Tweet
Rencontre en marge du sommet du G8 Bouteflika et Sarkozy sur terrain neutre
Pour leur première rencontre, ils ont choisi un terrain neutre. Selon nos informations, Abdelaziz Bouteflika et Nicolas Sarkozy vont se rencontrer en marge du sommet du G8, qui aura lieu du 6 au 8 juin à Heiligendamm, dans le Nord de l'Allemagne. Du côté français, la rencontre a été préparée notamment par le maire de Marseille Jean-Claude Gaudin. Ce dernier dispose de puissants relais au sein du pouvoir algérien qui ont facilité les démarches.
La nouvelle ministre de la Justice Rachida Dati, d'origine algéro-marocaine et proche de Nicolas Sarkozy, a également contribué activement à la préparation de ce rendez-vous. Côté algérien, c'est en partie pour rencontrer son homologue français que Abdelaziz Bouteflika a, après beaucoup d'hésitation, accepté de se rendre au Sommet du G8, son premier déplacement à l'étranger depuis plusieurs mois. A Heiligendamm, les deux présidents vont évoquer l'avenir des relations bilatérales marquées depuis quelques années par des tensions récurrentes sur les questions de la mémoire et du colonialisme. Nicolas Sarkozy devrait à cette occasion réaffirmer sa volonté d'abandonner définitivement le traité d'amitié entre les deux pays, initié par son prédécesseur à l'Élysée, Jacques Chirac, mais qui n'a jamais abouti à cause des divergences sur la période coloniale entre Paris et Alger. M. Sarkozy proposera de le remplacer par un accord bilatéral sur une période 10 ans - 2007 à 2017 - qui sera construit dans un premier temps autour de trois volets : aide à la formation des élites algériennes et à la création de pôles d'excellence en Algérie ; appui massif aux entreprises françaises qui investissent en Algérie et promotion de la bonne gouvernance via notamment la coopération décentralisée entre des régions françaises et des villes algériennes.
En échange, le nouveau président devrait proposer à son homologue algérien de relancer le dossier de l'énergie. Nicolas Sarkozy sait que son idée d'un rapprochement entre Sonatrach et Gaz de France (GDF), évoquée lors de la campagne présidentielle française, n'a désormais aucune chance d'aboutir : elle a été rejetée par les Algériens et elle ne suscite pas l'adhésion des dirigeants de Gaz de France qui préfèrent une alliance avec un groupe européen de préférence présent sur des métiers complémentaires comme l'environnement. Mais le nouveau chef de l'État français n'a pas abandonné son idée d'origine : proposer à l'Algérie une coopération dans le domaine du nucléaire civil en échange de solides garanties sur l'approvisionnement de la France en gaz naturel dans les prochaines années. Sur ce point, Abdelaziz Bouteflika devrait fournir de solides garanties à son homologue français. A la fin de leur rencontre, les deux hommes pourraient annoncer une prochaine visite de Nicolas Sarkozy à Alger. Ce déplacement, à l'occasion duquel le nouvel accord bilatéral devrait être signé, pourrait intervenir avant la fin de l'année en cours.
Rabah Yanis (Le quotidien d'oran)
Commentaire