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Ingénieur chimiste à l'origine, Joaquim Ferrer est également un éminent spécialiste des questions se rapportant à l'entreprise. Après avoir exercé pour le compte d'une grande banque internationale, il est actuellement consultant auprès de la fondation CIREM (Centre d'initiatives et de recherches européennes en Méditerranée). C'est à ce titre qu'il intervient aujourd'hui en Algérie et aussi dans les colonnes de la Tribune.
LA TRIBUNE : D'après un récent rapport sur la coopération avec les pays du Maghreb examiné par le gouvernement espagnol en Conseil des ministres, il semble que les entreprises espagnoles expriment davantage aujourd'hui leur intérêt croissant pour le marché algérien. Qu'en pensez-vous ?
M. Joaquim Ferrer : Comme vous le savez, l'Algérie et l'Espagne tentent, depuis quelques années déjà, de promouvoir et de consolider leurs relations bilatérales qui, aujourd'hui, semblent effectivement trouver un nouvel élan avec le lancement de plusieurs projets. Avec la signature du traité d'amitié et de coopération avec l'Algérie en octobre 2002, l'Espagne a très vite hissé ses relations avec ce pays au moins au même niveau que celles qu'elle entretient avec le Maroc et la Tunisie, pays avec lesquels ont déjà été signés des accords d'amitié et de coopération similaires. En comparaison avec d'autres régions en développement, le Maghreb présente des taux de croissance économique modérés. Ces taux, relativement timides, coïncident avec la nécessité d'intégrer au marché du travail les nouvelles générations. Malgré le fait que la croissance démographique connaît, depuis un certain temps, quelques changements, il n'en demeure pas moins que les générations nées il y a 15 à 25 ans sont celles qui font actuellement pression pour entrer dans un marché du travail encore incapable de les absorber. De ce point de vue, l'accord signé avec l'Algérie traduit, d'une certaine manière, l'intention espagnole d'atteindre un niveau d'investissement privé qui permette de contribuer à l'essor de l'économie algérienne ainsi qu'à la création d'emplois.
Parlez-nous précisément de votre intervention en Algérie…
Il faut savoir, en effet, qu'entre janvier 2003 et juillet 2004, la fondation CIREM a élaboré, conjointement avec le ministère de la Petite et Moyenne entreprise et de l'Artisanat [ministère algérien des PME, ndlr], un projet d'identification des besoins de coopération au développement hispano-algérien en matière de soutien aux PME, avec le financement de l'Agence espagnole de coopération internationale (AECI). Ce projet, développé par le CIREM, se base sur l'idée selon laquelle aider le secteur des petites et moyennes entreprises algériennes est une stratégie de base pour la création d'emplois et de richesses, ainsi qu'une occasion pour promouvoir les opérations économiques conjointes avec le tissu entrepreneurial espagnol. Dès lors, nous avons vite identifié, grâce à ce postulat, des possibilités concrètes de coopération dans ce domaine d'activité entre les deux pays. De même que nous avons élaboré un cadre logique d'intervention pour apporter un soutien institutionnel à cette modernisation des PME en Algérie. La fondation CIREM exécute, ainsi, actuellement, un projet de renfort institutionnel au Conseil national consultatif pour la promotion des PME (CNC/PME) qui comprend, entre autres activités, l'élaboration d'une étude sur les besoins des PME en Algérie. Je dois dire que nous travaillons avec nos interlocuteurs algériens dans une totale symbiose. Nous avons ainsi réussi à créer, avec le CNC/PME, à sa tête son président, M. Zaïm Bensaci, un espace de coopération très solide, une véritable passerelle entre l'Algérie et l'Espagne.
Le but est donc de faire profiter le CNC/PME de l'expérience espagnole en matière de création de PME ?
Oui, mais pas seulement ! Le projet développe également des tâches de soutien à la modernisation et à l'amélioration de la compétitivité des petites et moyennes entreprises algériennes. Diverses activités conjointes sont régulièrement organisées avec des interlocuteurs institutionnels ou de la société civile espagnole qui aideront à la formation, à la modernisation et à l'internationalisation des PME algériennes, ainsi qu'à la formulation d'approches basées sur les bonnes pratiques adaptées au contexte algérien. L'expérience espagnole sera transférée lorsqu'on aura enfin promu «l'internationalisation» d'un certain nombre d'entreprises algériennes sur la base d'une coopération avec leurs homologues espagnoles.
Brièvement, en quoi consiste cette assistance technique qui intervient, vous l'aurez noté, dans une conjoncture marquée par l'entrée en vigueur, depuis septembre 2005 déjà, de l'accord d'association de l'Algérie avec l'Union européenne et sa prochaine adhésion à l'OMC ?
Effectivement ! Nous nous proposons de contribuer, dans ce contexte précis, à l'élaboration et à l'application d'un dispositif de soutien à la modernisation [mise à niveau] des PME dans le cadre du CNC, et ce, sur la base de la coopération internationale entre entreprises [partenariat] ; d'appuyer le développement du mémorandum d'accord entre le ministère de l'Industrie, du Tourisme et du Commerce (MITC) d'Espagne et celui de la Petite et Moyenne Entreprise et de l'Artisanat (MPMEA) d'Algérie ; d'élaborer un plan directeur du développement des PME en Algérie qui consolidera le CNC en tant que représentant du monde associatif dans l'expression des lignes d'action à développer par les différents organismes publics et privés ; d'appuyer le processus de modernisation grâce à un plan de formation des cadres des PME ainsi que des cadres du secteur associatif et du ministère algérien des PME dans des zones clés des entreprises ; et, finalement, de promouvoir la modernisation des PME algériennes grâce à la coopération internationale entre entreprises avec l'Espagne, qui comprendra deux voyages d'étude.
Ces actions contribueront à consolider la présence en Algérie de la coopération espagnole dans le secteur des PME qui, déjà au cours de l'année dernière, a facilité des accords entre le ministère de l'Industrie, du Tourisme et du Commerce d'Espagne et le ministère de la Petite et Moyenne Entreprise et de l'Artisanat d'Algérie, ainsi qu'entre le Conseil national consultatif pour la promotion des PME algérien et des associations patronales espagnoles.
Par La Tribune
LA TRIBUNE : D'après un récent rapport sur la coopération avec les pays du Maghreb examiné par le gouvernement espagnol en Conseil des ministres, il semble que les entreprises espagnoles expriment davantage aujourd'hui leur intérêt croissant pour le marché algérien. Qu'en pensez-vous ?
M. Joaquim Ferrer : Comme vous le savez, l'Algérie et l'Espagne tentent, depuis quelques années déjà, de promouvoir et de consolider leurs relations bilatérales qui, aujourd'hui, semblent effectivement trouver un nouvel élan avec le lancement de plusieurs projets. Avec la signature du traité d'amitié et de coopération avec l'Algérie en octobre 2002, l'Espagne a très vite hissé ses relations avec ce pays au moins au même niveau que celles qu'elle entretient avec le Maroc et la Tunisie, pays avec lesquels ont déjà été signés des accords d'amitié et de coopération similaires. En comparaison avec d'autres régions en développement, le Maghreb présente des taux de croissance économique modérés. Ces taux, relativement timides, coïncident avec la nécessité d'intégrer au marché du travail les nouvelles générations. Malgré le fait que la croissance démographique connaît, depuis un certain temps, quelques changements, il n'en demeure pas moins que les générations nées il y a 15 à 25 ans sont celles qui font actuellement pression pour entrer dans un marché du travail encore incapable de les absorber. De ce point de vue, l'accord signé avec l'Algérie traduit, d'une certaine manière, l'intention espagnole d'atteindre un niveau d'investissement privé qui permette de contribuer à l'essor de l'économie algérienne ainsi qu'à la création d'emplois.
Parlez-nous précisément de votre intervention en Algérie…
Il faut savoir, en effet, qu'entre janvier 2003 et juillet 2004, la fondation CIREM a élaboré, conjointement avec le ministère de la Petite et Moyenne entreprise et de l'Artisanat [ministère algérien des PME, ndlr], un projet d'identification des besoins de coopération au développement hispano-algérien en matière de soutien aux PME, avec le financement de l'Agence espagnole de coopération internationale (AECI). Ce projet, développé par le CIREM, se base sur l'idée selon laquelle aider le secteur des petites et moyennes entreprises algériennes est une stratégie de base pour la création d'emplois et de richesses, ainsi qu'une occasion pour promouvoir les opérations économiques conjointes avec le tissu entrepreneurial espagnol. Dès lors, nous avons vite identifié, grâce à ce postulat, des possibilités concrètes de coopération dans ce domaine d'activité entre les deux pays. De même que nous avons élaboré un cadre logique d'intervention pour apporter un soutien institutionnel à cette modernisation des PME en Algérie. La fondation CIREM exécute, ainsi, actuellement, un projet de renfort institutionnel au Conseil national consultatif pour la promotion des PME (CNC/PME) qui comprend, entre autres activités, l'élaboration d'une étude sur les besoins des PME en Algérie. Je dois dire que nous travaillons avec nos interlocuteurs algériens dans une totale symbiose. Nous avons ainsi réussi à créer, avec le CNC/PME, à sa tête son président, M. Zaïm Bensaci, un espace de coopération très solide, une véritable passerelle entre l'Algérie et l'Espagne.
Le but est donc de faire profiter le CNC/PME de l'expérience espagnole en matière de création de PME ?
Oui, mais pas seulement ! Le projet développe également des tâches de soutien à la modernisation et à l'amélioration de la compétitivité des petites et moyennes entreprises algériennes. Diverses activités conjointes sont régulièrement organisées avec des interlocuteurs institutionnels ou de la société civile espagnole qui aideront à la formation, à la modernisation et à l'internationalisation des PME algériennes, ainsi qu'à la formulation d'approches basées sur les bonnes pratiques adaptées au contexte algérien. L'expérience espagnole sera transférée lorsqu'on aura enfin promu «l'internationalisation» d'un certain nombre d'entreprises algériennes sur la base d'une coopération avec leurs homologues espagnoles.
Brièvement, en quoi consiste cette assistance technique qui intervient, vous l'aurez noté, dans une conjoncture marquée par l'entrée en vigueur, depuis septembre 2005 déjà, de l'accord d'association de l'Algérie avec l'Union européenne et sa prochaine adhésion à l'OMC ?
Effectivement ! Nous nous proposons de contribuer, dans ce contexte précis, à l'élaboration et à l'application d'un dispositif de soutien à la modernisation [mise à niveau] des PME dans le cadre du CNC, et ce, sur la base de la coopération internationale entre entreprises [partenariat] ; d'appuyer le développement du mémorandum d'accord entre le ministère de l'Industrie, du Tourisme et du Commerce (MITC) d'Espagne et celui de la Petite et Moyenne Entreprise et de l'Artisanat (MPMEA) d'Algérie ; d'élaborer un plan directeur du développement des PME en Algérie qui consolidera le CNC en tant que représentant du monde associatif dans l'expression des lignes d'action à développer par les différents organismes publics et privés ; d'appuyer le processus de modernisation grâce à un plan de formation des cadres des PME ainsi que des cadres du secteur associatif et du ministère algérien des PME dans des zones clés des entreprises ; et, finalement, de promouvoir la modernisation des PME algériennes grâce à la coopération internationale entre entreprises avec l'Espagne, qui comprendra deux voyages d'étude.
Ces actions contribueront à consolider la présence en Algérie de la coopération espagnole dans le secteur des PME qui, déjà au cours de l'année dernière, a facilité des accords entre le ministère de l'Industrie, du Tourisme et du Commerce d'Espagne et le ministère de la Petite et Moyenne Entreprise et de l'Artisanat d'Algérie, ainsi qu'entre le Conseil national consultatif pour la promotion des PME algérien et des associations patronales espagnoles.
Par La Tribune