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Le test de dépistage précoce du sexe pas autorisé en France

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  • Le test de dépistage précoce du sexe pas autorisé en France

    La France ne donnera donc pas son autorisation à la mise sur le marché du test génétique permettant de diagnostiquer dès la sixième semaine le sexe de l'enfant à naître. c'est un bonne mesure bien qu'ici le risque d'avortement précoce est moindre car le désir de garçon ou de fille est égal ce qui est loin d'être le cas dans des pays tels la Chine ou l'Inde, de plus c'est aussi une demi mesure en ce sens que certes le test n'est pas autorisé mais il n'est pas interdit de l'acheter dans un autre pays où sa commercialisation est autorisée.

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    Les responsables de l'Agence de biomédecine ont indiqué que la France n'autoriserait pas la pratique, sur son sol, d'un test de dépistage génétique permettant de connaître le sexe d'un enfant à naître dès la sixième semaine de grossesse. Pour autant, cette institution précise que rien ne sera fait pour interdire aux personnes qui le souhaiteraient d'avoir accès, via Internet, à cette méthode qui vient d'être commercialisée en Grande-Bretagne par la société américaine DNA Worlwide.

    En pratique, il suffit d'adresser à cette société une goutte de sang, prélevée au bout d'un doigt de la femme enceinte et fixée sur un papier buvard, pour connaître, en moins d'une semaine, le sexe de l'enfant qu'elle porte. Baptisée "Pink or Blue" ("rose ou bleu"), cette méthode est facturée 278 euros pour une réponse en six jours et 350 euros pour une réponse en quatre jours. DNA Worldwide assure que sa méthode est fiable à 99 % et s'engage à rembourser les futurs parents en cas d'erreur. Aux Etats-Unis, où elle est commercialisée depuis deux ans, elle n'est pas considérée comme un diagnostic médical.

    "Ce procédé se fonde sur une découverte faite il y a dix ans - et brevetée - par le professeur Dennis Lo, qui travaillait alors à l'université britannique d'Oxford, explique Jean-Marc Costa, biologiste et directeur adjoint du laboratoire Pasteur-Cerba (Cergy), l'un des meilleurs spécialistes français dans le domaine du diagnostic prénatal. Elle consiste à rechercher la présence dans le sang d'un ADN foetal caractéristique du chromosome Y. Si cet ADN est présent, il signe le sexe masculin. Dans le cas contraire, par défaut, on conclut au sexe féminin. Cette société se refuse à communiquer à la communauté scientifique les caractéristiques techniques de sa méthode. Je ne comprends pas comment elle peut parvenir aux résultats qu'elle annonce à partir d'un aussi faible volume de sang."

    AVORTEMENTS

    En Grande-Bretagne, où l'avortement est autorisé jusqu'à 24 semaines, la commercialisation de ce test a été dénoncée par les responsables des mouvements militant contre l'interruption volontaire de grossesse. "Ce test est très dangereux. Il pourrait mener à des avortements simplement parce que des bébés sont du mauvais sexe", a ainsi déclaré Michaela Aston, de l'association Life.

    En France, le dispositif législatif en vigueur depuis 1994 interdit le diagnostic biologique prénatal du sexe de l'enfant à naître en dehors de certaines indications médicales, lorsque les parents sont exposés au risque de transmettre une maladie génétique. Ce type de diagnostic ne peut être effectué que dans des centres spécialisés dont les activités sont placées sous le contrôle de l'Agence de biomédecine. Le diagnostic prénatal est d'autre part entièrement pris en charge par la collectivité. Dans ce contexte, les autorités sanitaires et éthiques expliquent ne pas pouvoir autoriser le développement de cette méthode en France.

    "On ne peut plus aujourd'hui faire l'économie d'une interrogation sur les conséquences, à court ou moyen terme, de la commercialisation de cette technique sur la pratique de l'interruption de grossesse, estime Jean-Marc Costa. Cette interrogation vaut tout particulièrement pour des pays comme l'Inde et la Chine, où l'on a recours massivement à l'échographie obstétricale pour pratiquer ensuite des avortements sélectifs en fonction du sexe. Plus généralement il faut aussi s'interroger sur toutes les conséquences que pourrait avoir l'application des techniques en cours de développement dans le domaine du diagnostic prénatal."

    Dans l'Hexagone, un égal désir de fille et de garçon


    En Chine et en Inde, il naît respectivement entre 117 et 111 garçons pour 100 filles. Avortements sélectifs, infanticides et manque de soins apportés aux filles ont conduit à un déficit de 90 millions de femmes en Asie. En France, le sexe ratio s'établit à la naissance à 105,3 garçons pour 100 filles, ce qui correspond à la constante biologique humaine. L'analyse des données de recensement, indique Laurent Toulemon (INED), ne met pas en évidence d'avortements liés au sexe. Les fratries de deux enfants comprennent souvent un garçon et une fille. Mais lorsqu'il y a trois enfants, les deux premiers sont fréquemment du même sexe, comme si, pour 8 % de ces couples, le troisième enfant répondait au désir d'avoir au moins un descendant de chaque sexe. La préférence pour un garçon ou une fille s'est équilibrée, malgré des différences entre catégories sociales. Connaître plus précocement le sexe du foetus n'aurait qu'un faible effet sur le sexe ratio et la natalité, estime Laurent Toulemon, pour qui "la question est plus politique que démographique".

    Par Le Monde
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