salariale, à long terme cela constituerait un « handicap pour le développement des PME algériennes ».

    Aussi, il est difficile pour une entreprise de mettre en place une véritable politique de ressources humaines avec un turn-over aussi important. Afin de remédier à cette situation, les experts de Lincoln Associés préconisent aux entreprises d’intégrer la formation, le coaching des jeunes salariés, une meilleure communication ainsi que le rapprochement des entreprises et des écoles et universités pour mettre en place des formations à la carte.

    M. Zentar — El-watan
    ?
Chargement...
X