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Aimer ses enfants ?

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  • Aimer ses enfants ?

    Est-ce qu'il existe une seule manière d'aimer nos enfants?
    Non, a chacun sa propre manière d’aimer son enfant... le principe est le même, mais la manière de l’exprimer qui diffère ...

    =

    L'éducation, une affaire universelle?

    En Occident, dès que l'on est enceinte, on annonce la bonne nouvelle. On imagine son enfant, on lui parle. C'est tout le contraire en Afrique. Pour protéger le bébé, on ne parle pas de grossesse tant que ce n'est pas évident.

    L'éducation occidentale est-elle la meilleure? La psychiatre pour enfants Marie-Rose Moro a pu étudier les traditions d'ici et d'ailleurs. Elle livre ses impressions dans un livre passionnant qui apporte un autre regard sur nos principes d'éducation.

    Marie-Rose Moro est psychiatre pour enfants et adolescents. Au cours de ses nombreux voyages, elle a pu comparer et étudier les points de vue et les traditions un peu partout dans le monde. Cela a donné l'ouvrage Aimer ses enfants, ici et ailleurs. Histoires transculturelles. Un livre passionnant qui apporte un autre regard sur nos principes d'éducation. Notre collaboratrice l'a rencontrée à Paris.

    Q: Première révélation de votre livre, vous expliquez que le désir d'enfant est loin d'être universel.

    R: Actuellement, dans les sociétés occidentales, on est dans l'idée que pour qu'un enfant aille bien, il faut qu'il soit désiré par sa mère et si possible par son père. Ce désir d'enfant est tellement mis en avant que cela devient une sorte de diktat. Si jamais on a des doutes sur ce désir, on se sent coupable de tout ce qui pourrait lui arriver. En fait, il n'est pas nécessaire de désirer un enfant pour qu'il aille bien. Il y a beaucoup d'endroits où l'on ne met pas en avant ce désir d'enfant, on considère que ce sont les enfants qui ont envie de venir et qui décident. Cette relation que nous faisons entre désir d'enfant et bien-être est une relation artificielle qui n'est pas une réalité, et l'on a tendance à se rendre la vie très compliquée avec nos enfants. On pourrait presque dire que l'on encombre nos enfants avec un désir excessif. Du coup, il faut qu'ils soient absolument parfaits et comme on les a imaginés.

    Q En lisant votre livre, on se rend compte que l'on ne vit pas du tout la grossesse de la même manière dans le monde.


    R La grossesse est un moment initiatique, on a une fonction nouvelle qui est de transmettre la culture, les valeurs, tout ce qui va avec nos enfants. Il y a plein de manières différentes de protéger la grossesse. En Occident, dès que l'on est enceinte, on le dit, on le valorise, on parle de l'enfant et on l'imagine. En Afrique, au Maghreb, on ne parle pas de la grossesse tant que cela n'est pas évident. Car pour protéger le bébé à venir, il ne faut pas en parler, il ne faut pas l'imaginer et ne rien préparer. C'est quelque chose de beaucoup plus intime. Et c'est lorsqu'il est là que l'on va l'identifier et lui donner ce dont il a besoin. Pour eux, si on le fait avant, cela n'appartient pas à l'enfant mais à nous.

    Q: Qu'est-ce qui distingue la façon d'aimer d'ici et d'ailleurs?

    R: Partout, on veut aimer nos enfants, c'est un principe universel. Nous, lorsque l'on veut exprimer une tendresse à un bébé, on lui parle, on le regarde, on lui dit des choses. Dans d'autres endroits, comme au Zimbabwe, on ne le regarde pas, on lui parle très peu, mais on le masse énormément. C'est une manière totalement différente d'exprimer la relation.

    Quand l'enfant grandit, on va attendre des choses différentes. En Occident, on attend rapidement qu'il parle, qu'il s'intéresse aux choses intellectuelles, qu'il réussisse sur le plan scolaire. Pour cela, on est prêt à lui payer des cours, même si ce n'est pas forcément son point fort. On va lui mettre une véritable pression et l'on va le faire au nom de l'amour. Dans d'autres pays, ce que l'on veut quand les enfants sont petits, c'est qu'ils jouent. On souhaite que l'enfant soit près de sa mère et qu'après, il puisse aider. On va alors valoriser un savoir traditionnel et la question de l'école ne viendra que dans un deuxième temps. Ces parents-là n'aiment pas moins leurs enfants, ils considèrent qu'ils sont là pour les accompagner. Et pour eux, mettre une pression intellectuelle sur des enfants, c'est un peu les maltraiter.

    Q: Au fil des années, qu'est ce qui vous a le plus troublée?

    R: La maltraitance justement. On se rend compte qu'il y en a partout, dans tous les pays, dans toutes les classes sociales. C'est quelque chose d'universel. Et c'est une des questions du livre, puisque partout, on dit que l'on aime nos enfants, pourquoi est-ce qu'on les maltraite? Cette maltraitance est individuelle mais aussi institutionnelle. Car s'il y a les parents qui maltraitent les enfants, il y a aussi les institutions. Certains orphelinats maltraitent les enfants. On les emprisonne parfois très tôt. On les envoie à la guerre. Un double traumatisme où en plus de la guerre, les enfants sont coupés de leur environnement. Partout, on fait des choses violentes aux enfants. Il faut le reconnaître pour le modifier au sein des familles ou au sein des cultures, comme pour l'excision par exemple.

    Q: Finalement, de quoi ont besoin les enfants pour bien grandir?

    R: D'abord, il faut les aimer même si c'est parfois approximatif. Il faut chercher à aimer les enfants à sa façon, avec son histoire, avec sa tradition. Contrairement à nos sociétés qui mettent très en avant un discours sur les enfants, on doit aider les femmes à travailler et à élever leurs enfants. Contrairement à ce que l'on dit, on sent bien que l'on n'a pas du tout aidé les femmes à atteindre leur équilibre et c'est toujours au détriment des enfants que cela se passe. Donc, il y a des décisions politiques à prendre. Et enfin, les enfants ont besoin que l'on attende des choses d'eux, valorisantes à leurs yeux et aux nôtres, mais qui soient de l'ordre du possible et de manière adaptée en fonction du développement. Il faudrait s'intéresser beaucoup plus à ce que c'est qu'un enfant. Il y a beaucoup d'enfants qui sont différents et souvent, on n'est pas très tolérant avec la différence. On est très normatif avec nos enfants, on veut qu'ils se développent tous de la même manière, mais ce n'est pas possible. Même au sein d'une même culture, les enfants sont très différents.

    - AFP
    Aimer ses enfants, ici et ailleurs. Histoires transculturelles, de Marie-Rose Moro, aux Éditions Odile Jacob.

  • #2
    Marie-Rose Moro...

    Une femme que je trouve très intéressante.
    Les différences interculturelles dans l'éducation sont son sujet de prédilection.
    Elle a d'ailleurs écrit plusieurs autres ouvrages à ce sujet.

    J'en avais étudié un en première année dans un cours de sociologie.



    Toute vision est socialement créé...il semblerait qu'on ait tendance à l'oublier

    Crie leur qu'on est le monde...Que le peuple finira par vaincre,
    Qu'ils ont le chiffre, qu'on a le nombre...Et que la rue nous appartient!

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    • #3
      il n existe aucun mere qui n aime pas ses enfants
      j espere un jour devenir mere
      Chaque pétales de cette rose correspond à tout l'amour qui nous unit depuis le premier jour . Donc il ne pourra à jamais se fâner.

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      • #4
        Ce livre a l'air passionnant, tu m'as donné envie de le lire Thirga! Merci!

        Damlagul, tu dis "il n existe aucun mere qui n aime pas ses enfants" : en vérité les choses sont beaucoup plus complexes, en fonction du vécu de chacune... Certaines mères apprennnent peut-être à aimer leur enfant, même si cela peut paraître choquant. Qui dit mère ne dit pas forcément mère heureuse, aimante, comblée.
        Pour ma part je pense qu'une mère qui se pose déjà la question de savoir si elle est une "bonne" mère est en bonne voie!

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