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La gouvernance en Algérie sous la loupe du CNES

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  • La gouvernance en Algérie sous la loupe du CNES

    Le Conseil national économique et social (Cnes) prépare un rapport sur la gouvernance en Algérie. C’est du moins ce qu’a annoncé hier M. Mohamed Seghir Babès, président de cette institution consultative lors d’un séminaire de deux jours sur les indicateurs composites de gouvernance organisée à la résidence d’État, Djenane El-Mithaq. Le Cnes souhaite que son travail ne souffre d’aucune contestation “internationale”. Du coup, l’institution consultative que préside M. Mohamed Seghir Babès s’appuie sur la Banque mondiale pour “normaliser” les méthodes de calcul des indicateurs de gouvernance. Pour rappel, en février dernier, un mémorandum d’entente a été signé entre la Banque mondiale et le Cnes qui devait se concrétiser par des actions spécifiques de transfert des connaissances et d’expertise, permettant notamment au Cnes de constituer une forte capacité nationale de mesure de la gouvernance. Hier, les membres du Cnes ont eu à écouter, pour la première fois, la façon dont la Banque mondiale construit les indicateurs de gouvernance et les méthodologies d’agrégation de ces indicateurs.

    Un débat fort intéressant s’en est suivi autour des avantages et lacunes des indicateurs de gouvernance de l’institut de la Banque mondiale. La Banque mondiale a établi des indicateurs globaux de gouvernance qui couvrent plus de 213 pays et se fondent sur plus de 350 variables obtenues auprès de 25 institutions dans le monde entier. Ces indicateurs recouvrent les six dimensions : être à l’écoute et rendre compte qui mesure les droits politiques, civils et les droits de l’homme, la stabilité politique et l’absence de violence qui mesure la probabilité de menaces violentes contre les gouvernements ou de changements violents à leur niveau, y compris le terrorisme, l’efficacité des pouvoirs publics qui mesure la compétence de la bureaucratie et la qualité de la prestation du service public, la qualité de la réglementation qui prend en compte l’incidence de politiques non favorables au marché, l’État de droit qui mesure la qualité de la mise en application des contrats, la police et les tribunaux, y compris l’indépendance du judiciaire, et l’incidence de la criminalité et enfin la maîtrise de la corruption. Ces indicateurs fournissent de nombreuses informations sur le lien entre la qualité des institutions et les résultats socioéconomiques dans les pays, ainsi que sur l’évolution de la gouvernance à l’échelon mondial et régional. Ces indicateurs constituent, certes, un progrès majeur, mais l’évaluation reste hasardeuse. Les marges d’erreurs ne sont pas négligeables, et la prudence s’impose dans l’interprétation des résultats.

    Du fait que la Banque mondiale agrège des renseignements provenant d’un nombre important et varié de sources. C’est justement ces sources qui sont parfois remises en cause. En quasi-totalité issues du monde occidental, elles pourraient manquer d'objectivité dans leurs enquêtes, estiment certains intervenants. En procédant de la sorte, la Banque mondiale légitime des enquêtes élaborées par des ONG “pas très crédibles”, au relent idéologique. Du coup, certains pays, comme le nôtre, subissent la dictature “des normes et des discours” sur la gouvernance élaborées ailleurs, des normes et des discours qui ne tiennent pas compte “des spécificités locales”. L’expert de la Banque mondiale s’en défend, soulignant que son institution est très regardante sur “les enquêtes réalisées dans les pays concernés”. Le président du Cnes, tout en reconnaissant la légitimité des interrogations soulevées, estime tout de même que “l’Algérie ne peut pas faire l’impasse sur le regard des autres”.

    La problématique pour lui est la manière avec laquelle l’Algérie peut construire les indicateurs de gouvernance en s’appuyant sur un consensus national bâti aussi sur un standard international. “S’approprier les indicateurs de la Banque mondiale pour faire l'évaluation de la gouvernance en Algérie”. C’est l’objectif du Conseil national économique et social. C’est que, de l’avis de la Banque mondiale, les pays peuvent tirer d’une gouvernance plus efficace de très gros “dividendes du développement”. La Banque mondiale estime qu’un pays qui porte sa gouvernance d’un niveau relativement bas à un niveau moyen pourrait quasiment tripler son revenu par habitant dans le long terme. L’Algérie a fait beaucoup de progrès ces dernières années en matière de gouvernance. Cependant un long chemin reste à faire.

    source : Liberté
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