Le cheik Mohammad ben Rached Al-Maktoum, qui règne sur l'émirat de Dubaï, est un homme qui ne manque pas d'argent, ni d'or probablement, il faut dire qu'il ne manque pas de pétrole ni de gaz non plus. D'aucuns, à sa place et à celle de son frère défunt auquel il succéda l'année dernière, se seraient satisfaits de s'asseoir dessus. Dubaï, au contraire, étonne le monde. Le pays se veut le plus ouvert au commerce et au tourisme et nulle part on ne bâtit autant de constructions d'une modernité aussi audacieuse qu'à Dubaï. Au Forum économique mondial qui se tenait la semaine dernière en Jordanie, le cheik annonça qu'il voulait contribuer au développement d'une société moyen-orientale fondée sur le savoir et que pour ce faire il créait une fondation à laquelle il apportait personnellement dix milliards de dollars. Ce serait, rapporte la BBC, la plus importante donation jamais vue. Au Moyen-Orient, 40 % des femmes ne savent pas lire, rappela le cheik. L'ensemble du monde arabe, dit-il, publie moins de livres que la seule Turquie, l'Europe à l'ouest, l'Asie à l'est le dépassent sur tous les plans de la connaissance. Mohammad ben Rached Al-Maktoum souhaite donc former des gens capables d'exercer les quelque 80 millions d'emplois qu'il estime devoir se créer dans le monde arabe dans les vingt années à venir. Ce n'est pas souvent qu'on lit d'aussi sages paroles sorties de la bouche d'un potentat. Aussi le chroniqueur lui décerne-t-il le Turban de la semaine, il lui est arrivé de décerner des Chapeaux mais jamais encore un Turban.
Une autre nouvelle a fait parler de Dubaï cette semaine mais c'en est une certainement dont l'émir aurait préféré se passer. Il s'agit de la Dubai Islamic Bank, établissement financier dont Google nous apprend par ailleurs qu'il vient de se voir décerner un prix 2007 du Meilleur établissement financier pour sa pratique des règles bancaires islamiques. Elles n'y ont pas toujours été à l'honneur, pour preuve la condamnation aux dépens que vient de prononcer contre elle, à Lausanne, le Tribunal fédéral, alors que c'était elle qui avait déposé plainte contre des banquiers suisses pour complicité d'escroquerie avec un homme d'affaires du Mali. Le Malien avait réussi, voilà une dizaine d'années, à extorquer à cette banque de Dubaï 240 millions de dollars déposés à sa demande en Suisse, faisant croire à son directeur qu'il connaissait un tour de magie qui lui permettait de multiplier les billets de banque. On voit la naïveté, l'incompétence, dont faisait preuve la Dubai Islamic, encore dans les années 1990. Il se pourrait qu'elles illustrent, dans l'esprit de l'émir, un certain retard dans la perception des réalités de ce bas monde auquel il désire justement remédier.
source : Le Nouvel Observateur
Une autre nouvelle a fait parler de Dubaï cette semaine mais c'en est une certainement dont l'émir aurait préféré se passer. Il s'agit de la Dubai Islamic Bank, établissement financier dont Google nous apprend par ailleurs qu'il vient de se voir décerner un prix 2007 du Meilleur établissement financier pour sa pratique des règles bancaires islamiques. Elles n'y ont pas toujours été à l'honneur, pour preuve la condamnation aux dépens que vient de prononcer contre elle, à Lausanne, le Tribunal fédéral, alors que c'était elle qui avait déposé plainte contre des banquiers suisses pour complicité d'escroquerie avec un homme d'affaires du Mali. Le Malien avait réussi, voilà une dizaine d'années, à extorquer à cette banque de Dubaï 240 millions de dollars déposés à sa demande en Suisse, faisant croire à son directeur qu'il connaissait un tour de magie qui lui permettait de multiplier les billets de banque. On voit la naïveté, l'incompétence, dont faisait preuve la Dubai Islamic, encore dans les années 1990. Il se pourrait qu'elles illustrent, dans l'esprit de l'émir, un certain retard dans la perception des réalités de ce bas monde auquel il désire justement remédier.
source : Le Nouvel Observateur
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