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Pourquoi les Algériens ont boudé les élections

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  • Pourquoi les Algériens ont boudé les élections

    Une Alliance présidentielle conservant la majorité avec 13% de voix, avec un FLN, arrivé en tête, ne disposant que de 8% de voix, sont autant d’indicateurs d’un réel divorce entre les Algériens et les élus. Il y a urgence à engager un débat autour de la refondation de l’Etat et des institutions
    Le fait que plus de 65% d’Algériens aient boudé les urnes ne semble pas inquiéter outre mesure certains partis de l’Alliance présidentielle. Pas plus que ne les inquiète le fait que l’Alliance présidentielle, qui a conservé sa majorité dans l’APN, n’ait recueilli qu’un peu plus de 2,3 millions de voix, soit un peu plus de 13% d’électeurs sur le total des inscrits. De ce fait, la coalition au pouvoir en sort extrêmement fragilisée. Plus généralement, depuis les premières législatives de 1997, la participation est allée en décroissant et n’a jamais atteint un niveau aussi bas. Il y a donc un vrai problème.

    Des institutions souffrant d’un déficit de légitimité

    Cette APN qui sera installée prochainement et le gouvernement qui sera formé souffrent d’emblée d’un réel déficit de légitimité. A travers ce refus massif de se rendre aux urnes, c’est la question de la représentativité nationale, et partant de la démocratie représentative, qui est posée. En effet, au nom de qui vont s’exprimer et décider les députés élus quand on sait que chaque parti politique dispose d’un pourcentage de voix inférieur à 8 % par rapport au nombre d’inscrits pour le parti arrivé en tête, à savoir le FLN, et de moins de 2 % pour le PT de Mme Louisa Hanoune ! Une fois à l’APN, vont-ils prendre des décisions engageant les 65% des gens qui sont restés chez eux sur des sujets aussi importants que l’emploi, l’éducation, la santé ? Plus que le fait que l’APN sortante, et partant le gouvernement, n’ait pas répondu à leurs attentes en matière d’amélioration sociale, c’est surtout ce sentiment d’impuissance à l’égard d’élus se comportant comme s’ils n’avaient de compte à rendre qu’envers ceux qui les ont fait rois – car les Algériens ne sont pas dupes – qu’envers ceux qui les ont théoriquement élus, qui est l’une des causes de cette désaffection populaire à l’endroit du politique. Fait aggravant, dans l’intervalle d’une élection, soit cinq années, du fait du verrouillage du champ politique et médiatique, la vie politique et sociale s’arrête. Il n’y a pratiquement pas de débats contradictoires autour d’enjeux réels touchant au vécu social quotidien des Algériens. La distribution publique de tracts dénonçant ce qui ne va pas et proposant des mesures alternatives est interdite. L’accès aux médias publics – la télé et la radio – est également interdit à l’opposition ainsi que les réunions et manifestations publiques. Enfin, en raison du durcissement du code pénal, la liberté de la presse est de fait sous surveillance : gare au journaliste qui s’aviserait de révéler, par exemple, des affaires touchant, de près ou de loin, certains puissants de ce pays. C’est cet ensemble de faits et de paramètres, à l’esprit de nombreux Algériens, qui expliquent leur comportement. Aucun d’entre eux n’a cru, par exemple, que l’interdiction de parution du Matin était due à des impôts ou des factures d’imprimerie impayés. Dès lors, pourquoi ces millions d’Algériens prêteraient-ils soudainement, l’instant d’une élection, l’oreille à des partis leur promettant monts et merveilles, avant de disparaître de la scène socio-politique durant cinq ans ? Pourquoi leur accorderaient-ils un certain crédit quand ils savent qu’une fois élu le député qui, en réalité, ne dispose pas de vrais pouvoirs et qu’ils ne connaissent pas du tout, ne cherchera même pas à prendre contact avec les électeurs de sa circonscription électorale durant tout son mandat ?

    Nécessité d’une refondation de l’Etat et des institutions

    La démocratie, le respect des libertés et celui des citoyensélecteurs sont ainsi une vraie question que la plupart des partis ont évacuée de leurs discours. De plus, ces partis ne se sont même pas posé la question de savoir pourquoi les Algériens arabophones (par le biais d’al-Jazira) et francophones se sont autant passionnés pour les élections françaises. La réponse est simple : parce qu’il y avait des débats contradictoires autour de vrais enjeux concernant l’avenir des Français appelés à se prononcer en faveur des candidats en lice pour l’élection présidentielle, et parce que l’alternance démocratique au pouvoir est une réalité ancrée dans le marbre des traditions démocratiques françaises.

    Pour en revenir au refus massif des Algériens de se rendre aux urnes, refus exprimant un sérieux avertissement aux décideurs, il est temps d’ouvrir les yeux sur le divorce réel existant entre les gouvernants et les gouvernés, et se poser la question de savoir si ce désaveu populaire – car c’en est un - n’exprime pas le fait qu’une majorité de citoyens ne se reconnaît pas dans les institutions actuelles. Et, partant, qu’il est peut-être temps d’ouvrir le débat autour de la question de la refondation de l’Etat et des institutions dans une perspective moderniste, démocratique et pluraliste où l’alternance démocratique au pouvoir serait garantie par des garde-fous constitutionnels empêchant qu’une force parvenue au pouvoir ne s’avise d’instrumentaliser à des fins politiques, nation ou l’Islam, pour promulguer des interdits de toutes sortes, remettre en cause la démocratie, le pluralisme et les libertés.

    Par Hassane Zerrouky- Le Soir

  • #2
    tout les dix ans une nouvelle constitution est proposée aux Algériens , mais l'urgence est de rétablir une vraie démocratie.
    Mr NOUBAT

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    • #3
      réponse à la question..

      La réponse à la question..:

      c'est parcequ'ils s'en foute..si je peux me permettre l'expression...

      Commentaire


      • #4
        .............................
        Dernière modification par absente, 20 juin 2007, 18h18.

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