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La fondation Mémoire wilaya IV historique

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  • La fondation Mémoire wilaya IV historique

    C’est par ce lexème que le colonel si Hassen Youssef Khatib, l’un des chefs historiques de la wilaya IV historique, nous a développé la création de la fondation Mémoire de la wilaya IV historique.
    Il est vrai que durant la guerre de Libération nationale, la wilaya IV jouissait d’une notoriété incontestée compte tenu de la valeur des hommes qui la dirigeaient à cette époque mais aussi des problèmes endogènes qui minaient son existence même. Isolée de toutes parts, elle fut par le passé l’une des wilayas qui était la plus démunie en armement, malgré cela et grâce à la détermination et la sagacité de ses chefs, elle a remporté sur le terrain plusieurs batailles et dont l’ennemi lui-même a reconnu la valeur des hommes qui ont dirigé cette wilaya.
    Qui est Youssef Khatib ? Si Hassan, Youssef Khatib, a dirigé la wilaya IV d'août 1961, date de la mort du commandant Si Mohamed (Djillali Bounaâma), à l'indépendance, en 1962. Ce natif de Chlef, né en 1932, sportif accompli, avait rejoint l'ALN en 1956 à la suite de la grève des étudiants décidée par le FLN, abandonnant ses études de médecine qu'il a reprises plus tard, à l'indépendance, pour décrocher son diplôme de médecin et se spécialiser en chirurgie. Si Hassan a accompli toute sa carrière au sein de l'ALN à l'intérieur du pays. Il a passé six années dans les maquis, faisant le coup de feu, échappant à la mort à de très nombreuses occasions. Blessé plusieurs fois, il en a gardé quelques séquelles, dont la plus visible à l'oreille droite.
    Youssef Khatib a travaillé d'abord dans le service de santé de la wilaya IV, dans la région de Chlef, ex-Orléansville, sa ville natale et principale agglomération de la riche plaine du Chéliff. Des maquis importants entouraient la plaine, dans l'Ouarsenis au sud et le Dahra au nord. Dans cette période très dure, il a côtoyé les premiers médecins avec lesquels il a mis sur pied le service de santé de la IV , dont il devait, plus tard, prendre le commandement. Devenu commandant, membre du conseil de wilaya, il se lie d'amitié avec Bounaâma, dont il assure la succession.
    Il est confronté, à l'indépendance, à la difficile question des conflits interwilayas. A la tête de la wilaya IV, ayant le contrôle d'Alger, il avait assisté de loin aux crises entre l'état-major et le GPRA puis à la course au pouvoir entamée par l'armée des frontières de Houari Boumediene, qui a porté Ahmed Ben Bella au pouvoir.
    Il choisit la légitimité, s'oppose au coup de force de l'état-major dirigé par Boumediene, mais refuse ensuite les combats fratricides entres les éléments de la wilaya IV et ceux de l'armée des frontières venue conquérir Alger. «Gouverner des hommes ne m'intéresse pas», dit-il dès 1962. «J'avais un devoir, je l'ai fait en y mettant le meilleur de ce que je possède. Aujourd'hui, nous sommes arrivés au but que nous nous étions fixés. L'Algérie est indépendante. Qu'elle prenne en mains ses responsabilités. Moi, je retourne à ma médecine».
    Présentation de la Wilaya IV. La zone 4, devenue Wilaya IV après le congrès de la Soummam d’août 56, s’étendait sur le centre du pays, de l’ouest de la Kabylie à la région de Chlef, sur près de 250 km d’est en ouest sur 200 km du nord au sud. Elle englobait notamment Alger, avant que celle-ci ne soit érigée en zone autonome, avant d’être à nouveau rattachée à la Wilaya IV. C’était la région la plus riche du pays. Avec Alger et ses environs, qui regroupait l’essentiel de l’industrie de l’époque, avec aussi les plaines de la Mitidja et du Chéliff, la Wilaya IV abritait les directions politique et militaire de l’occupation, les principales fortunes et les grands lobbies coloniaux.
    La Wilaya IV a été divisée, dans un premier temps, en quatre zones :
    Zone une : à l’est d’Alger, elle englobe Bouzegza, Zbarbar, Tablat, avec comme principales villes Larbaâ, Meftah, Lakhdaria (Palestro), Tablat, Aïn-Bessam, Thénia (Menerville), Rouiba, Bordj-El-Kiffan, jusqu’à El-Harrach.
    Zone deux : Elle comprend l’Atlas blidéen, les montagnes du Chenoua, la Mitidja et le Sahel. Les principales villes en sont Blida, Médéa, Berrouaghia, Boufarik, Koléa, Mouzaïa, El-Affroun, Hadjout, Cherchell, Aïn-Benian, Chéraga et Birkhadem.
    Zone trois : elle comprend les monts du Dahra, le Zaccar, l’Ouarsenis, la plaine du Chéliff, avec comme principales villes Chlef, Miliana, Khemis Miliana, Aïn-Defla, Theniet El-Had, Ténès, Tissemsilt, Mahdia.
    En 1957, fut créée une quatrième zone sur l’ancien territoire de la zone 1, Wilaya VI, à la suite de la crise née à cette époque suite à l’affaire Cherif Bensaïdi, un officier de l’ALN qui a fait dissidence dans cette région. Cette nouvelle zone englobait le mont du Dirah, Bougaaden, El Kef Lakhdar, avec comme principales villes Sour El-Ghozlane, Sidi Aïssa, Aïn-Boucif, Bir Ghebalou, Ksar El-Boukhari, Aïn Ouessara et Ksar Chellala. En juin 1958, cette zone passa de nouveau sous la coupe de la wilaya VI. En juillet 1958, la zone 3 fut partagée en deux, avec comme ligne de partage la route Alger Oran et le lit de l’oued Cheliff. Le côté sud conserva la désignation de zone 3, alors que le côté nord devint zone 4, à laquelle fut rattachée une portion de la zone 2, notamment la région de Cherchell.
    Le congrès de la Soummam donna une véritable structuration à la wilaya IV, qui y était représentée par quatre dirigeants : Amar Ouamrane, chef de Wilaya, Sadek Dehilès, Si M’hamed Bougara, Ali Mellah. Aussitôt après le congrès, la wilaya fut structurée à travers ses zones. La zone I tint sa réunion en septembre 56, à l’issue de laquelle Ali Khodja fut désigné à sa tête. Il était assisté par Si Lakhdhar (Rabah Mokrani), chef militaire, Abdelkader Omar Mouhoub (chef politique) et Abderrahmane Laâla (Liaisons et renseignements – LR).

  • #2
    La fondation Mémoire wilaya IV historique (suite)

    La zone 2 tint sa réunion le 22 octobre à Sebaghia. Tayeb Djoughlali fut désigné à sa tête. Ses adjoints étaient Hamoud Benyoucef Boudissa (Si Hassan), chef politique, Mohamed Tayeb Slimane (Si Zoubir), chef militaire, et Yahia Kalache (Si Liès), LR. La zone 3 fut structurée en janvier 57. Son chef était Mohamed Alili (Si Baghdadi), secondé par Djillali Bounaâma (Si Mohamed), chef militaire, futur chef de la Wilaya IV, M’Hamed Benmahdjoub chef politique et Mohamed Belkebir (Si Belahcène) chargé des LR.
    La situation géographique de la wilaya IV en a fait une zone extrêmement dure. Incluant Alger, elle s’est trouvée la plus durement surveillée, l’armée coloniale essayant systématiquement de réduire alors les «troubles» à des régions éloignées. Loin des zones frontalières, elle était la plus difficile à approvisionner en armes à partir du Maroc et de la Tunisie. Elle était également peu représentée au sein de la direction à partir du moment où celle-ci s’installa à l’étranger, en 1957. Ses anciens chefs étaient en prison (Bitat), ou peu influents, comme Ouamrane et Dehilès.
    Les dirigeants de la Wilaya tentèrent de contourner ce handicap par des contacts avec les autres Wilayas à l’intérieur. Avec la Wilaya V, le contact était permanent à partir de 1957, soit à partir de l’Ouarsenis, soit des monts de Ténès. Avec la Wilaya III, la continuité géographique par le biais des monts de Lakhdaria facilitait le contact, également permanent. Avec la VI, la Wilaya est intervenue à plusieurs reprises pour régler des problèmes nés de défections ou de maquis parallèles, comme celui de Bellounis. Si M’hamed Bougara se rendit jusque dans la région de Mila, en Wilaya II, pour une réunion entre Wilayas de l’intérieur. A toutes ces difficultés, la Wilaya IV fut aussi le théâtre des plus grandes opérations de contre-révolution, de contre-maquis et d’expérimentation de techniques de la contre-guérilla. Du maquis de Kobus aux groupes d’autodéfense, du bachagha Boualem au maquis communiste de Maillot, des infiltrations à l’affaire de l’Elysée, elle eut à faire face à des situations très délicates, qui ont épuisé une partie de son énergie.
    Elle réussit toujours à rebondir, transposant le combat en ville quand les campagnes étaient durement frappées, dispersant ses unités quand l’armée française lançait de grandes opérations militaires, privilégiant systématiquement l’action politique et les actions symboliques pour affirmer sa présence. Avec, au bout, la victoire.
    La Wilaya IV a eu sept commandants en sept années de guerre. Trois sont tombés (Bougara, Si Salah et Bounaâma), et quatre ont survécu (Bitat, Ouamrane, Sadek Dehilès et Si Hassan).
    A une question relative à la prise du contrôle du pouvoir en 1962 par le groupe de Oujda, Si Khatib après quelques secondes de silence avoua : «Je me suis toujours opposé à la force et à cette époque j’avais demandé aux dissidents d’éviter un conflit armé entre frères mais hélas personne n’a voulu m’écouter et les événements ont pris une tournure tragique qui a failli plonger l’Algérie dans une guerre civile.» En ce qui concerne l’écriture de l’histoire, Si Youssef Khatib insiste sur le fait que notre histoire doit s’écrire sans aucune omission des faits historiques qui se sont déroulés, «il est à mon avis plus juste de dire la vérité sur les différents événements qui ont jalonné notre révolution. Négliger, ne serait-ce qu’un pan de notre histoire commune, c’est aller à l’encontre de la vérité en portant un grave précédent à la mémoire de ceux qui sont morts pour que vive l’Algérie d’aujourd’hui».
    En guise de présentation de la fondation, notre interlocuteur dira : «La fondation «Mémoire wilaya IV historique» est une association à caractère socioculturel qui a été créée le 11 septembre 2001 dans le cadre de la loi sur les associations 90/31.
    Elle est indépendante et gérée seulement par des bénévoles qui animent ses activités et ses projets. Quant aux objectifs, la fondation s’intéresse uniquement à la guerre de Libération (1954/1962) et à tous les événements concernant la wilaya IV historique. Elle a pour but essentiel l’enregistrement des témoignages des moudjahidine (combattants de l’Armée de libération nationale) et les militants ayant participé à la révolution dans un premier temps. Par la suite à l’écriture de la véritable histoire de notre pays qui demeure totalement inconnue. C’est aussi dans un esprit de sauvegarde de la mémoire et de justice historique que ce cadre a été promu et qui reste ouvert à tous ceux qui s’intéressent à notre histoire notamment à la jeunesse. La fondation comme son nom l’indique intervient dans l’écriture de l’histoire de la wilaya IV uniquement (1954/1962) qui est une partie de la mémoire collective. La fondation est ouverte aux moudjahidine et militants ainsi qu’aux jeunes motivés pour la connaissance de leur histoire. La fondation tente aussi de créer une banque de données réelles à travers les enregistrements des témoins à titre individuel et collectif et qui seront à l’avenir des sources d’information pour les historiens et chercheurs. Soucieuse de nouer des liens entre les générations d’Algériens quelle que soit leur orientation politique, la fondation deviendra par la force des choses un moyen pour renforcer l’unité nationale autour de l’histoire, tout en considérant que l’histoire reste le dénominateur commun entre tous les Algériens et qui est le pilier de l’identité nationale.
    Par ailleurs, les activités de la fondation tournent principalement autour des rencontres publiques, l’organisation de conférences-débats, forums, journées historiques, réhabilitation des martyrs, commémorations, expositions de photos, échanges interculturels. A noter que le premier congrès de la fondation a eu lieu le 19 mars 2006 à Alger qui a vu la création d’un conseil national composé de 171 membres et d’un bureau national de 7 membres.
    Durant l’été 2007, une caravane de la fondation va sillonner l’ensemble des wilayas de Tissemsilt, Tiaret, Aïn-Defla, Chlef, Médéa, Blida, Boumerdes, Bouira. Au cours de ces étapes, la caravane tiendra des conférence et enregistrera les témoignages des moudjahidine de ces régions.
    (Source site wilaya IV)
    Mohamed El-Ouahed

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