Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Investissements en Algérie: Bilan positif mais réalité amère

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Investissements en Algérie: Bilan positif mais réalité amère

    Entre la réalité du terrain et le bilan des autorités en charge du dossier des investissements, le fossé est large. D’un côté, c’est toujours l’attente des changements tant promis en matière de climat d’investissement et, de l’autre, on présente un tableau des plus positifs quant aux résultats enregistrés ces dernières années.

    La table ronde organisée la semaine dernière, au centre de presse d’El Moudjahid, sur les enjeux de l’investissement en Algérie, a été l’occasion pour l’Agence nationale de développement de l’investissement (ANDI) de dresser son bilan et d’annoncer les perspectives pour les mois à venir. Cette rencontre a également permis aux opérateurs et aux experts économiques de revenir encore une fois sur les différentes entraves à l’investissement.
    Un créneau qui commence réellement à démarrer, selon le directeur général de l’ANDI, M. Abdelamadjid Baghdadli, qui a annoncé 16 projets d’envergure nationale en intention d’investissement en 2007 pour un montant global de 12 milliards de dollars dans différents secteurs, soit 2 milliards de dollars de plus par rapport à 2006. En 2006, l’agence a en effet enregistré, au niveau de ses 13 guichets uniques, 6 975 petits et moyens projets réalisés pour un montant de 10 milliards de dollars et 124 000 emplois directs créés. Aussi, durant les quatre premiers mois 2007, l’ANDI a traité les dossiers de 100 projets d’investissement pour une valeur de 3,5 milliards de dollars.

    Au total, depuis sa création en 2001 et jusqu’à fin 2006, l’ANDI aura enregistré un total de 7 500 projets réalisés ou en cours de réalisation pour un investissement global de 14 milliards de dollars (1 032 milliards de DA) et qui auront généré 213 000 emplois directs, selon les chiffres du premier responsable de l’ANDI qui dressera un bilan plus détaillé lors d’une conférence de presse prévue au début du mois de juin. Ce n’est pas la première fois que l’ ANDI affiche un optimisme pareil. A chaque occasion, notamment lors de visites de délégations étrangères, ses représentants affirment que l’Algérie est un pays qui développe de plus en plus une attitude «pro-business». L’un des secteurs qui aura drainé les investisseurs ces deux dernières années est la pêche. Et ce, dans le cadre du programme de développement des trente ports de pêche que compte le pays. Ce programme, qui a déjà attiré l’attention des opérateurs économiques (30 sociétés pour un montant de 12 millions d’euros) lors de la première Manifestation pour l’investissement dans les activités de ports de pêche (Minappech), continue à susciter l’engouement des investisseurs. Pas moins de 141 entreprises privées, dont 21 étrangères, veulent y investir. Ils ont manifesté leur intérêt lors de la deuxième édition de la Minappech (21 et 22 mai à Alger).

    Cependant, cet intérêt pour l’investissement en Algérie, qui est à l’origine de l’optimisme des autorités en charge du dossier, n’est pas pris en charge de manière effective, du moins de l’avis des concernés dont les attentes sont nombreuses face aux obstacles. Des obstacles qui se résument ainsi : manque de visibilité de la politique nationale en matière d’investissements, faiblesse des performances du système financier, retards accumulés dans la réalisation des infrastructures de base, absence de définition des domaines d’investissements prioritaires et faiblesse des mesures incitatives au niveau financier.

    D’ailleurs, l’ensemble des intervenants à la conférence d’El Moudjahid ont relevé de nombreux dysfonctionnements sur ce plan. Ils ont saisi l’occasion du débat pour exiger la mise en place d’un système de contrôle a posteriori, l’allégement des procédures, l’abandon des garanties bancaires excessives, l’octroi d’aides financières directes ou indirectes aux entrepreneurs, la promotion du leasing ainsi que l’application des textes sur les fonds d’aide à l’investissement.

    Le président du Conseil national consultatif (CNC) pour la promotion des PME, M. Zaïm Bensaci, évoquant la situation de blocage à laquelle font face les éventuels investisseurs, a carrément parlé de résistance au changement. «Ces résistances sont réellement en train de faiblir», a reconnu toutefois M. Bensaci en appelant à un changement de mentalités.
    En somme, pour M. Bensaci, le facteur humain est primordial. «Le nier conduit inévitablement le changement à l’échec», a-t-il estimé.
    «Il faut donner à l’homme des raisons objectives d’accepter le changement», a-t-il ajouté. M. Bensaci a plaidé aussi pour le développement de la communication.

    Et ce, avant d’énumérer de nombreuses autres propositions sur différentes questions, comme le foncier par exemple. Mais, de manière globale, selon M. Bensaci, l’essentiel pour baliser le terrain aux investisseurs est «de s’inscrire dans une logique globale de patriotisme économique». Car, il s’agit, d’après lui, d’encourager la formation de champions nationaux et d’établir le principe de «la préférence nationale». La proposition du président du CNC rejoint ainsi celle des opérateurs émise notamment à l’occasion des assises nationales sur l’industrie. Les opérateurs algériens avaient, pour rappel, dénoncé le fait que les investisseurs étrangers soient avantagés par rapport aux nationaux dans le projet du ministère des Participations et de la Promotion des investissements (MPPI) soumis au débat. Un débat lancé il y a quatre mois.

    Par La Tribune
Chargement...
X