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Risque OCDE : Algérie au niveau de la Tunisie, mieux que le Maroc

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  • Risque OCDE : Algérie au niveau de la Tunisie, mieux que le Maroc

    Au forum d’El Moudjahid, en ce lundi 21 mai, il y avait du beau monde. Qu’on en juge par la qualité des présents: MM. Baghdadli, le P-DG de l’ANDI, Mehnaoui patron de la CIPA, Seraï directeur de bureau d’études, Bensaci pour la PME, Ghernaout, expert financier et commissaire aux comptes, Réda Hamiani président du FCE…Le sujet, tant de fois rebattu, sans rien produire de bien concret, ni faire avancer le smilblick le moins du monde. Et pourtant le pays en a bien besoin.
    On vit sur les revenus des hydrocarbures, sans que la structure des exportations, ni celle du taux de croissance annuel figé aux 5%, ne soient affectées par tous ces projets de réformes de l’économie, ni l’ambition d’entrer à l’OMC (pourquoi faire, serait-on tenté de demander ?), ou la signature d’un contrat de partenariat avec l’UE qui accorde tous ses avantages à l’Europe et presque rien à l’Algérie.
    Selon M. Baghdadli, “ la part du secteur privé devient majoritaire dans l’économie du pays qui exhibe un taux de croissance de 5% par an depuis quelques années déjà, alors que le chômage accuse un fléchissement pour se stabiliser à 15%(chiffres à vérifier, comme d’habitude ailleurs que chez les officines de l’Etat, ndlr). Le taux d’inflation ne dépasse pas 1,5 à 2,5 % par an, alors que l’endettement est inférieur à 5 milliards de dollars US, pendant que le risque Algérie a été revu à la baisse par les pays de l’OCDE pour atteindre le rang 3, à comparer avec la note 6 accordée durant les années 1990. Nous sommes désormais classés au même rang que la Tunisie et mieux que le Maroc et l’Egypte. L’ensemble des grands équilibres est bon au niveau macroéconomique ”. Mais au niveau microéconomique il n’y a pas à pavoiser, selon le conférencier. Le principal indicateur étant le niveau de couverture des importations par les exportations hors hydrocarbures. Car les recettes des exportations dépendent presque essentiellement des hydrocarbures ou de leurs dérivés, alors qu’à peine 2% sont constituées de produits agricoles ou autres. Malgré tous les efforts consentis dans l’amélioration de la réglementation, de l’accueil, etc., il reste beaucoup à faire. “ La plupart des entreprises sont constituées de petites entreprises de plus ou moins 10 employés. Le taux entrepreneurial généralement admis pour l’Algérie devrait être compris entre 800 000 et 1 000 000 d’unités, alors qu’il n’existe sur le terrain que 300 000 entreprises répertoriées. Si nos exportations ont rapporté l’équivalent de 55 milliards de dollars de recettes, grâce aux hydrocarbures, rappelons-le, et à peine 1,2milliard de dollars issus de l’exportation d’autres produits. Or on importe pour 21,5 milliards de dollars de biens de consommation : ce qui laisse entrevoir tout ce qui reste à faire pour arriver à couvrir nos besoins, et les domaines à investir, et tout ce qui reste à créer comme entreprises ! ”. Voilà en raccourci indiqué tout le chemin qui reste à faire avant qu’on puisse parler de performance et de concurrence. “ On a mis en place 13 guichets autonomes destinés à la déclaration des investissements globaux. Ces 13 guichets traitent à leur niveau les dossiers d’investissement, avec un pouvoir de décision. En 2006, selon le P-DG de l’ANDI, ils auraient reçu près de 48 000 visites, et si l’on se fie aux résultats des 4 premiers mois de 2007, l’année en cours devrait recevoir 72 000 visiteurs à ces guichets ”. Toujours d’après le responsable de l’ANDI, “ en 2006 un total de 6000 projets ont été agréés avec une prévision de 124 000 emplois et l’équivalent de près de 10 milliards de dollars d’investissements, sur cet ensemble il faut signaler 100 projets concernant des investisseurs étrangers pour une valeur de 3,5 milliards de dollars US. Le Conseil national de l’investissement, depuis sa mise en place en 2003 a pu se réunir au cours de 28 sessions (entre 2003 et 2006) au cours desquelles il a donné le feu vert à 126 grands projets d’intérêt national totalisant 1585 milliards DA d’investissements. Sur ce total il est à signaler 66 projets nationaux et 50 étrangers, le reste étant réalisé en partenariat ”. Par ailleurs, 16 grands projets d’investissement ont été identifiés, totalisant 12 milliards $ US d’investissements visant plusieurs secteurs, dans l’immobilier notamment, selon le P-DG de l’ANDI.
    M. Serai s’est quant à lu intéressé à l’ensemble des problème qui cernent l’acte d’investir : banques, prêts, et l’éternel foncier. “ Il faudrait revoir tout l’environnement naturel de l’investissement. La bureaucratie a encore de beaux jours devant elle, les banques ne jouent pas leur rôle, et même si le risque Algérie a été revu à la baisse, rien n’a changé dans les faits puisque même des investisseurs potentiels en provenance des pays du Golfe sont rudoyés, sans vergogne par nos responsables d’entreprises. Or un investisseur a surtout l’habitude de se sentir choyé, et qu’on lui propose un environnement plein de confort…j’ai moi-même accompagné un investisseur, et au moment de déjeuner nous avons dù nous déplacer à 80 km pour trouver un restaurant convenable !...sans parler du problème que nous avons à communiquer en Algérie. Pourtant nous sommes bien placés pour capter un maximum de capitaux arabes dans le tourisme, l’immobilier, l’agroalimentaire, les travaux publics et la téléphonie. La mafia du foncier continue à sévir impunément, et des complicités existent dans toutes les embûches qui sont tendues aux candidats à l’investissement. Ainsi des projets arabes ont été sabotés et bloqués par des lobbies pro- français ou pro- américains, qui les ont détournés et réorientés vers la France et les USA ”.
    Pour M Zaïm Bensaci “ Nous sommes revenus à l’époque des Ottomans avec l’idée de la Khezna, du Trésor auquel il ne faut pas toucher ”, de plus “ si la motivation est absente, il est inutile de parler investissement. Si nul n’éprouve d’attirance, ni d’intérêt pour l’investissement, d’un point de vue psychologique, car l’acte d’investir relève plus des structures mentales de l’individu qui doivent évoluer, il n’y aura pas d’investissement ”. Afin d’illustrer ses propos, M. Bensaci égrène quelques tristes chiffres dévoilés par un bureau d’études international, à propos du climat économique de l’Algérie. Faiblesse de l’investissement, due au système financier très faible aussi, et à l’état de sous- développement des zones de l’intérieur du pays.
    Le classement
    Pour créer son entreprise l’Algérie est classée 107ème sur 155pays étudiés(mauvais)
    -autorisations à demander aux administrations pour la construction d’une entreprise : 100/155, pour licencier ou recruter : 80/155, transfert de titre de propriété : 138/155, et le reste à l’avenant. Le seul bon classement est celui de la mise en faillite où l’Algérie se classe 46ème sur les 155 pays étudiés avec la mention “ bien ”. Le conférencier conclut qu’il “ serait temps que les gens qui font les lois et règlements sortent un peu de leur tour d’ivoire pour confronter leurs textes avec la réalité, au lieu de persister à “ pondre ” des textes qui ne seront jamais appliqués, ou alors si peu ”.
    M. Gharnaout met l’accent sur le peu d’intérêt des investisseurs pour l’intelligence et le savoir- faire économiques et financiers, trop peu sollicités, avec les bureaux d’études, en Algérie.
    Réda Hamiani président du FCE et ancien ministre, peut se targuer de représenter un exemple de réussite en PME. “ Il faut que les pouvoirs publics ouvrent les yeux sur ce qui se passe dans le monde, ou même à côté, en Afrique. On parle d’un taux de croissance de 5% en Algérie, alors que la moyenne de pays africains beaucoup moins bien dotés par la nature est plus élevée. Si la dépense publique soutient la croissance, on pourrait raisonnablement s’attendre à mieux lorsqu’on considère qu’il y a plus de 100 milliards de dollars en jeu. Avec pareil pactole on pourrait espérer largement un taux qui avoisinerait les 8 à 9% de croissance annuelle. Or les autorités persistent à appliquer des schémas éculés et inefficaces, avec les multitudes d’agences ” budgétivores et bureaucratisées à l’extrême (ndlr), telles que l’ANDI, l’Ansej, etc. Même les tentatives de remédier à cet état de fait mènent les pouvoirs publics à créer d’autres agences tout aussi bureaucratiques que les premières qu’on souhaite contourner. Ainsi le foncier continue à bénéficier à ceux qui ont le bras long. Le premier bénéficiaire, n’est, en général, jamais celui qui finira par investir. Le véritable investisseur, après avoir franchi un épuisant parcours du combattant, sera celui qui aura acheté le lot en troisième ou quatrième position ”. L’ancien ministre et actuel président de FCE conclut : “ on n’a pas assez tenu compte des échecs de notre économie. L’alternative au secteur public devrait être le privé, auquel devrait échoir la problématique du développement. Beaucoup trop d’argent a été investi (englouti, ndlr)dans le secteur public,on ne devrait pas faire l’impasse sur cela. Un gros travail est réalisé par le ministère de la Participation , pourvu qu’il aboutisse sur le terrain. Par ailleurs les intervenants sont restés très silencieux sur une donnée fondamentale le fait qu’en Algérie les gens rechignent à investir c’est parce qu’ils n’ont aucune prise sur le marché. On n’arrive pas à contrôler tous les produits qui nous viennent d’ailleurs sans qu’on sache d’où, avec précision. La perte de substance, s’agissant d’industrie, est inquiétante, qu’on en juge : le taux de participation de l’industrie dans l’économie du pays n’a pas cessé de diminuer, passant de 18 à 12, puis 10, avant d’arriver à 8, puis 6 et enfin 4,5%. L’industrie finira par bientôt disparaître si on n’y prend garde. Restera l’industrie manufacturière à préserver. Sans oublier que si la part de l’industrie diminue dans l’économie nationale elle est remplacée, ou elle devrait l’être, par les services. Une note d’espoir et un exemple : on vient de donner le prix Nobel d’économie à l’homme qui a créé une banque dédiée au microcrédit uniquement. Il est temps que nos pouvoirs publics comprennent que le microcrédit peut et doit être un moteur de croissance ”. Comparée à ce qui se passe ailleurs, la situation de nos jeunes demandeurs de microcrédits est à plaindre : tracasserie administrative, exigences de garanties et d’hypothèques exorbitantes, aucune appréciation des risques de la part des banques, tout tend à décourager le candidat entrepreneur. Un tableau bien noir, lorsqu’on sait qu’en Tunisie, on a créé une banque destinée spécialement au microcrédit. “ Le système est sclérosé et ne compte pas évoluer, innover. Si on comptabilise 21 milliards de dollars US d’importations de marchandises, additionnés aux services le total friserait les 24-25 milliards $ US ”. Mais du moment qu’on en parle à cœur ouvert, peut-être que l’espoir n’est pas tout à fait enterré.

  • #2
    source: Liberté Algérie

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    • #3
      les donnees OCDE concernant le Maroc:

      http://www.oecd.org/dataoecd/21/6/34883958.pdf

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