Et maintenant que faire ?
Réponse: continuer.
Manger, voter dormir. Le génie local voulant que le peuple apprit à manger en dormant (socialisme), à dormir en votant (65% d’abstention) ou à voter en mangeant (APN). De son côté, le système va continuer à vendre du pétrole, à
acheter des voix et à expliquer la différence entre les prix par une différence entre les pointures du pied droit et du pied gauche de l’Algérien standard.
Car si l’on résume bien les dix dernières années, le terrorisme est mort mais il continue de tuer, les élections sont désormais honnêtes mais les résultats
ne le sont pas, le président va bien et va un peu partout, la paix est là mais pas le sourire, l’Algérie est revenue sur la scène internationale mais seulement
pour vendre son pétrole, le pays est riche mais pas ceux qui le peuplent, on n’a plus de problèmes institutionnels mais seulement des problèmes de
lait et de pomme de terre.
Question de fond: quel est le but réel du système ?
Pourquoi tient-il tant à lui-même ? On a bien expliqué que le but était de manger mieux et sans jamais s’arrêter, mais cela ne suffit pas. Aujourd’hui, il
est évident que l’on peut se faire de l’argent en Algérie sans se faire remarquer que par ses voisins. Il est même prouvé que l’on peut vivre plus longtemps en vivant caché. La raison alimentaire ne suffisant plus, certains expliquent donc que ce qui fascine le système, c’est le Pouvoir; et ce qui fascine le Pouvoir, c’est la liberté infinie. L’Algérie voulant être libre de la France coloniale, il est donc normal que le Pouvoir veuille aujourd’hui être libre de l’Algérie et n’avoir plus aucun compte à lui rendre. La raison qui fait que certains tiennent tant au Pouvoir est dans cette raison: qu’ils se tiennent tous par quelque chose. Ce qui fait la solidité, c’est la solidarité. Ce qui fait la
force, c’est la faiblesse cachée de tous au sommet de l’Etat face à l’Etat qu’ils sont eux-mêmes. On ne peut ni en sortir sans se faire écraser, ni y rester sans écraser les autres. Cela explique pourquoi tant de personnes dans la presse algérienne sont étonnées de voir qu’individuellement chaque ministre, chaque sénateur, chaque conseiller et chaque exgénéral est bon, intelligent, compatissant et lucide sur le drame de ce pays, mais que tous ensemble ils ne voient rien de mal, ne disent que du bien et ne font que dans le mieux.
Le problème du pays étant dans l’addition qui ne débouche que dans la complicité et la soustraction qui ne débouche que dans le droit de réserve. Du
coup, l’on en arrive à un peuple qui ne discute plus que du droit chemin et des mosquées de quartier, face à l’Etat qui se dérobe derrière le projet de l’autoroute Est-Ouest et qui ne discute plus qu’avec l’ENTV.
On comprend alors que le bon peuple s’en remette à Dieu et se fasse récupérer par les islamistes et pourquoi l’Etat s’en remet à ses chantiers
mais ne fait plus plaisir qu’aux Chinois. On comprend du coup l’abyssal fatalisme que promène l’expression « Allah yehdihoum », succédané néo-colonial du « Mektoub » à l’époque de la colonisation dans la bouche d’un grand nombre d’Algériens convaincus que l’histoire algérienne ne peut être
close que par le jugement dernier. Coincé dans un virage sans fin, le pays ne rêvant plus que de retrouver le « droit chemin ».
Preuve s'il en est que le peuple est toujours à l'image de ceux qui le gouvernent et vice versa. Alors que dire ? Que vive l'algérien individuel et au diable cet esprit collectif qui nous fait tant défaut; continuons donc à manger et à dormir pour mieux pouvoir rêver que tout va bien !!!
Réponse: continuer.
Manger, voter dormir. Le génie local voulant que le peuple apprit à manger en dormant (socialisme), à dormir en votant (65% d’abstention) ou à voter en mangeant (APN). De son côté, le système va continuer à vendre du pétrole, à
acheter des voix et à expliquer la différence entre les prix par une différence entre les pointures du pied droit et du pied gauche de l’Algérien standard.
Car si l’on résume bien les dix dernières années, le terrorisme est mort mais il continue de tuer, les élections sont désormais honnêtes mais les résultats
ne le sont pas, le président va bien et va un peu partout, la paix est là mais pas le sourire, l’Algérie est revenue sur la scène internationale mais seulement
pour vendre son pétrole, le pays est riche mais pas ceux qui le peuplent, on n’a plus de problèmes institutionnels mais seulement des problèmes de
lait et de pomme de terre.
Question de fond: quel est le but réel du système ?
Pourquoi tient-il tant à lui-même ? On a bien expliqué que le but était de manger mieux et sans jamais s’arrêter, mais cela ne suffit pas. Aujourd’hui, il
est évident que l’on peut se faire de l’argent en Algérie sans se faire remarquer que par ses voisins. Il est même prouvé que l’on peut vivre plus longtemps en vivant caché. La raison alimentaire ne suffisant plus, certains expliquent donc que ce qui fascine le système, c’est le Pouvoir; et ce qui fascine le Pouvoir, c’est la liberté infinie. L’Algérie voulant être libre de la France coloniale, il est donc normal que le Pouvoir veuille aujourd’hui être libre de l’Algérie et n’avoir plus aucun compte à lui rendre. La raison qui fait que certains tiennent tant au Pouvoir est dans cette raison: qu’ils se tiennent tous par quelque chose. Ce qui fait la solidité, c’est la solidarité. Ce qui fait la
force, c’est la faiblesse cachée de tous au sommet de l’Etat face à l’Etat qu’ils sont eux-mêmes. On ne peut ni en sortir sans se faire écraser, ni y rester sans écraser les autres. Cela explique pourquoi tant de personnes dans la presse algérienne sont étonnées de voir qu’individuellement chaque ministre, chaque sénateur, chaque conseiller et chaque exgénéral est bon, intelligent, compatissant et lucide sur le drame de ce pays, mais que tous ensemble ils ne voient rien de mal, ne disent que du bien et ne font que dans le mieux.
Le problème du pays étant dans l’addition qui ne débouche que dans la complicité et la soustraction qui ne débouche que dans le droit de réserve. Du
coup, l’on en arrive à un peuple qui ne discute plus que du droit chemin et des mosquées de quartier, face à l’Etat qui se dérobe derrière le projet de l’autoroute Est-Ouest et qui ne discute plus qu’avec l’ENTV.
On comprend alors que le bon peuple s’en remette à Dieu et se fasse récupérer par les islamistes et pourquoi l’Etat s’en remet à ses chantiers
mais ne fait plus plaisir qu’aux Chinois. On comprend du coup l’abyssal fatalisme que promène l’expression « Allah yehdihoum », succédané néo-colonial du « Mektoub » à l’époque de la colonisation dans la bouche d’un grand nombre d’Algériens convaincus que l’histoire algérienne ne peut être
close que par le jugement dernier. Coincé dans un virage sans fin, le pays ne rêvant plus que de retrouver le « droit chemin ».
Preuve s'il en est que le peuple est toujours à l'image de ceux qui le gouvernent et vice versa. Alors que dire ? Que vive l'algérien individuel et au diable cet esprit collectif qui nous fait tant défaut; continuons donc à manger et à dormir pour mieux pouvoir rêver que tout va bien !!!
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