Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Bouteflika et Sarkozy enterrent le traité d'amitié

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Bouteflika et Sarkozy enterrent le traité d'amitié

    Exit le traité d’amitié. Paris a adopté une autre terminologie et parle désormais de partenariat ambitieux, de convention de coopération et de document-cadre. Alger a bien saisi le message : ce qui n’a pu être arraché à Chirac ne sera certainement pas acquis avec Sarkozy. Bouteflika a donné le ton en n’exigeant plus la repentance de la France. Son message à l’occasion de la commémoration du 62e anniversaire des événements du 8 Mai 1945 est un modèle de conciliation et semble ouvrir la voie à des relations basées sur “le respect mutuel”. Sarkozy l’a clairement signifié en déclarant ne concevoir ses rapports que dans ce cadre.

    L’idée du traité d’amitié, lancée à l’occasion de la visite de l’ancien président français en 2003, n’a jamais fait partie des projets de Nicolas Sarkozy. Le nouveau locataire de l’Elysée, qui a fait savoir que l’amitié entre les deux pays n’avait pas besoin de traité ne veut surtout pas s’encombrer d’un projet portant la signature de son prédécesseur qui entretenait des relations très personnelles avec Bouteflika. Mort-né, ce traité a été davantage compromis par l’adoption de la loi du 23 février 2005 sur le caractère positif de la colonisation française, votée puis abrogée par l'Assemblée nationale.

    Ce texte avait suscité l’ire de Bouteflika, qui, à l’occasion de la célébration des événements de Guelma, Sétif et Kherrata, avait parlé de génocide, accusé les initiateurs de la loi de cécité et demandé des excuses officielles. Changement de ton cette année. Dans son traditionnel message, Bouteflika a mis de côté cette revendication et a adopté un ton beaucoup plus conciliant. “S'il est incontestable qu'aujourd'hui nous vivons davantage à l'heure des solidarités du futur rendues incontournables par la proximité géographique qu'à celle des antagonismes engendrés par la domination coloniale, il n'en demeure pas moins que nos relations avec notre ancien colonisateur restent marquées par les séquelles de cette domination.” Et d’ajouter : “Cette situation ne pourrait être dépassée que dans un climat de confiance fondé sur des valeurs universelles de liberté et de respect, sans lequel toute approche audacieuse de nos rapports bilatéraux et des équilibres régionaux risque de s'enliser dans de vaines résurgences du passé colonial.” La réponse de Sarkozy ne s’est pas fait attendre.

    A peine élu et en réponse à un message de félicitations, adressé par son homologue algérien, le président français a écrit : “Comme vous, je suis convaincu que l'approfondissement de la relation d'exception entre l'Algérie et la France doit constituer une priorité commune, car il répond aux attentes de nos deux peuples et pourra, j'en suis sûr, servir de modèle aux rapprochements nécessaires de part et d'autre de la Méditerranée.”

    L’occasion pour Sarkozy de dire sa vision des rapports algérofrançais. “Les relations entre nos deux pays sont essentielles et vous trouverez en moi un interlocuteur soucieux de les renforcer encore, dans cet esprit de coopération et de respect mutuel auquel nous sommes tous deux attachés.” A partir d’Alger, l'ambassadeur de France en Algérie a davantage précisé les intentions de son pays.

    Usant de la très diplomatique formule qui consiste à dire que “la relation avec l'Algérie sera une des priorités de la diplomatie française”, il a enterré le traité d’amitié en déclarant : “Nous allons proposer un document de partenariat ambitieux entre l'Algérie et la France, dont une nouvelle convention de coopération et un document-cadre de partenariat. Il s'agit d'une nouvelle convention de coopération pour 10 autres années, beaucoup plus ambitieuse que celle qui avait été conclue en 1986. Cette nouvelle convention définit le cadre institutionnel et les domaines de coopération qui englobent non seulement la coopération culturelle, scientifique et technique, mais aussi la coopération économique et financière.” Les contours de ce que seront les rapports entre les deux pays sont ainsi tracés : la page de l’histoire doit être tournée.

    Par Le soir
Chargement...
X