Annonce

Réduire
Aucune annonce.

L'Apiculture en crise en Algérie

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • L'Apiculture en crise en Algérie

    Sale temps pour Apis Mellifica (nom latin de l’abeille mellifère) laquelle, par un complexe processus d’inversion des sucres butinés dans la nature, produit le miel, ce nectar des dieux aux mille vertus, très recherché pour ses effets thérapeutiques avérés. Produit à partir d’une seule variété de fleurs (miel unifloral) ou de fleurs variées (miel “toutes fleurs”), le miel dont la teinte varie à température ordinaire d’un ton incolore au brun sombre, nargue du haut de ses 3 500 dinars le litre (prix moyen) le consommateur. Ce prix donnant le vertige est, à lui seul, symptomatique de l’état de déliquescence qui affecte la filière apicole qui n’en finit pas de broyer du noir.

    “Si le prix du miel vole si haut, c’est parce que l’apiculture voltige bien bas”, ironise un jeune investisseur versé depuis peu dans l’élevage des abeilles.

    Et d’ajouter “pourtant ce créneau n’exige ni de gros efforts d’investissement ni une haute technicité”. Empêtrée dans le carcan du mode de conduite artisanal et confinée dans sa quasi-totalité dans la zone rurale montagneuse, l’apiculture représente une économie d’appoint. C’est une activité intégrée à l’arboriculture dont elle dope le rendement en le faisant progresser de 20 à 30%. La symbiose est parfaite dans cette relation à bénéfices partagés. Les faibles rendements obtenus sont largement imputables à la forme primitive du mode de conduite en usage dans pratiquement toutes nos contrées.

    Les essaims naturels sont recueillis et installés dans des ruches à rayons fixes que l’on vide à l’automne, généralement par asphyxie, quand les abeilles ont constitué leurs réserves pour l’hiver. Le miel est alors séparé de la cire par préssage.

    Ce miel dit de “presse” est, selon les connaisseurs, d’une qualité assez médiocre.

    Périls : un apiculteur pratiquant à la fois l’élevage de reines, le contrôle de l’essaimage et les nourrissage pour favoriser la croissance des colonies nous fera savoir que la production de miel a accusé un net déclin au cours de ces dernières années. Le rendement de son verger d’agrumes auquel sont intégrés ses modules a suivi la même courbe descendante. “La sécheresse et le rétrécissement du patrimoine floristique qui ont caractérisé ces dernières décennies y sont certainement pour quelque chose”, suppute-t-il.

    Un technicien de la subdivision agricole d’Akbou, tout en déplorant amèrement que la filière soit victime de la marginalisation, met à l’index “le bouleversement du climat et l’usage intempestif des insecticides”, qui font peser, selon lui, une menace certaine sur l’abeille et l’activité apicole.

    “Il est pour le moins malaisé de concilier la nécessité de lutter efficacement contre les maladies comme la mineuse affectant les agrumes et l’impératif de préserver l’abeille qui butine et pollinise”, poursuit-il.

    Les fonds de l’Etat à la rescousse :

    En vue de promouvoir et développer la filière apicole, l’Etat a mis en place un dispositif d’assistance et d’aide aux exploitants, dans le cadre du fonds national de régulation et de développement agricole.

    Ces fonds de soutien recouvrent de nombreuses actions telles que l’acquisition de modules de dix ruches pleines, soutenue à hauteur de 140 000 DA ; l’acquisition de matériel et d’équipement (extracteur, désoperculateur…) dont l’aide est comprise entre 2 000 et 20 000 dinars ; dont le soutien est plafonné à 2 millions de dinars, etc…

    De gros efforts en somme mais qui constituent, néanmoins, une bien maigre ceinture de flottaison pour développer une filière à la dérive.

    Par La Dépêche de Kabylie
Chargement...
X