Outre ces quatre pays, le département d'Etat en a ajouté trois à sa liste noire 2007, dans son rapport annuel sur le trafic d'êtres humains: l'Algérie, la Guinée Equatoriale et la Malaisie.
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Les Etats-Unis ont placé mardi quatre de leurs principaux alliés dans le Golfe - Bahreïn, Koweït, Oman et Qatar -, sur une liste noire de 16 pays où rien n'est fait, selon Washington, pour lutter contre le trafic d'êtres humains.
"Nous espérons que ce rapport encouragera les pays responsables du monde entier à s'unir pour dire d'une seule voie que la liberté et la sécurité sont des exigences non-négociables de la dignité humaine", a déclaré la secrétaire d'Etat, Condoleezza Rice, en présentant ce rapport.
"Personne n'est digne d'être un maître, personne ne mérite d'être un esclave", a ajouté la chef de la diplomatie américaine, soulignant que les efforts pour lutter contre le trafic de personnes représentait un élément "central" de la politique étrangère américaine.
Outre ces quatre pays, le département d'Etat en a ajouté trois à sa liste noire 2007, dans son rapport annuel sur le trafic d'êtres humains: l'Algérie, la Guinée Equatoriale et la Malaisie.
Ils rejoignent ainsi la Birmanie, Cuba, l'Iran, la Corée du Nord, l'Arabie Saoudite, le Soudan, la Syrie, l'Ouzbékistan et le Venezuela. Tous ces pays risquent des sanctions, sous forme notamment de suppression de l'aide américaine.
Trois pays ont été retirés de la liste noire 2006: Belize, le Laos et le Zimbabwe, selon ce rapport réalisé sur les ravages du trafic humain entre avril 2006 et mars 2007 dans 164 pays, conformément à une loi américaine de 2000.
Selon des études américaines, quelque 800.000 personnes par an sont victimes de trafic international de personnes, dont 80% sont des femmes et 50% des mineurs. La majorité des victimes du trafic international sont des femmes et des fillettes victimes d'exploitation sexuelle, précise le rapport.
Cinq des six monarchies du Golfe se retrouvent ainsi sur cette liste noire pour leurs pratiques de "servitude et exploitation sexuelle", précise le document de 236 pages.
"Il est très décevant de voir sur cette liste noire tant de pays riches du Proche-Orient, qui ne manquent pas de ressources pour faire des progrès significatifs", a regretté le conseiller de Mme Rice sur le trafic d'êtres humains, Mark Lagon, au cours d'une conférence de presse.
La région du Golfe présente un "problème endémique" de mauvais traitement des travailleurs étrangers, a souligné le responsable américain, dénonçant les "méthodes de recrutement des travailleuses étrangères crédules, à qui on propose des emplois de secrétaires ou d'employées de maison et qui se retrouvent esclaves sexuelles ou domestiques en état de servitude".
"Les pouvoirs accordés aux sponsors de travailleurs étrangers devraient être limités et équilibrés par les droits des travailleurs à une aide juridique", a ajouté M. Lagon. "Les gouvernements devraient protéger plus activement les travailleurs".
Le rapport fait également figurer 32 pays sur une liste de pays "sous surveillance", menacés de figurer sur la prochaine liste noire s'ils ne prennent pas des mesures, notamment légales, pour lutter contre le trafic de personnes.
Le responsable américain a notamment cité l'Inde, allié stratégique des Etats-Unis, qui figure sur cette liste pour la quatrième année consécutive pour l'ampleur de l'exploitation sexuelle des femmes, le travail des enfants et les salaires insuffisants qui maintiennent les employés en état de servitude, notamment dans l'agriculture.
"La plus grande démocratie du monde présente le plus gros problème au monde de trafic d'êtres humains", a regretté M. Lagon, soulignant que les Etats-Unis allaient soulever cette question lors de leurs discussions bilatérales avec le gouvernement indien.
AFP - 12.06.2007
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