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Hommage à Himoud Brahimi-Momo «Ya bahdjati!»

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  • Hommage à Himoud Brahimi-Momo «Ya bahdjati!»

    «On savait Alger belle, festive et rieuse, mais jamais autant que Bahdjati dans le jeu de Momo et le regard de Mohamed Zinet dans Tahya Ya Didou», a ainsi déclaré Khalida Toumi, ministre de la Culture, à l’occasion de la cérémonie d’hommage rendu aux doyens du théâtre et du cinéma algérien, le 8 septembre 2003 au Palais de la culture.

    En effet, qui ne connaît pas cette fameuse réplique «Ya bahdjati!» dite par cet être qu’on croyait fou, et qui pourtant se révèle être d’un grand raisonnement, symbole de ce qu’a été Alger et sa Casbah, ses rues et ses badauds. Une Alger révolue? Non pas encore tant que des «Momos» parviennent à la maintenir en vie, jalousement pour l’éternité. Et c’est pour se rappeler le génie de ce poète que plusieurs organismes ont pensé lui rendre hommage. On se souvient enfin de Momo.

    La Bibliothèque nationale d’Algérie marquera ainsi la commémoration de son 10e anniversaire par une cérémonie lui rendant hommage, à la salle Lakhdar Essaïhi, en projetant le film Tahia Ya Dido de Mohamed Zinet, qui sera suivi d’une exposition picturale de Dalil Saci et de témoignages sur la vie de Momo.
    A l’occasion de la disparition de ce grand poète et comédien de la Casbah, qu’était Himoud Brahimi dit Momo, les éditions Alpha organisent une vente -dédicace du roman Momo, la magie des mots, de l’auteur Amar Belkhodja, demain, jeudi 31 mai, à partir de 14h, à la Bibliothèque nationale d’Algérie, qui sera suivi d’une cérémonie commémorative...

    La Cinémathèque algérienne ne sera pas en reste, puisqu’elle aussi se mettra de la partie, en projetant à 13h puis à 15h, Vent de sable de Mohamed Lakhdar Hamina (Algérie 1982) et Tahia Ya Didou (Algérie 1973). «Evoquer Momo, c’est évoquer une stature d’homme où le corps est parole, acte en mouvement constant, une sorte de personnage rageur, en quête perpétuelle du mot» pouvons-nous lire sur le communiqué de la Cinémathèque algérienne.

    Et de renchérir: «Momo parle, articule en savourant le mot, le verbe, ce signe distinctif qui fait l’homme. Ce don de la parole est synonyme de talent chez Momo. Il en use et abuse, philosophant, provoquant, irritant (forcément), jetant les mots face aux autres, avec fougue et conviction. Il vivait dans sa tête, poète incongru dans une société hermétiquement fermée à ses propos. Mais Momo s’en fout, il rigole de plus belle et il se caresse la barbiche!»
    Parler de Momo, c’est aussi, bien évidemment, parler de l’acteur intemporel qu’il était, «planant comme cette hirondelle de mer, tout là-haut dans le ciel, rugissant contre la mesquinerie et déclamant soudainement quelques versets ou quelques ésotériques expressions....». Momo, c’est clair, il était l’antitricheur, se déplaçant à visage découvert, un diseur, le qualifie-t-on, qui «éructe des chapelets de mots, pas toujours bons à entendre. Il alliait la mesure et la démesure avec une façon propre à l’Algérois, issu de la Casbah. C’est une espèce qui a disparu. Momo est l’un des derniers modèles d’un passé révolu. Nous sommes dans l’histoire et Momo en témoigne selon sa taille et ses moyens. Et très vite, Tahia Ya Didou, précieuse pellicule de l’inoubliable Zinet, réveille notre mémoire. Dans cette image-là, Momo exprime une ardeur d’acteur, très rarement atteinte dans notre cinéma...», estime-t-on...

    Personnage intégré dans le microcosme d’El Bahdja, silhouette rescapée d’un monde clos, esprit curieusement curieux qui sonde avec un étonnement permanent un livre, un film, une pièce de théâtre, une qacida ou tout autre oeuvre musicale...

    Réflexion faite, Momo n’est plus de notre temps, il est «dans» le temps, nageant à contre-courant d’une époque qui n’a plus cours...et que d’aucuns voudraient qu’elle revienne, d’où le pincement au coeur à chaque fois qu’on évoque le nom de Momo, image de la beauté, de la séduction, de ce vent de liberté authentique et cette fausse naïveté, hélas disparus aujourd’hui, pour laisser place à la haine, l’hypocrisie et à la médiocrité. Des aèdes comme cela, on en fait plus!

    Quelle que soit l’emprise que demain aura sur toi,
    Tu resteras toujours superbe,
    Mienne Casbah,
    Il y a dans les enfants qui réoccupent tes ruelles, un regard de candeur,
    Qui se trouve absent dans les yeux de leurs parents.
    Leur innocence est aussi précieuse que l’air de l’espoir qui mène vers le paradis.
    Tes petits enfants, mienne Casbah
    Sauront t’aimer mieux que ne 1’ont fait leurs parents.


    "si j’avais à me définir comme algérien, je dirais que la berbérité est ma grand-mère, l’arabité mère, la francité ma marâtre. Les religions, en Islam, sont ma voie".

    Par L'Expression
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