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A Assi-Youcef obsèques dans la douleur du policier tué à Tizi Ouzou

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  • A Assi-Youcef obsèques dans la douleur du policier tué à Tizi Ouzou

    Depuis le matin de ce jeudi dernièr ; les trois routes qui mènent à Assi-youcef à partir de Boghni sont les surpeuplées. La route de Mechtras et celle de Ait Mendes sont bloquées à plusieurs endroits à cause des travaux de gaz, d’eau et de caniveaux. Seules celle d’Azaghar, fraîchement revêtue, est quelque peu fluide.

    Mais la circulation commence. Les processions de femmes et d’hommes, des jeunes, des vieux vont et viennent, à partir et vers une seule destination, en l’occurrence la demeure familiale du policier victime de l’explosion de la bombe du mercredi 6 juin à Tizi Ouzou.

    Celle-ci (la demeure) est à Aït Haja, à quelque mètres du chef-lieu de la commune d’Assi-youcef. La population est abattue par cette énième victime du terroriste. en effet, Assi-Youcef a payé un lourd tribut à cette bête immonde. La mine des citoyens est défaites, et le défunt sur toutes les lèvres ; ce jeune homme très réservé et timide que la majorité des gens ignore qu’il a rejoint les rangs de la police y compris ses proches. Beaucoup en effet l’ont appris juste au moment de ce drame. Vers midi déjà, la route principale Aït Haja grouille de monde.

    Vers Mechtras, dans laquelle se trouve le domicile du défunt est gorgé de véhicules de police. Les automobilistes trouvent toutes les peines du monde pour se frayer un chemin ou encore à garer leur véhicule sur les bords de la route. Des files interminables de personnes affluent de tous les villages de la commune et même des communes avoisinantes. L’information a circulé aussi vite que les projectiles de cette ignoble bombe.

    Et ils sont unanimes à dire qu’à chaque fois, la population, sinon le peuple pousse un ouf de soulagement, croyant que c’est fini, la terreur surgit de nouveau et frappe de plein fouet les innocents et les gardiens du temple de l’honneur, de la liberté et de la paix. La sortie du tunnel n’est décidément pas pour demain. Ainsi les dignes fils de ce beau et vaste pays qu’ils soient civils, policiers, artistes, intellectuels, journalistes, femmes au foyer et que sais-je encore sont partagés, du moins moralement entre le spectre de l’exil ou de la mort abjecte - non pas celle qui nous attend tous un jour, réduisant inévitablement nos énergies et nos espoirs en véritables cauchemars.

    A quelques mètres du domicile du défunt, la trentaine à peine entamée, des officiels sont noyés parmi la population et on peut y distinguer le chef de daïra de Boghni parmi un groupe de policiers et autres citoyens.

    Tous sont venus accompagner le défunt à sa dernière demeure et partager la douleur et le chagrin de sa famille et ses proches. Si certains viennent jeter l’ultime regard sur leur ami, proche ou concitoyen, d’autres par simple curiosité de tenter de le reconnaître, sachant que beaucoup affirmer ne pas le connaître.

    Drapé dans le drapeau national, Saïd semble reconnaître les siens de l’au-delà. Et la mort n’est sans doute pas la disparition du corps, mais celle de la mémoire. Mouloud Mammeri n’a-t-il pas dit : “Yella walbaad illa ulacit, yella walbaad, ulac-it yella”.

    Vers 14h00, après le retour de la prière du dhor, comme il est de coutume dans la région, les proches sont priés de s’éloigner et de s’armer de courage et chose qui est faite admirablement. Aucun dépassement n’a été signalér. Des policiers ont enfin levé son corps pour le transporter à quelques centaines de mètres, au cimetière du village. Là, à Tighilt où on peut dominer une grande partie de la commune, les plaines de Timri, ainsi que Mechtras et At Bouaddou, beaucoup de gens et de policiers étaient déjà là depuis un certain moment. Saïd est mis sous terre dans silence qui en dit long et sous les larmes et des regards de milliers de personnes.

    Repose en paix Saïd.

    Par la Dépêche de Kabylie
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