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La menace permanente du Gspc-Al Qaîda en Algérie

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  • La menace permanente du Gspc-Al Qaîda en Algérie

    En allant frapper encore devant le siège de la Sûreté de wilaya des policiers en faction, Aqmi délivre, en fait, ces petits messages dont il fait usage depuis qu’il a balayé le GIA de la scène médiatico-sécuritaire. Si on se réfère au stratagème utilisé à Tizi Ouzou, il n’ y a pas à pavoiser, il s’agit d’un explosif sans commune mesure avec le quasi-spectaculaire attentat du 11/4 qui a ciblé le Palais du gouvernement, mais le résultat est toujours le même: présence médiatique -car le terrorisme, de par sa nature spectaculaire, est aussi un phénomène médiatique-, capacité de nuisance et contestation des choses et de l’ordre politique et social établi.

    La dernière vidéo mise en ligne par Aqmi est très significative: les opérations comme celle de Kaddara, à Boumerdès, montrant les terroristes du Gspc-Aqmi attaquant des convois militaires et de gendarmerie, sont très rudimentaires et ne renseignent pas sur les véritables capacités du groupe. On dirait que le groupe agit selon des missions définies par la direction, la plus importante bénéficiant des moyens les plus lourds et de la médiatisation la plus conséquente.

    Toutefois, la plus grande force du Gspc-Aqmi en ce moment est sa capacité de frapper en ville, en milieu urbain, et d’avoir «tout son temps» à lui pour frapper. La gestion du temps reste la chose la plus ingérable pour les forces de sécurité. On peut prendre garde, faire monter d’un cran le niveau de vigilance et rester éveillé des mois durant, mais dès que la vigilance baisse, Aqmi frappe. Et pour cela, il joue le temps et l’usure, deux cartes que les services de sécurité, d’Algérie comme de n’importe quel pays au monde, ne maîtrisent pas. Ni ne peuvent maîtriser. C’est ce qu’on appelle, communément, la stratégie de la menace permanente.

    La nouvelle stratégie du Gspc-Al Qaîda pour la capitale et les villes d’implantation, comme Tizi Ouzou et Boumerdès, consiste à «travailler» avec des jeunes dont la tranche d’âge varie entre 17 et 25 ans, et qui sont, de ce fait, encore inconnus des services de sécurité, amenés des quartiers urbains déshérités, de préférence fraîchement acquis à la cause djihadiste, endoctrinés par des agents recruteurs, qui sont les véritables plaques tournantes des circuits du Gspc, et mis à l’aise financièrement, jusqu’à l’étape de leur mise sur la rampe de lancement des actes de violence.

    En réalité, et beaucoup de responsables des renseignements pensent la même chose, la stratégie du Gspc pour la capitale, qui constitue un enjeu politique et une caisse à répercussion médiatique très recherchée, reste encore très peu connue, du fait que le chef du Groupe salafite, «Abou Mossâb Abdelouadoud», a reformé l’organisation de fond en comble, surtout depuis l’annonce de son ralliement à Al Qaîda, le 11 septembre 2006, et la déclaration de changement de nom du Gspc en «Organisation Al Qaîda au Maghreb islamique», le 24 janvier 2007.

    L’organisation s’est dotée d’un nouveau commandement pour Alger qui dépendait auparavant organiquement de la zone 2 et était rattachée à Boumerdès et Tizi Ouzou. Dorénavant, elle possède une gestion autonome qui coordonne les opérations avec la direction, basée dans les maquis kabyles. Les attaques successives de Beaulieu, puis de Réghaïa et Dergana, à la fin octobre 2006, puis celle de Bouchaoui, en décembre 2006, et enfin celles du Palais du gouvernement et Bab Ezzouar, le 11 avril dernier, prouvent que depuis la collusion définitive Gspc-Al Qaîda, à la date hautement symbolique du 11 septembre 2006, soit cinq années, jour pour jour, après les attentats anti-américains de 2001, une nouvelle stratégie pour Alger venait de prendre forme.

    Quasi spectaculaires, poussant le défi et l’audace à leurs extrêmes limites, les attentats de ce qu’il convient désormais d’appeler du 11/4, ont complètement chamboulé les donnes sécuritaires. De la dynamite, on est passé à l’attentat suicide, des desperados de quartier, on est arrivé aux chefs de guerre aguerris par une décennie d’attaques repli, des séminovs et kalachnikovs, on est entré dans l’ère du système d’allumage actionné à distance par téléphone cellulaire. En fait, le GIA fait figure à côté du Gspc-Aqmi de «préhistorique», avec tout ce que cela induit pour les responsables de la sécurité intérieure au plan de la lutte antiterroriste comme nouveaux atouts humains et logistiques.

    Par l'Expression
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