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Sans bouleverser la donne dans la course à la Maison-Blanche, les deux débats organisés cette semaine dans le New Hampshire, rendez-vous inaugural des primaires démocrates et républicaines en janvier prochain, ont permis à une personnalité de sortir du lot : Hillary Clinton.
Cible à la fois des attaques de son camp et des républicains, la sénatrice de New York fait figure de femme à abattre. Avec 42 % d'intentions de vote dans le dernier sondage du Washington Post, elle affiche une avance de 15 points sur Barack Obama et de 33 points sur John Edwards. Dans USA Today, une autre enquête la met presque à égalité avec Obama, mais la crédibilité d'un panel d'à peine 300 personnes est sujette à caution. Côté républicain, l'ancien maire de New York Rudy Giuliani mène la course avec 34 %, devant le sénateur John McCain à 20 %. Mais il n'est pas encore jugé assez menaçant pour que ses concurrents lui réservent leurs flèches.
Dimanche, la guerre en Irak avait alimenté les échanges les plus vifs entre les huit prétendants démocrates, pourtant tous d'accord pour mettre fin à cette « tragédie » au plus tôt. Mardi, c'est l'immigration qui a suscité le plus de passes d'armes entre les dix candidats républicains. Tous défendent la décision de George W. Bush de renverser Saddam Hussein, même lorsqu'ils déplorent la « mauvaise gestion » de l'aventure.
Couverture médicale contre créationnisme
Mais, à l'exception de McCain, ils lâchent le président lorsqu'il propose de légaliser, sous conditions draconiennes, une partie des 12 millions d'illégaux déjà dans le pays : « Il y va de notre survie en tant que nation », s'enflamme le représentant du Colorado, Tom Tancredo.
Les démocrates se divisent sur leur attitude au moment d'accorder les pouvoirs de guerre à George Bush en 2002, et sur leur soutien (ou pas) au financement actuel des troupes. John Edwards, ancien sénateur de Caroline du Nord, met Hillary Clinton sur la défensive en faisant son propre mea culpa : « J'ai eu tort, je n'aurais jamais dû voter pour cette guerre », admet-il. L'ex-première dame se refuse obstinément à ce genre d'aveu : « Si j'avais su alors ce que je sais aujourd'hui, répète-t-elle, je n'aurais jamais voté de la sorte. Nous n'aurions pas dû faire confiance au président (...), mais je ne pense pas que ce fut forcément une erreur de jugement à l'époque. »
Lorsqu'elle soutient que « c'est la guerre de George Bush, c'est lui le responsable », elle prend des coups de tous les côtés. Sur sa gauche, Mike Gravel et Dennis Kucinich la corrigent : « C'est aussi la guerre des démocrates » qui n'ont pas su s'y opposer. Sur sa droite, McCain rappelle qu'il n'a jamais utilisé un tel argument lorsque Bill Clinton décida les interventions en Bosnie ou au Kosovo : « La sénatrice ne comprend pas que ce sont les nations qui perdent les guerres et supportent les conséquences de l'échec. »
Ces tirs croisés offrent à la candidate la meilleure confirmation de son statut de leader. Consciente que c'est le prix à payer pour faire la course en tête, Hillary s'attache à porter le combat dans le camp adverse : « Les différences entre démocrates sont mineures, alors que les différences entre nous et les républicains sont majeures. » Il suffit de comparer les deux débats pour s'en convaincre : quand les démocrates débattent du meilleur moyen d'assurer une couverture médicale à tous les Américains, les républicains en sont à se demander si le monde a été créé en six jours et si l'on doit permettre aux homosexuels déclarés de servir dans l'armée.
Par le figaro
Cible à la fois des attaques de son camp et des républicains, la sénatrice de New York fait figure de femme à abattre. Avec 42 % d'intentions de vote dans le dernier sondage du Washington Post, elle affiche une avance de 15 points sur Barack Obama et de 33 points sur John Edwards. Dans USA Today, une autre enquête la met presque à égalité avec Obama, mais la crédibilité d'un panel d'à peine 300 personnes est sujette à caution. Côté républicain, l'ancien maire de New York Rudy Giuliani mène la course avec 34 %, devant le sénateur John McCain à 20 %. Mais il n'est pas encore jugé assez menaçant pour que ses concurrents lui réservent leurs flèches.
Dimanche, la guerre en Irak avait alimenté les échanges les plus vifs entre les huit prétendants démocrates, pourtant tous d'accord pour mettre fin à cette « tragédie » au plus tôt. Mardi, c'est l'immigration qui a suscité le plus de passes d'armes entre les dix candidats républicains. Tous défendent la décision de George W. Bush de renverser Saddam Hussein, même lorsqu'ils déplorent la « mauvaise gestion » de l'aventure.
Couverture médicale contre créationnisme
Mais, à l'exception de McCain, ils lâchent le président lorsqu'il propose de légaliser, sous conditions draconiennes, une partie des 12 millions d'illégaux déjà dans le pays : « Il y va de notre survie en tant que nation », s'enflamme le représentant du Colorado, Tom Tancredo.
Les démocrates se divisent sur leur attitude au moment d'accorder les pouvoirs de guerre à George Bush en 2002, et sur leur soutien (ou pas) au financement actuel des troupes. John Edwards, ancien sénateur de Caroline du Nord, met Hillary Clinton sur la défensive en faisant son propre mea culpa : « J'ai eu tort, je n'aurais jamais dû voter pour cette guerre », admet-il. L'ex-première dame se refuse obstinément à ce genre d'aveu : « Si j'avais su alors ce que je sais aujourd'hui, répète-t-elle, je n'aurais jamais voté de la sorte. Nous n'aurions pas dû faire confiance au président (...), mais je ne pense pas que ce fut forcément une erreur de jugement à l'époque. »
Lorsqu'elle soutient que « c'est la guerre de George Bush, c'est lui le responsable », elle prend des coups de tous les côtés. Sur sa gauche, Mike Gravel et Dennis Kucinich la corrigent : « C'est aussi la guerre des démocrates » qui n'ont pas su s'y opposer. Sur sa droite, McCain rappelle qu'il n'a jamais utilisé un tel argument lorsque Bill Clinton décida les interventions en Bosnie ou au Kosovo : « La sénatrice ne comprend pas que ce sont les nations qui perdent les guerres et supportent les conséquences de l'échec. »
Ces tirs croisés offrent à la candidate la meilleure confirmation de son statut de leader. Consciente que c'est le prix à payer pour faire la course en tête, Hillary s'attache à porter le combat dans le camp adverse : « Les différences entre démocrates sont mineures, alors que les différences entre nous et les républicains sont majeures. » Il suffit de comparer les deux débats pour s'en convaincre : quand les démocrates débattent du meilleur moyen d'assurer une couverture médicale à tous les Américains, les républicains en sont à se demander si le monde a été créé en six jours et si l'on doit permettre aux homosexuels déclarés de servir dans l'armée.
Par le figaro
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