Annonce

Réduire
Aucune annonce.

La junte birmane refuse de libérer Aung San Suu Kyi

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • La junte birmane refuse de libérer Aung San Suu Kyi

    Le régime militaire birman est encore resté sourd vendredi aux appels pressants lancés à travers le monde pour la libération de l'opposante Aung San Suu Kyi, seul lauréat du Prix Nobel de la Paix privé de liberté.
    Son ordre d'assignation à résidence a été prorogé d'un an, ont indiqué des sources policière et diplomatique.

    "Nous l'avons informée de la prolongation", a dit un responsable birman qui faisait partie des policiers à s'être rendus plus tôt dans l'après-midi à la résidence où Mme Suu Kyi est confinée au bord d'un lac à Rangoun afin de lui notifier la décision.

    La détention actuelle de Mme Suu Kyi (61 ans) se poursuit depuis tout juste quatre ans. La junte devait réexaminer son dossier avant dimanche.

    Mme Suu Kyi "reste très populaire et si elle est libérée, le régime craint qu'elle reparte sillonner le pays et relance un mouvement d'opposition" alors que la situation économique a empiré pour les plus pauvres, a expliqué un diplomate asiatique en poste en Birmanie.

    "La Dame" de Rangoun est "un puissant symbole" et les généraux n'ont aucune autre arme que la détention "car leur position est fondamentalement faible", a pour sa part affirmé Walter Lohman, directeur du Centre d'études asiatiques à la Heritage Foundation de Washington.

    Les appels s'étaient pourtant multipliés depuis dix jours en vue de sa libération. Le dernier en date avait été lancé "avec force" jeudi par l'Union européenne: "Cela fait maintenant quatre ans que la lauréate du Prix Nobel de la Paix est maintenue en isolement sans chef d'accusation depuis que son convoi a été attaqué le 30 mai 2003. Sur les 17 dernières années, elle en a passé plus de 11 en détention".

    Dimanche marquera le 17e anniversaire des élections législatives de 1990 qui avaient vu la victoire écrasante de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), le parti cofondé par Mme Suu Kyi. La LND n'a jamais pu accéder au pouvoir, détenu par des juntes successives depuis 1962.

    Mercredi, Laura Bush, épouse du président des Etats-Unis, avait déclaré que les Américaines se tenaient fermement aux côtés de Mme Suu Kyi. "Nous pensons beaucoup à elle", avait-elle dit, en appelant la Chine, proche alliée de la Birmanie, à se joindre aux efforts internationaux pour améliorer la situation des droits humains dans ce pays.

    Auparavant, 59 personnalités internationales, dont les ex-présidents américain Bill Clinton et brésilien Fernando Henrique Cardoso, ainsi que les anciens Premiers ministres français Lionel Jospin et japonais Junichiro Koizumi, avaient cosigné une lettre demandant "la remise en liberté immédiate" de Mme Suu Kyi.

    "Il y a davantage de pressions (sur le régime) mais nous ne sommes pas optimistes", avait toutefois estimé un diplomate occidental en Birmanie.

    A l'approche du réexamen de l'assignation à résidence, les autorités avaient interpellé au moins 60 partisans de Mme Suu Kyi à Rangoun et 45 d'entre eux restaient détenus vendredi, selon des militants pro-démocratie.

    Dans son rapport annuel publié mercredi, Amnesty International a noté que la situation en matière de droits humains s'était "dégradée" en Birmanie qui comptait 1.185 prisonniers politiques à la fin 2006.

    Si l'UE et les Etats-Unis ont prorogé, respectivement en avril et en mai, leurs sanctions contre la Birmanie, en janvier, la Chine et la Russie avaient utilisé leur droit de veto au Conseil de sécurité de l'ONU pour bloquer un projet de résolution condamnant l'absence de réformes en Birmanie.

    Ces pays, ainsi que l'Inde et la Thaïlande, sont en compétition pour exploiter les ressources naturelles, notamment gazières, de la Birmanie. Le 15 mai, Moscou a annoncé avoir conclu un accord de coopération pour la création d'un centre de recherche nucléaire dans ce pays.

    Par AFP

Chargement...
X