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Océanographie: Inefficacité de la fertilisation artificielle

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  • Océanographie: Inefficacité de la fertilisation artificielle

    Les océans absorbent un tiers du dioxyde de carbone rejeté par les activités humaines dans l’atmosphère. De même que l’on plante des arbres pour développer ce puits naturel de CO2 qu’est la forêt, certains songent à augmenter la capture de gaz carbonique par les océans. Il s’agirait de fertiliser l’eau avec du fer pour stimuler la croissance des microorganismes qui pompent du CO2. Cette fertilisation artificielle ne sera jamais aussi efficace que l’apport naturel de nutriments par l’océan, affirment aujourd’hui des chercheurs dans la revue Nature, jetant le doute sur ces projets de bio-ingéniérie.

    Le phytoplancton fixe du CO2 via la photosynthèse, d’autres microorganismes l’utilisent pour construire leur coquille calcaires. Ainsi capturé en surface, ce carbone finit au fond des océans lorsque les microorganismes meurent. Plusieurs études ont montré ces dernières années que les nitrates n’étaient pas le seul nutriment essentiel à la croissance du phytoplancton. Le fer est tout aussi important. Son action a été mesurée en ajoutant du fer à la surface de l’océan. Cependant l’efficacité de ces apports artificiels en fer est très faible pour séquestrer du carbone, montrent désormais Stéphane Blain, du Laboratoire d’océanographie et de biogéochimie de Marseille (CNRS), et ses collègues.

    Dans le cadre de l’expédition internationale KEOPS, ces chercheurs ont passé quarante jours à bord du Marion Dufresne dans l’océan austral, au large des îles Kerguelen, dans une zone où se produit chaque été un boom naturel de phytoplancton. Leur étude montre qu’un apport naturel en fer, amené des profondeurs, est responsable de cette floraison exceptionnelle. Son efficacité est bien meilleure que celle obtenue lors des expériences de fertilisation artificielle : pour chaque unité de fer venue des profondeurs, c’est 10 à 100 fois plus de carbone qui est finalement séquestré au large des Kerguelen. L’apport continu et régulier de fer dans le milieu naturel ferait la différence, selon les chercheurs. Un mécanisme très difficile à reproduire artificiellement.

    Par Sciences et Avenir
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