Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Il faut sauver le patrimoine rupestre de l'Algérie

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Il faut sauver le patrimoine rupestre de l'Algérie

    C'est quand même désolant de voir le peu de crédit que l'on accorde à la sauvegarde en général du patrimoine en Algérie et pourtant c'est une richesse inestimable pour un pays car c'est le témoignage tangible et concret de son existense passé et de tous ceux qui nous ont précédés. Valoriser et protéger son patrimoine est aussi indispensable que l'est l'eau à l'existence

    ===

    Conférence du Dr Slimane Hachi ''Sauvons notre patrimoine rupestre''

    C’est avec une discussion à bâtons rompus que Slimane Hachi, directeur du Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPAH), voulait nous faire découvrir un patrimoine anthropologique et préhistorique plusieurs fois millénaire. Le Dr Hachi répondait incontestablement en prenant soin d’évoquer sa riche expérience dans ce domaine, avec l’assurance des intellectuels qui ont acquis une expérience féconde. Il parle avec émotion de ses découvertes archéologiques avec ses co-équipiers du groupe dans le Sud du pays. Sans aucun doute, jamais les coups n’ont été aussi durs pour notre patrimoine préhistorique et archéologique que ces dernières années. D’un côté, des milliers de pièces, d’une valeur précieuse, témoins millénaires laissés par de vieilles civilisations nord-africaines, sont pillées chaque année. De l’autre, le manque d’instruments juridiques pour la sauvegarde de ce patrimoine historique.

    Dans le cadre des différentes activités scientifiques du CNRPAH dans l’immense désert algérien et la prospection de la région de l’Ahaggar, au lieudit l’Immidir. "l’Immidir est une région très peu connue et peu prospectée et documentée sur la préhistoire", déclare d’emblée Dr. Hachi. Par ailleurs, l’orateur a ajouté que cette rencontre avec la presse et les férus de cette page de notre histoire millénaire "est une manière de rendre des comptes de l’argent qu’on dépense", assure M. Hachi en amoureux de la clarté et de la transparence qui caractérise non seulement son côté intellectuel mais toute sa personnalité. Cette mission de grande portée scientifique, a été effectuée entre les 12 et 28 avril dernier par une équipe de spécialistes du centre. L’équipe compte un géologue, un préhistorien et une spécialiste en art rupestre. Leur première destination été l’Ahaggar vers Tamanrasset. Suite à une mission de recherche scientifique mixte algèro-française, "A Tahaggart, des ossements humains ont été signalés par un professeur français, Pierre Ronéon", annonce le conférencier. "C’était une découverte capitale pour les recherches en art rupestre saharien", avance M. Hachi. A propos de la connaissance de cet art rupestre, le Dr Hachi déclare que "c’est une usurpation de dire que cet art est méconnu jusqu’au IXXe , puisque les gens vivaient avec depuis toujours", a assuré le spécialiste. La projection de photos prises sur les lieux de prospection, on voit des peintres face aux parois pour reproduire les tableaux. Signalons toutefois que l’Ahaggar est vaste de quelque 50 000 km2 , ce qui rend la mission difficile. Pour un territoire aussi étendu, M. Hachi a déclaré que "son équipe inspecte des massifs", comme ça été le cas du massif de Tafedast (le marteau en français).

    La célérité avec laquelle se développe les technologies, notamment la photographie numérique est une chance irremplaçable pour la sauvegarde de ces tableaux rupestres, s’est réjouit M. Hachi. A ce propos, il déclare que "le numérique simplifie la photo et la prise de vue correcte sur les parois pour faire des photos en mosaïque. Nous pourrons même avoir ce qu’on ne voit plus en investissant les tréfonds de la chose photographiée", a-t-il ajouté.

    Sur les différents tableaux qui défilent, on voit des symboliques propres aux sociétés de cette époque, des manifestations artistiques que les gens appellent, à juste titre, Tiblist, des déclarations d’amour entre amoureux, des animaux domestiques comme les bovidés et tant d’autres représentations de la vie quotidienne, qui semble paisible et sereine.

    Sur ce massif, l’équipe a retrouvée un fémur humain adulte et autres ossements, qui selon le conférencier, devaient être sauvés. "Ce n’est pas une sépulture, les gens ont été inhumés inintentionnellement", dira

    M. Hachi, avant d’ajouter que "ces ossements datent de l’âge anté-néolithique".

    A Immidir, au lieudit Tihin N-tamgharin (celle des vieilles), à quelque 1600 m d’altitude, des gorges taillent des plateaux, des abris sous roches abritent des centaines de fresques millénaires. On voit sur les photos projetées, des bovidés, des hommes et des femmes avec des détails anatomiques superbes avec une finesse de sculpture merveilleuse. "La plénitude d’art exercée mérite le sauvetage de ce patrimoine", plaide M. Hachi, avant de dire que "les dégradations naturelles guettent ces merveilles", avertit-il. Toute cette richesse subit au fil des temps des dégradations monstrueuses. Dr Hachi a regretté qu’aux passages des touristes ou des chercheurs, " ils essayent de refaire les traits sur tableaux et les toucher, ce qui induit à la dégradation de la peinture ", se désole-t-il.

    La sauvegarde de ces lieux de mémoire historique nous interpelle plus que jamais, donc souhaitons à l’équipe de M. Hachi une bonne continuation et affud igarzen.

    Par La Dépêche de Kabylie
Chargement...
X