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Air France et ses promesses en Algérie

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    Air France et ses promesses
    Entretien Réalisé Par Z. Mehdaoui
    QUOTIDIEN D'ORAN


    Installé depuis octobre 2006, le nouveau délégué régional d'Air France en Algérie, M. Jean-François Fauveau, revient, dans cet entretien, sur les conditions du retour de la compagnie française après une absence de neuf années. M. Fauveau, qui dit ne pas faire de politique, est plein d'entrain et d'optimisme quant à l'avenir d'Air France dans notre pays et n'hésite pas à évoquer des perspectives plutôt prometteuses pour toutes les compagnies aériennes qui ont décidé de reprendre la destination Algérie.

    Le Quotidien d'Oran: Quel bilan faites-vous depuis le retour d'Air France dans notre pays, après une absence qui a duré tout de même près d'une décennie ?

    Jean-François Fauveau: Neuf années exactement. Nous sommes partis en 1994 dans les conditions que vous connaissez. Nous sommes revenus en 2003, c'est une très longue absence. Alors au bout de quatre ans, qu'est-ce qu'on peut dire... Au bout de quatre ans, on peut dire qu'on a doublé notre offre, puisqu'on a repris deux vols sur Orly et aujourd'hui sur Paris on a quatre vols. Ça c'est la première chose. Et la deuxième, c'est qu'on a basculé l'essentiel de notre exploitation d'Orly sur Roissy. Pourquoi Roissy, parce que Roissy est la plate-forme principale d'Air France à Paris, ce qu'on appelle le Hub. Et à partir de ce Hub, vous avez toutes les correspondances de et vers le monde. En mettant trois vols sur quatre d'Alger-Paris à Roissy, on permet au marché algérien une ouverture sur le Nouveau Monde, l'Asie, l'Afrique et d'avoir toutes les correspondances de ces destinations vers l'Algérie.

    Donc, nous sommes très contents de notre retour sur l'Algérie. Le marché algérien tient tout à fait ses promesses. C'est un marché à dominante affaires, je dirai. On peut le regretter car on n'a pas autant de touristes qu'on aurait souhaité, mais le trafic affaires est en pleine évolution et en pleine internationalisation. Je dirai que dans nos vols, nous avons de plus en plus de gens qui arrivent d'Europe, d'Asie, des gens qui arrivent du Nouveau Monde. Je l'ai constaté il y a deux jours. Je suis revenu à Alger en pleine Foire et il y avait dans l'avion des Chinois, des Coréens, des Canadiens... Il y avait un peu de tout. Je pense qu'Air France a fait le bon pari de revenir en Algérie et surtout de se développer en Algérie.

    Q.O.: Certains estiment que votre départ précipité en 1994 était mû beaucoup plus par des considérations politiques que sécuritaires. Qu'en pensez-vous ?

    J.F.F.: Je n'ai aucun commentaire à faire sur cette question.

    Q.O.: On parle ici et là de maŵvaises prestations de services du personnel d'Air France à l'égard de certains voyageurs. Qu'avez-vous à dire à ce sujet ?

    J.F.F.: L'article paru dans votre journal mentionne deux choses: d'une part du café qui aurait été refusé à tel ou tel client en cours de vol. C'est tout à fait possible. Encore faut-il savoir à quel moment cela s'est passé.

    Parce que, quelle que soit la compagnie, qu'elle s'appelle Air France, Air Algérie ou British Airways, en période de montée, de descente ou de turbulences, elle refuse de servir du café aux clients et pas seulement du café mais tout service. Donc, je ne peux pas répondre sure ce qui s'est passé sur le vol en particulier. Mais on ne refuse pas de servir du café à bord de l'avion à qui que ce soit. Deuxième chose: la nature des prestations à bord, ce sont des prestations qui varient d'un vol à l'autre parce que c'est à un moment de la journée ou à un autre. Le matin, c'est plutôt quelque chose qui ressemble à un petit déjeuner, et à midi plutôt un déjeuner et le soir ou l'après-midi c'est plutôt un encas, un petit sandwich et les petites choses qui vont avec. C'est le même service qui est assuré sur d'autres destinations du Maghreb. Et par exemple, le fait qu'on mentionne que l'on ne sert pas le porc, ce n'est pas du tout sur l'Algérie, mais c'est sur les pays du Maghreb et du Proche-Orient. Sur toutes ces destinations, Air France ne sert pas de porc et l'indique d'ailleurs très clairement. Donc, on n'a pas un service particulier ou diminué sur l'Algérie. On a un service qui est en fonction de la classe, en fonction de l'heure de départ et en fonction du tarif acquitté. Les prestations diffèrent d'une classe à une autre, voilà !

    Q.O.: Quand Air France avait décidé de partir en 1994, il existait un litige entre la compagnie aérienne et certains employés d'Air France basés en Algérie. Est-ce que ce litige a été réglé ?

    J.F.F.: Alors, c'est un vieux litige qui date effectivement même de 1988 et qui, pour une grande partie, a été réglé puisque c'est un litige entre ces personnes et Air France. Mais c'est vrai aussi qu'il en reste aussi qui sont en cours de négociations. Mais jusqu'ici, cela ne m'a pas gâché mon séjour ici, ce sont des choses qui sont faites par avocats interposés et qui sont dans le processus normal de la vie d'une entreprise.

    Concernant le départ d'Air France en 1994, il n'y avait aucun litige. Les relations entre Air France et les employés étaient régies par une convention collective. Ce qui s'est passé, c'est que la plupart des employés sont partis en optant pour la formule du « départ volontaire ». Il faut savoir aussi que ces personnes étaient restés pendant les neuf années d'absence d'Air France et ont toujours fait partie du personnel d'Air France.

    Q.O.: Est-ce que vous pensez que la situation sécuritaire en Algérie est aujourd'hui meilleure ?

    J.F.F.: Vous savez, moi je suis arrivé ici fin 2006. Donc, ce que je peux comparer c'est fin 2006 par rapport à 2007. Ce que je peux dire, c'est que l'on note ces derniers mois et ces dernières années une tendance à moyen terme d'amélioration, avec de temps en temps des « soubresauts » que vous connaissez: le 11 avril a quand même marqué les esprits. Mais sur le processus du long terme, on voit bien que les choses se normalisent et s'améliorent. Sur le long terme, on est plutôt optimiste. Il reste que remonter à 1994, moi je suis incapable de vous répondre. Mais quand même 1994 a traumatisé la France. Il faut savoir que l'histoire d'Air France en Algérie a été marquée de quelques drames: bombe à l'aéroport, bombe à la rue Maurétania, avion détourné. Je n'ai aucun commentaire à faire sur l'aspect politique mais le départ d'Air France en 1994 était purement sécuritaire.

    Je tiens à souligner qu'aujourd'hui, contrairement à 1994, nous sommes une compagnie privée et donc on choisit les destinations en fonction de leur potentiel de rentabilité, en fonction de leur productivité, en fonction de leur intérêt sur le plan business, et pas selon des critères politiques.

    Q.O.: Certains estiment que les prix pŲatiqués par Air France sont nettement plus chers par rapport aux autres compagnies étrangères. Est-ce que c'est vrai ?

    J.F.F.: Eh bien, on devrait regarder ce qui se passe sur le marché. Et s'ils me disent qu'ils trouvent du Paris-Alger à moins de 23.073 DA ou du Marseille-Alger (aller et retour) à moins de 18.200 DA, eh bien je les féliciterais, parce que moi je ne vois pas de tarifs qui soient meilleurs que les nôtres ! Donc, ce qui a été dit par votre journaliste, c'était peut-être sur un vol donné, car il faut savoir que les meilleures places, les moins chères, sont évidemment vendues à l'avance. Il se peut que sur certains de nos vols, il n'y ait plus de tarifs qui soient des tarifs intéressants. Mais si vous vous y prenez à l'avance, vous n'avez aucun problème, y compris jusqu'au 15 juin, pour avoir ces tarifs qui sont, je le dis une fois de plus, des tarifs très concurrentiels.

    Je maintiens qu'Air France est non seulement une compagnie qui sait être concurrentielle, mais qui affiche aussi les meilleurs tarifs du marché.

    Q.O.: Pensez-vous rester durablement dans notre pays et pensez-vous renforcer les dessertes vers l'Algérie ?

    J.F.F.: A Air France, on ne revient pas pour une année ou deux. On revient pour une période indéfinie et, sauf situation sécuritaire intenable, je ne vois pas de raison pour se retirer.

    Il faut savoir que nous prenons toutes les précautions à l'aéroport d'Alger, qui est au passage très sécurisé, très fluide et c'est un excellent outil pour l'Algérie, dont toutes les compagnies aériennes se félicitent. Mais aussi bien au niveau de l'aéroport d'Alger que sur nos vols Alger-Paris et dans le sens retour, nous avons mis en place un système de sécurité qui est le meilleur de l'ensemble de notre réseau. Paris-Alger et Marseille-Alger sont probablement les lignes les plus sûres de notre réseau. Donc nous n'avons aucune raison de craindre quoi que ce soit qui puisse contredire nos projets de développement sur l'Algérie et, bien sûr, de rester d'une manière durable ici en Algérie.

    La question relative à d'autres destinations en Algérie ? Oui, c'est vrai, nous nous sommes posé la question, l'été 2006, de l'ouverture éventuelle d'une ligne Paris-Oran. Il existe un grand potentiel, mais on s'est rendu compte que ce potentiel était beaucoup plus, je dirais, pour convenance personnelle et une destination à caractère touristique que pour une clientèle d'affaires à proprement parler. Notre cabine avant qui permettrait de rentabiliser cette ligne serait vide sur Oran. Donc, le marché oranais, à notre grand regret, n'est pas encore mûr. Cela ne veut pas dire que nous n'avons pas l'intention d'y revenir un jour. Nous y reviendrons le jour où nous serons persuadés que la ligne sera soit rentable soit très rapidement rentable. C'est un dossier qui n'est pas fermé et que je surveille de près. J'espère, durant mon séjour, et c'est mon voeu le plus cher, voir le retour d'Air France à Oran.

    première partie
    Mieux vaut un cauchemar qui finit qu’un rêve inaccessible qui ne finit pas…

  • #2
    suite...
    Q.O.: A propos justement d'Air Algérie, est-ce que vous avez des relations avec la compagnie nationale ?

    J.F.F.: Oui, bien sûr. Comme dans tous les pays du monde, on a toujours des relations avec toute compagnie nationale. C'est la compagnie nationale, elle est incontournable et j'estime qu'on a de bonnes relations avec Air Algérie et j'en suis très heureux.

    On a des bonnes relations parce que les deux compagnies se connaissent bien et travaillent bien ensemble. D'autre part, ce sont deux marchés qui se connaissent bien. Enfin, en terme de développement, Air Algérie nous demande notre expertise dans certains domaines et on a une filiale d'Air France qui s'appelle «Air France Consulting» qui vient aider Air Algérie à se développer, à former et à faire des formations à ses agents, que se soit au niveau pilote ou au niveau commercial. Et ça, c'est tout à fait normal, ce qui est un gage de bonnes relations. Ceci dit, ce n'est pas parce que nous avons de bonnes relations qu'on n'est pas concurrents. Et là, Air Algérie ouvre sur Montréal; eh bien, je fais les prix moins chers sur Montréal. Ça, c'est de la concurrence !.

    Q.O.: Vous évoquiez tout à l'heure la nouvelle aérogare d'Alger. Vous pensez qu'elle répond à tous les critères et a-t-elle apporté un plus, à votre avis, aux compagnies aériennes ?

    J.F.F.: Enorme ! Je suis même surpris qu'il y ait aussi peu de reportages sur cet aéroport d'Alger qui est un magnifique outil, très moderne, très agréable et qui est pour nous exploitants très fluide. C'est ce qu'on attend d'ailleurs d'un aéroport. Mais surtout c'est un aéroport très sécurisé, il est remarquablement gardé. Et qui est enfin très bien entretenu. C'est une très belle vitrine de modernité et de nouvelles technologies. Il y a des contrôles de sécurité qui sont très évolués en terme de contrôle avec les empreintes digitales.

    Nos avions sont toujours en contact avec nous. Avant, ils étaient au large, au loin. Le circuit des bagages est beaucoup plus sécurisé et est contrôlé d'une manière électronique. Je dirai que cet aéroport est une véritable réussite pour l'Algérie et je peux vous dire que tous mes collègues parisiens qui reviennent et qui n'avaient pas connu Alger sont tous impressionnés par la beauté de l'aéroport, son caractère très fonctionnel et très opérationnel. Donc, je m'en félicite et je félicite les Algériens tous les jours.

    Q.O.: Vous pensez que l'aéroport d'Alger n'a rien à envier aux aéroports européens ?

    J.F.F.: Clairement non. Je me pose seulement la question de savoir si l'aéroport ne sera pas rapidement saturé, puisque la concurrence revient en force et on voit d'autres compagnies et opérateurs revenir. Ça, c'est autre chose, bien sûr, et c'est aux autorités algériennes qu'il faut poser la question. Mais en terme de fonctionnalité, de modernité, je dirai que cet aéroport est parfait sous toutes les coutures.

    Il est extrêmement moderne et en plus vous avez une très belle vitrine puisque les hommes d'affaires qui arrivent ici ont une vision très positive sur l'Algérie. Un pays flambant neuf, un pays tout ouvert aux nouvelles technologies, un pays avec une grande autoroute, c'est magnifique !

    Quotidien d'Oran
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