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L'intelligence économique en Algérie

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  • L'intelligence économique en Algérie

    Par définition, l'intelligence économique est l'ensemble des techniques ayant pour objectif, par des moyens légaux, d'apporter des informations à l'organisation, c'est-à-dire à enrichir le savoir de l'entreprise ainsi que de lutter contre les menaces directes contre l'organisation essentiellement en les prévoyant. L'intelligence économique se distingue de l'espionnage économique car elle utilise exclusivement des moyens légaux. Elle reste cependant moins connue en Algérie car peu d'entreprises s'y intéressent.

    Cette situation, ne faut-il pas la changer ? Le groupe communication, Visual image promotion (VIP), travaille sur cette thématique depuis quelques années. Son directeur général, Aomar Zebar, souligne qu'il faut faire connaître davantage l'intelligence économique, faire comprendre aux managers que c'est important dans une entreprise, que l'essentiel, ce n'est pas combien ça coûte mais combien ça rapporte à l'entreprise. Est-ce la conception que se font les chefs d'entreprises de l'intelligence économique aujourd'hui ? Qu'est-ce qui a été fait en la matière ? Le directeur de VIP fait remarquer qu'au niveau national, des directions de veille ont été mises en place, ces dernières années, dans le souci de promouvoir l'intelligence économique, lui donner de la consistance dans les sociétés nationales.

    Et celles-ci ont apporté un plus à l'entreprise, a-t-il noté. Ainsi, elles ont, a-t-il ajouté, permis, dans l'entreprise Saïdal par exemple, de développer certains produits.

    Ce qui importe pour lui, c'est l'action. Aomar Zebar rappelle que le VIP, qu'il dirige, se met ainsi à contribution pour développer l'intelligence économique en Algérie à travers des séminaires, des conférences-débats, et veut servir de passerelle entre ces cadres algériens résidant à l'étranger et l'entreprise nationale, qu'elle soit publique ou privée, les faire venir pour animer des débats, dispenser des formations, apporter des éclairages sur un certain nombre de thèmes en rapport avec l'intelligence économique, faire prendre conscience aux managers que le développement des connaissances, du savoir dans une entreprise est primordial. Le VIP a organisé la semaine dernière un séminaire sur l'intelligence économique. Il l'a fait avec la participation de Digimind service, une société basée à Paris, et l'université Paris XII. Lors de la rencontre, tenue à l'esplanade Sofitel, durant quatre jours, des conférences et des sessions pratiques ont été animées par des professionnels en la matière. La première journée a été animée par Faouzi Bensebaa, maître de conférences en intelligence économique à l'université Paris XII.
    Elle a été consacrée à certains sujets, comme l'enjeu de l'intelligence économique dans les entreprises, le processus d'intelligence
    économique et l'organisation, la mondialisation et l'intelligence économique, les structures organisationnelles, le rôle de l'Etat dans l'intelligence économique…

    Veille stratégique

    Faouzi Bensebaa a expliqué la nécessité de la veille stratégique, de l'intelligence économique dans le monde de l'entreprise qui évolue aujourd'hui dans un contexte changeant, marqué par une concurrence accrue, par une compétitivité sans concession. De même qu'il a démontré des méthodes, des formules, pas toutes faites, usitées dans le monde pour faire de la veille, sécuriser l'information, la diffuser, dérouler l'influence, faire des prospections, s'auto-évaluer…

    L'approche dont il a détaillé la portée relève de toute une stratégie à laquelle doivent travailler les entreprises, nos entreprises.

    Elle concerne, en fait, toutes les fonctions dans une entreprise : ressources humaines, système d'information, production, marketing. Le conférencier grossit le trait sur un élément de taille : l'entreprise, structure centrale dans l'économie moderne, doit utiliser l'intelligence économique pour s'ouvrir, voir ce qui se passe ailleurs, tirer profit des échanges mondiaux, investir des marchés, se développer de manière perpétuelle. Elle doit être aidée en cela par l'Etat.

    Pour Faouzi Bensebaa, l'Etat a besoin de l'entreprise et l'entreprise a besoin de l'Etat. L'Etat doit avoir des organismes spécialisés en intelligence économique, disposer de relais dans les collectivités locales. Et il doit réagir «en stratège». Faouzi Bensebaa a expliqué, à la faveur du séminaire sus-évoqué, que l'intervention de l'Etat en matière d'intelligence économique n'est le propre ni des pays développés ni de ceux en voie de développement. Et qu'elle diffère d'un pays à l'autre. Il a cité à ce sujet une série d'exemples. En Chine, pays à forte croissance économique, il est des secteurs totalement fermés aux opérateurs étrangers.

    Cela se passe pourtant dans un pays rompu au libéralisme. Et ce n'est pas tout, la Chine use de son veto, bien qu'elle ne soit pas la seule à le faire, pour ménager le Soudan, un pays avec lequel elle est liée par un ensemble de contrats de partenariat, notamment dans le domaine de l'énergie.
    La Russie utilise l'arme gazière.

    Elle négocie d'égal à égal avec ses partenaires de l'UE au sujet de l'énergie, ces dernières années. Le Japon incite les entreprises à travailler en réseau. Faouzi Bensebaa a aussi mis l'accent sur l'intelligence économique dans le patriotisme économique. Il a ainsi souligné qu'il est des pays très regardants sur la nationalité des entreprises, quand il s'agit du PNB, d'autres le sont moins. Dans un autre registre, le conférencier a, dans un style pédagogique, expliqué comment aller vers autrui, le comprendre, le convaincre. Et d'ajouter qu'il faut, pour les besoins d'un programme, un plan de travail, bref, d'une action, rappeler les «gens» qui avaient travaillé sur certains systèmes informatiques, en organisant des sessions pour s'échanger des expériences, pour des brainstormings. Il dira qu'il y a intelligence économique et qu'il y a également veille sociétale. A l'occasion de ce séminaire, l'expérience de Digimind, en matière d'intelligence économique, a été explicitée dans le détail. El Alaoui, de Digimind, était de cette rencontre. Ses ambitions, c'est de trouver des pistes de partenariat avec des entreprises algériennes, dans le but de développer des projets sur l'intelligence économique.

    Information et compétitivité

    A la faveur de ce séminaire, il a rencontré des chefs d'entreprises algériens, à qui il en a parlé. Au niveau maghrébin, Digimind est présente au Maroc et en Tunisie. El Alaoui a, par ailleurs, parlé à foison de la masse d'informations mises en réseau aujourd'hui à l'échelle internationale. Ces informations, il faut savoir les collecter, les traiter, les communiquer. Il faut également trouver les bons outils, la veille spécifique et autres instruments, pour les diffuser auprès des décideurs. Pour lui, l'utilisation de l'information est un des axes de la compétitivité. Si l'on gère correctement le flux d'informations, on aura de la marge face aux concurrents. Autre chose, «il faut également sécuriser l'information pour que mes concurrents, dans un marché donné, sur un créneau donné, ne sachent pas ce que je diffuse comme information». Comment est-il organisé cependant le processus de veille chez Digimind ?
    Cette entreprise imprime-t-elle de la modernité aux techniques de veille dont elle est le dépositaire ? Comment faire de la veille ?
    La question a été explicitée au cours de ce séminaire. Et une série de méthodes, d'astuces a été démontrée. «Comment surveiller ce dont j'ai besoin, en termes d'informations ? Comment avoir l'information pertinente ? C'est une technique en quatre étapes : élaboration du plan de classement, création des agents (sources, requêtes), validation des alertes, élaboration des livraisons». Et le projet de veille ? Il passe par l'organisation, le traitement et l'analyse, la diffusion. Le projet de veille traite également de thématiques que l'on peut surveiller par classement de l'information. On peut surveiller aussi les blogs. En ce qui concerne la fréquence, on peut surveiller le flux d'informations sur un sujet donné toutes les trente minutes. D'autres approches ont été également mises en relief lors de ce séminaire.

    Par Youcef Salami, La Tribune
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