Pages d’histoire (du 16e au 19e siècle)
Si Alger a été blanche, c’est parce que l’Algérie comme tous les Méditerranéens a toujours eu la passion du blanc. Les murs, badigeonnés de blanc, rappellent les maisons des vieux quartiers marocains, tunisiens, grecs , siciliens et italiens. De plus, à la faveur d’une eau abondante en sous-sol, la verdure, dans toute sa luxuriance et l’immense diversité de ses nuances, a apporté généreusement au décor une note supplémentaire de vie.
L’eau d’Alger : un atout capital et une longue histoire
Les photos d’Alger ou reproductions de tableaux donnent à lire tout ce qu’on peut désirer dans une ville : charme, calme, fraîcheur, pureté, volupté. C’est le cas de cette reproduction de toile réalisée par un dessinateur de talent qui a choisi d’immortaliser une fontaine publique du XVIIe siècle, située sur un chemin escarpé, près de l’emplacement choisi plus tard pour la construction du Musée national. On voit là une façon de reconstituer l’histoire d’Alger par ses fontaines célèbres, à l’exemple de celle du Champ-de- manœuvre d’il y a quelques siècles et que l’on a du plaisir à contempler par le bouquet d’arbres qui lui a servi d’abri.
Alger regorgeait d’eau à des époques déterminées. L’appellation «Hydra» est historique et doit remonter à l’occupation byzantine.Si on l’abaptisée «Hydra», d’un toponyme d’origine grecque, c’est parce que ce flanc de montagne de la région d’Alger était riche en nappes phréatiques.
Le relief en pente, choisi par les gouvernants qui se sont succédés au fil des siècles ou des millénaires pour des raisons statégiques ,est favorable à la retenue d’eau de pluie dans des nappes souterraines et offre des conditions de vie qu’on ne pouvait trouver nulle part ailleurs. Ce qui a été à l’origine de l’expansion et de la prospérité urbaines.
En sa qualité d’historien, Belhamissi a jugé utile de citer ces propos du général Berthezène (dix-huit mois à Alger, Montpellier, 1834) devenu écrivain inspiré après sa participation active à la conquête : « Dans aucun pays, dit-il, les eaux ne sont recueillies avec autant de soins que dans ces contrées… Sur toutes les routes, on trouve des réservoirs pour les bestiaux et des fontaines pour les hommes aux environs d’Alger, il en est plusieurs décorées de colonnes en marbre blanc qui seraient belles à Paris même».
L’auteur a dû se documenter au mieux pour faire avoir aux lecteurs des informations précises sur l’alimentation en eau potable d’Alger au moyen de canalisations, aqueducs, fontaines publiques, puits. Des tuyaux convergeant vers Alger, dont le nombre avait dépassé les deux cents, desservaient sans discontinuer la capitale. Il ne faut pas oublier de parler de l’aqueduc du Télemly, datant de 1550 et construit par Hassan Ibn Khayr Eddine. Long de 3 800 m, il reliait Mustapha à la rue Porte-Neuve (Casbah).
Parmi les autres aqueducs on a construit encore, en 1573, celui de Birtraria, sous les ordres du pacha Arab Ahmed. Puis ce fut l’aqueduc du Hamma, achevé en 1611, et l’aqueduc Aïn Ezzabudja (XVIIIe siècle). Aussi, en 1830, les nouveaux occupants firent la découverte de quatre citernes de 70 m3 chacune et des vestiges d’un aqueduc ancien.
Toutes ces eaux potables ne faisaient que renforcer les quantités de ce liquide précieux dont disposaient les habitants pour la consommation au quotidien par des citernes individuelles alimentées à partir des eaux de pluie. Ce qui explique pourquoi chaque famille faisait l’effort de maintenir sa terrasse dans un état de propreté irréprochable. On entendait partout le bruit de la poulie faisant descendre ou monter une «guerba» (peau de chèvre).
Les sources, évocatrices de bien-être et de nature exubérante
Alger, ville montant en étages de la mer à Fort l’Empereur (toponyme colonial à fortes connotations), en passant par Bab Edjdid, est chargée d’histoire. Moulay Belhamiss, qui semble avoir travaillé à la manière d’Ibn Khaldoun pour être sûr de ne laisser aucune lacune, nous surprend par les résultats de ses investigations tant les endroits cités, fascinants par la végétation abondante et l’air pur font partie aujourd’hui des lieux les plus urbanisés.
Le choix d’un endroit pour la construction, le jardinage, ou quelque infrastructure d’utilité publique, est déterminé par la présence des sources capables de fournir en quantité suffisante l’eau, capitale pour la vie et le développement.
Les sources citées avaient acquis une renommée et avaient fait l’objet d’aménagements nécessaires. Ce fut le cas de la source naturelle, qui alimentait sans cesse l’Amirauté, construite en 1765 par Dey Ali Pacha. Elle n’était pas loin de l’endroit où les Espagnols avaient construit leur Pénon (1510). Il en fut de même de la fontaine installée dans la cour intérieure de la Grande Mosquée d’Alger.
La fontaine du Hamma, sur la route conduisant à Kouba, était à l’endroit où s’est créé le jardin d’Essai. Cette fontaine, construite par Dey Baba Ali vers 1773, avait recréé la vie. Son eau limpide et fraîche attirait pendant le Ramadhan : femmes et enfants y venaient remplir leurs gargoulettes.
La fontaine de la place Bab Azzoun doit remonter à loin dans le temps. Elle se situerait près du marché qui surplombe la rue. Belhamissi cite un voyage de Shaw qui parle de l’Oued Bab Azzoun près d’Aïnar Rbot.
Sur les hauteurs, à la faveur d’un relief accidenté, d’autres ont jailli çà et là au profit des croyants qui n’arrêtaient pas de remercier Dieu de leur avoir procuré cette denrée sans laquelle il n’y a pas de vie. Parmi celles qui sont éloignées du centre d’Alger, Tixeraïne a retenu l’attention de tous pour sa fontaine particulière, laquelle a bénéficié d’une édification par Hassan Pacha.
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Si Alger a été blanche, c’est parce que l’Algérie comme tous les Méditerranéens a toujours eu la passion du blanc. Les murs, badigeonnés de blanc, rappellent les maisons des vieux quartiers marocains, tunisiens, grecs , siciliens et italiens. De plus, à la faveur d’une eau abondante en sous-sol, la verdure, dans toute sa luxuriance et l’immense diversité de ses nuances, a apporté généreusement au décor une note supplémentaire de vie.
L’eau d’Alger : un atout capital et une longue histoire
Les photos d’Alger ou reproductions de tableaux donnent à lire tout ce qu’on peut désirer dans une ville : charme, calme, fraîcheur, pureté, volupté. C’est le cas de cette reproduction de toile réalisée par un dessinateur de talent qui a choisi d’immortaliser une fontaine publique du XVIIe siècle, située sur un chemin escarpé, près de l’emplacement choisi plus tard pour la construction du Musée national. On voit là une façon de reconstituer l’histoire d’Alger par ses fontaines célèbres, à l’exemple de celle du Champ-de- manœuvre d’il y a quelques siècles et que l’on a du plaisir à contempler par le bouquet d’arbres qui lui a servi d’abri.
Alger regorgeait d’eau à des époques déterminées. L’appellation «Hydra» est historique et doit remonter à l’occupation byzantine.Si on l’abaptisée «Hydra», d’un toponyme d’origine grecque, c’est parce que ce flanc de montagne de la région d’Alger était riche en nappes phréatiques.
Le relief en pente, choisi par les gouvernants qui se sont succédés au fil des siècles ou des millénaires pour des raisons statégiques ,est favorable à la retenue d’eau de pluie dans des nappes souterraines et offre des conditions de vie qu’on ne pouvait trouver nulle part ailleurs. Ce qui a été à l’origine de l’expansion et de la prospérité urbaines.
En sa qualité d’historien, Belhamissi a jugé utile de citer ces propos du général Berthezène (dix-huit mois à Alger, Montpellier, 1834) devenu écrivain inspiré après sa participation active à la conquête : « Dans aucun pays, dit-il, les eaux ne sont recueillies avec autant de soins que dans ces contrées… Sur toutes les routes, on trouve des réservoirs pour les bestiaux et des fontaines pour les hommes aux environs d’Alger, il en est plusieurs décorées de colonnes en marbre blanc qui seraient belles à Paris même».
L’auteur a dû se documenter au mieux pour faire avoir aux lecteurs des informations précises sur l’alimentation en eau potable d’Alger au moyen de canalisations, aqueducs, fontaines publiques, puits. Des tuyaux convergeant vers Alger, dont le nombre avait dépassé les deux cents, desservaient sans discontinuer la capitale. Il ne faut pas oublier de parler de l’aqueduc du Télemly, datant de 1550 et construit par Hassan Ibn Khayr Eddine. Long de 3 800 m, il reliait Mustapha à la rue Porte-Neuve (Casbah).
Parmi les autres aqueducs on a construit encore, en 1573, celui de Birtraria, sous les ordres du pacha Arab Ahmed. Puis ce fut l’aqueduc du Hamma, achevé en 1611, et l’aqueduc Aïn Ezzabudja (XVIIIe siècle). Aussi, en 1830, les nouveaux occupants firent la découverte de quatre citernes de 70 m3 chacune et des vestiges d’un aqueduc ancien.
Toutes ces eaux potables ne faisaient que renforcer les quantités de ce liquide précieux dont disposaient les habitants pour la consommation au quotidien par des citernes individuelles alimentées à partir des eaux de pluie. Ce qui explique pourquoi chaque famille faisait l’effort de maintenir sa terrasse dans un état de propreté irréprochable. On entendait partout le bruit de la poulie faisant descendre ou monter une «guerba» (peau de chèvre).
Les sources, évocatrices de bien-être et de nature exubérante
Alger, ville montant en étages de la mer à Fort l’Empereur (toponyme colonial à fortes connotations), en passant par Bab Edjdid, est chargée d’histoire. Moulay Belhamiss, qui semble avoir travaillé à la manière d’Ibn Khaldoun pour être sûr de ne laisser aucune lacune, nous surprend par les résultats de ses investigations tant les endroits cités, fascinants par la végétation abondante et l’air pur font partie aujourd’hui des lieux les plus urbanisés.
Le choix d’un endroit pour la construction, le jardinage, ou quelque infrastructure d’utilité publique, est déterminé par la présence des sources capables de fournir en quantité suffisante l’eau, capitale pour la vie et le développement.
Les sources citées avaient acquis une renommée et avaient fait l’objet d’aménagements nécessaires. Ce fut le cas de la source naturelle, qui alimentait sans cesse l’Amirauté, construite en 1765 par Dey Ali Pacha. Elle n’était pas loin de l’endroit où les Espagnols avaient construit leur Pénon (1510). Il en fut de même de la fontaine installée dans la cour intérieure de la Grande Mosquée d’Alger.
La fontaine du Hamma, sur la route conduisant à Kouba, était à l’endroit où s’est créé le jardin d’Essai. Cette fontaine, construite par Dey Baba Ali vers 1773, avait recréé la vie. Son eau limpide et fraîche attirait pendant le Ramadhan : femmes et enfants y venaient remplir leurs gargoulettes.
La fontaine de la place Bab Azzoun doit remonter à loin dans le temps. Elle se situerait près du marché qui surplombe la rue. Belhamissi cite un voyage de Shaw qui parle de l’Oued Bab Azzoun près d’Aïnar Rbot.
Sur les hauteurs, à la faveur d’un relief accidenté, d’autres ont jailli çà et là au profit des croyants qui n’arrêtaient pas de remercier Dieu de leur avoir procuré cette denrée sans laquelle il n’y a pas de vie. Parmi celles qui sont éloignées du centre d’Alger, Tixeraïne a retenu l’attention de tous pour sa fontaine particulière, laquelle a bénéficié d’une édification par Hassan Pacha.
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