La situation hydraulique en Algérie d’ici à 2020

[Mha]

A moyen terme, d’ici l’an 2015, et du point de vue quantité, les besoins domestiques et agricoles seront satisfaits grâce à la réalisation de stations de dessalement de l’eau de mer, à la réutilisation des eaux usées épurées en agriculture, au transfert d’eau de In Salah à Tamanrasset et du Sud vers les Hauts Plateaux, a déclaré le Dr Remini Boualem, chercheur en hydraulique. «La réalisation d’une dizaine de barrages va certainement accroître la capacité de stockage actuelle de plus de 2 milliards de m3 ; les opérations visant à désenvaser une quinzaine de barrages vont augmenter le volume total des 70 grands barrages (qu’on aura d’ici 2015) d’environ 60 millions de m3 supplémentaire», a-t-il ajouté. Cependant, malgré les efforts déployés par les services hydrauliques pour l’entretien et la mise en fonction des anciennes stations d’épuration et la réalisation d’autres stations, la pollution des eaux sera sans doute le problème le plus épineux durant les 10 années à venir, indique-t-il ; en expliquant que la pollution des eaux de surface sera provoquée surtout par les rejets industriels et domestiques directement dans les oueds. Avec l’envasement qui dépassera 1 milliard de m3 de vase et les rejets des eaux usées, certains barrages seront menacés par l’eutrophisation. Le développement de l’agriculture exige, affirme le Dr Remini, une forte utilisation des engrais, ce qui provoquera certainement la contamination des nappes par les nitrates surtout si ces derniers (les engrais) seront utilisés d’une façon anarchique. Notre interlocuteur n’a pas manqué de souligner aussi le phénomène de l’extraction anarchique des gravats dans les lits des oueds, ce qui facilitera la pollution des nappes superficielles. «L’autre paramètre important, dont il faut tenir compte, est le phénomène des changements climatiques qui peuvent avoir des conséquences néfastes sur la qualité et la quantité des ressources en eau en Algérie, faute d’études scientifiques cohérentes sur cette corrélation», révèle-il, en ajoutant : «On a constaté que l’érosion hydrique a augmenté ces dernières années, on dépasse maintenant largement la valeur de 120 millions de tonnes [quantité de terre érodée par année], signalée par le Dr Demmak durant les années 80. Certains barrages, qui avaient un taux d’envasement faible durant les années 80 et au début des années 2000, ont vu leur taux doublé, comme ceux de Bkhada, Sidi M’hamed Ben Aouda, Djorf Torba.»
Selon notre interlocuteur, le taux d’envasement moyen des barrages passera de 30 millions de m3 par année à 50 millions de m3 d’ici 2015. L’évaporation de l’eau des barrages, qui est de 250 millions de m3 par année, connaîtra aussi une augmentation certaine. Dans le Sud algérien, les oasis perdront progressivement leur biodiversité ; les foggaras se tarissent, provoquant ainsi la disparition des palmeraies et des ksour. A cela s’ajoute la salinisation des sols qui est due à l’irrigation abusive. Aussi, le problème de la remontée des eaux dans les régions d’El Oued et Ouargla sera, sans doute, solutionné par les deux projets d’envergure lancés dernièrement par les services hydrauliques. Mais ce phénomène apparaîtra dans les régions de Ghardaïa, d’Oued Righ et d’El Goléa.
«Seules des mesures et dispositions adéquates permettront de protéger la foggara dans la région d’Adrar. Dans le cas contraire, dans 10 ans cette dernière disparaîtra.»

La Tribune

[noubat]

La situation hydraulique en Algérie d’ici à 2020 va se dégrader comme dans tout le Maghreb: l'agriculture va manquer d'eau comme l'industrie et les besoins de la population en eau potable vont atteindre un seuil critique.

[tariqlr]

C'est quoi cette histoire de remonter des eaux à El Oued, en plein sahara?
- Eau de pluie!
- Eau souterraine! nappe phréatique!