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La révolution des femmes turques

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  • La révolution des femmes turques

    La Turquie est un pays aujourd’hui divisé. Au début du mois de mai, rassemblements et contre rassemblements se sont succédés dans les grandes villes du pays, d’un côté les islamistes et de l’autres les tenants de la laïcité. Au premier rang sont les femmes, qui se voient comme les défenseuses de l’esprit de Kemal Ataturk, le fondateur de la république laïque en 1923, née sur les cendres de l’Empire ottoman.

    La face de l’islam de plus en plus visible dans le pays, les a poussé à descendre dans la rue. Et si le phénomène est passé inaperçu dans le reste du monde, en Turquie elles ont été si nombreuses à manifester pour soutenir la laïcité, que le mouvement a été très vite surnommé ‘La révolution des femmes’.

    "Les femmes ont émergé dans ce mouvement de défense de la laïcité et de la démocratie parce qu’elles sont les premières concernées et que cela affecte leur vie quotidienne", note le magazine New Statesman. L’actuel Premier ministre issu de la mouvance islamiste n’a rien fait pour dissiper les craintes des femmes depuis son accession au pouvoir. Recep Erdogan est un despote qui souhaite briser la séparation entre l’islam et l’Etat et dont la propre femme ne sort que voilée. Son souhait de légiférer contre l'adultère en 2003, a confirmé les craintes que son gouvernement musulman conservateur cachait bien ses motivations. "Les femmes ont peur, elles ne veulent pas d’un retour en arrière, à l’époque où elles étaient considérées comme des citoyennes de deuxième zone et qu’elles devaient porter certains vêtements", souligne Selma Acuner professeur de science politique à l’université d’Ankara.

    En Turquie les mouvements féminins sont parmi les plus puissants au monde. 40% des universitaires sont des femmes, depuis dix ans elles ont en outre obtenu des droits civiques et une révision du code pénal en leur faveur. En dépit de ces avancées il n’y a encore que 4,4% de femmes au Parlement, moins qu’à l’époque d’Ataturk. "C’est l’une des raisons pour lesquelles elles se sont mises à crier des slogans dans la rue", note le magazine britannique.

    Par ailleurs, selon le quotidien The Guardian la ville d'Istanbul, sous pretexte de réduire le nombre d'accidents de la route, a provoqué la fureur des femmes et des fabriquants de maillots de bains en interdisant les affiches publicitaires pour les bikinis. "Un premier pas vers son interdiction sur les plages", estime Gulsun Bilgehan membre du Parti républicain du peuple (CHP) qui souhaite porter l'affaire devant les instances du Conseil de l'Europe.

    Par Courrier International
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