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Des anciennes Religions du Maghreb

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  • Des anciennes Religions du Maghreb

    Sur la lancée d’une autre discussion sur le forum, certains de nos amis paraissent ignorer tout –ou Presque- des religions qui furent un jour pratiquées sur les terres africaines, nos pays d’aujourd’hui ; il a été notamment question d’une prétendue « absence totale » de vestiges qui indiqueraient au moins de manière sommaire le genre de croyances que pouvaient avoir confesse les habitants du Maghreb dans les temps anciens.

    L’objet originel de ce litige ayant été le sujet de la Kahina et de sa religion éventuelle, je vais concentrer les quelques exemples en premier lieu a la région de cette même Kahina, soit les Aurès et le N. Constantinois qui forment a peu prés ce qui était jadis appelé la Numidie. Mais ceci n’étant qu’un début, le sujet pourra bien s’étendre a tout le Maghreb après cela.
    "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

  • #2
    I. Paganisme

    Pour faire simple, j’ai répertorié quelques inscriptions découvertes ca et la dans cette région, et qui évoqueraient des questions religieuses de tout genre, d’abord les croyances païennes en insistant sur les dieux locaux donc autochtones, puis nous verrons pour les autres religions.

    Dans la grotte de Taya, tout prés de l’antique ville de Thibilis (entre Guelma et Mila), une série d’inscriptions dédicacées a un dieu nomme BACAX (totalement inconnu du panthéon romain), s’étalent sur plus de 74 ans (210 a 284 apr. J.-C.). Il parait que ce dieu était particulièrement honore dans la région puisque ces dédicaces étaient faite chaque année par les notables de la ville ; ces inscriptions indiquent qu’une cérémonie annuelle avait lieu avec une procession rituelle qui conduisait –au bout de plusieurs heures de montée- les fideles de ce dieu vers cette grotte sacrée. La cérémonie se terminait par un sacrifice solennel effectue par les deux magistrats de la ville.

    Toujours dans la même région, une petite ville nommée Castellum Phuemsium (N. Constantinois) rendait hommage à un dieu inconnu dans une grotte (Chetteba) par l’intermédiaire d’un dignitaire local. Le nom de ce dieu devait être interdit de prononciation puisqu’il était symbolise par deux lettres, GD. C’est le même schéma que pour le premier dieu sauf que dans ce cas, les inscriptions –une soixantaine- ne datent pas les années des dédicaces et l’on ne sait donc pas si ce culte local était antérieur, contemporain ou ultérieur au précédent.

    A Nechmeya, dans la région d’Hippo Regius (Annaba), une inscription du même genre, dans un latin grossier, rend hommage a un dieu nomme Hercules qui aurait été le titulaire de la tribu locale des Saburianenses ; elle indique même le nom du prêtre officiant qui n’a rien d’un romain : « A Hercules, génie protecteur des Saburianenses, DAHMAK, prêtre, a élevé le monument a ses frais et l’a consacre ».

    Cet Hercules -assimilation d’une divinité punique plus ancienne MELQART- était très populaire en Numidie. Dans la ville de Tingi (S. Constantinois) on disait que ce dieu se serait uni un jour « a la reine du pays, Tinga » et donna naissance à un certain Sophax qui serait l’ancêtre mythique dont se réclamaient les Juba.

    Une autre légende rattachait l’origine de Cirta (Constantine) à ce même Hercules via son fils, Iades, qu’il aurait justement eu d’une mortelle grecque nommée Cirté ou Cirta.

    Les sources latines évoquent par ailleurs un groupe de dii Mauri (dieux Maures) dont le culte serait présent dans toutes les provinces africaines. Mieux encore, une inscription les citent en Dacie (Roumanie), ou un contingent d’auxiliaires africains était stationnée vers l’an 204 apr. J.-C. : ils firent cette dédicace a leurs dieux après avoir restaure un temple sur place !

    Au S. de Calama (Guelma) une inscription mentionné une déesse du nom de TACMAR qui serait la transcription d’un nom libyque TMIK ou TMKIH que l’on retrouve dans deux autres inscriptions, toujours dans cette même région.

    Enfin, prés de Thevaste (Tebessa), une inscription évoque le nom de certains de ces dii Mauri : MASIDEN, THILILA, SUGGAN, IASDEN et MASIDICCA ... etc.

    Je m’arrête la car il serait trop long d’énumérer toutes les inscriptions connues et encore, il ne s’agit ici que de la région de Numidie, soit les Aures te le Constantinois.
    "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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    • #3
      Salamalikoumme.

      Merci Harrachi78 pour ce débat , voilà , je pense surement que le contenu de ce livre "Les Juifs Algériens-Leurs Origines Par Henri GARROT "1898 Librairie Louis Relin" va beaucoup aider ... (Plus que 170 Pages ça va pas être du gateau pour reproduire tout ça mais je vais le faire) C'est justement de ce dernier que j'ai "extrait " ce passage que j'ai reproduit sur le topic auquel tu fais allusion ...


      Cordialement à vous tous ...



      Wassallamme !

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      • #4
        @necromancer

        Non, pas d'ouvrages polemiques pour moi, merci.

        Je perefre de loin les faits, les dates et les vestiges tant que cela est possible. Je prefere aussi puiser directement dans les sources anciennes car autant toi tu peut fournir ce truc autant les autres pourront fournir des brulots-inverses.

        Je prefere donc puiser dans les sources academiques ou encyclopedique, voire carrement dans les sources ancienens tantq ue cela est possible, c'esta dire dans les sources meme qu'utilisent les auteurs que tu cite que ceux que pourront citer ceux qui te refutent.

        C'est plus sain je trouve.

        PS : STP, ne publie aucun texte d ece genre sur ce topic ; ceux qui veulent faire la lecture sauront trouver le titre que tu cites !
        "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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        • #5
          Salam Harrachi,

          Merci pour cette synthèse.

          j’ai répertorié quelques inscriptions découvertes ca et la dans cette région, ...
          Tu les a visité toutes !?
          En tous les cas bravo pour l'exercice de style, c'est un plaisir de te lire..

          Mohamed

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          • #6
            @mohamed_reda

            Merci mon ami,

            Non non, je n'ai pas visite tous ces lieux, j'ai puise dans les revues et ouvrages archeologiques dont je dispose ; j'ai toujours ete passionne de ces sujets la, je dipose donc d'un stock honorable en la matiere ...
            "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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            • #7
              Je suis aussi passionné d'archéologie, mais je jamais eu le temps d'en lire.. je rêve de faire un jour une tournée archéologie de notre pays... Peut-être tu pourras nous proposer un parcours ?

              Commentaire


              • #8
                Recap

                En guise de synthese, voici un passage d'un ouvrage celebre de Charles-Andre Julien ("Histoire de l'Afrique du Nord") concernant la religion des nord-africains dans les temps anciens :
                ________________________________________________

                La religion des Africains etait toute penetree de pratiques animistes et zoolatrique, mais il est souvent difficile de faire la part de celles qu'ils aveint inventees de celles qui leur etaient venues de l'exterieur, de l'Egypte en particulier, au cours des temps neolithiques.

                Les genies qui pullulaient au Maghreb engendrerent des dieux locaux dont le culte subsistait encore a l'epoque romaine. Plus tard, les Berberes emprunterent de grands dieux a l'Egypte, a Carthage et a Rome et les identifierent a leurs propres dieux. Au 1er s. av. J.-C. ils possederent une protectrice speciale, la deesse Africa, coiffee d'une peau d'elephant.

                Le culte se pratiqua surtout dans les grottes, sur les hauts-lieux, pres des sources ou des arbres sacres, sans qu'il fut besoin d'images, de temples et de clerge. Outre les vieilles ceremonies magiques, les Berberes durent avoir recours aux sacrifices, a l'incubation ou divination par le sommeil sur les tombes et au prophetisme des femmes.
                Dernière modification par Harrachi78, 13 juin 2007, 20h07.
                "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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                • #9
                  Il y a des points que je n'ais jamais bien compris dans l'histoire Antique de l'Algerie, ce sont les liens qu'entretenaient les Berberes avec les peuples voisins : les Egyptiens, les Carthaginois, les Romains et ... les Vandales. A certain moments leur rites religieux ont du etre influencés par leur voisins.

                  PS : OK, tu viens de répondre.
                  "Quand le dernier arbre aura été abattu - Quand la dernière rivière aura été empoisonnée - Quand le dernier poisson aura été péché - Alors on saura que l'argent ne se mange pas." Geronimo

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                  • #10
                    Harrachi,

                    Dans ton analyse, j'aurais aimé si tu l'avez commencé par les temps les plus reculés, par ex. 8000ans Av/JC, c'est certes de la paléontologie, mais ca permet de pister les migrations des populations avec l'apparition du désert.

                    … Plus tard, loes Berberes emprunterent de grands dieux a l'Egypte, a Carthage
                    J'avais lu qlq part que justement l'apparition de la grande civilisation Egyptienne étaient la conséquences du flux migratoire vers l'Est et qui a crée une grande concentration humaine jamais égalée au bord du Nil. Peut-être que c'est le contraire, ce sont les Egyptiens qui ont "hérité" de ces croyances.

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                    • #11
                      Concernant la Kahina

                      Je ne sait pas a quel niveau exactement ces anciennes croyances et pratiques vont se maintenir apres le triomphe du Christianisme en Afrique (4e et 5e siecles), mais il est quasi certain que le Paganisme demeura vivace dans la region, et particulierement parmi le spopulations rurales ou parmi les tribis qui ne furent pas touches par la romanisation. Il se pourrait aussi que ces croyances se soient maintenus sous une forme ou sous une autre meme parmi certains populations chretiennes, dans les campagnes en particulier. D'ailleurs mem de nos jours ce strucs existent sous uen certaien forme !

                      Cette description plus precsiement collerait trait pour trait avec ce que les Arabes d'avant l'Islam voyait dans les activites des kuhhan (pluriel de Kahin) et il se pourrait donc, si c'est cela qu'ils virent dans les premieres tribus berberes qu'ils eurent a affronter, rien d'etonnant qu'ils aient surnomme leur cheftaine, al-Kahina, car le plus souvent, dans ce genre de societe (comme chez les Arabes avant l'Islam) les femmes ne gouvernaient qu'en tant que prophetesses et devineresses :

                      ... Le culte se pratiqua surtout dans les grottes, sur les hauts-lieux, pres des sources ou des arbres sacres, sans qu'il fut besoin d'images, de temples et de clerge. Outre les vieilles ceremonies magiques, les Berberes durent avoir recours aux sacrifices, a l'incubation ou divination par le sommeil sur les tombes et au prophetisme des femmes.

                      Ceci est une premiere piste.
                      "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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                      • #12
                        salam

                        merci beaucoup ALHARACHI pour ton article
                        @sapien
                        les liens qu'entretenaient les Berberes avec les peuples voisins
                        il y avait quelques tribus bérbéres qui vivaient au nord de l'egypte.il a eu des conflit avec les egyptiens surtout a l'epoque de RAMSES 2 (un pharaon ). dans l'armée de RAMSES 3 ,il y avait un nombre important de bérbéres
                        puis un rois bérbére a pris le pouvoir en egypte,c'est le pharaon Chichnik et trois autres pharaons d'origine bérbére le succedent
                        les bérbéres avaient aussi un dieu qui s'applait AMON, en effet c'est un dieu egyptian
                        les sites archéologiques de Tassili et Ain safra, et Aljalfa montrent que les numidiens prenaient quelque animaux pour dieux ( exemple le mouton)
                        si tu sais partages ,si tu ne sais pas demandes

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                        • #13
                          @mohamed_reda

                          ... j'aurais aimé si tu l'avez commencé par les temps les plus reculés, par ex. 8000ans Av/JC, c'est certes de la paléontologie, mais ca permet de pister les migrations des populations avec l'apparition du désert.

                          8000 av. J.-C. c'est la prehistoire !!!!!!

                          Le sujet du topic n'est pas les migrations ou l'ethnologie de la region ! Il s'agit juste de religion et de croyances ; ces trucs ne peuvent donc etre evoque qu'en accessoire ou comme complement, sans plus.

                          De plus, le but etant au final de deboucher sur la situation religieuse du Maghreb a la veille de l'arrivee des premiers musulmans, la periode a aborder est donc assez definie, soit entre les temps anciens (historiques), la periode romaine, l'intermede vandale, puis la conquete musulmane. On ne peut aller plus loin car on va se perdre totalement a mon avis.
                          "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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                          • #14
                            @ Mohammed REDHA

                            oui, il y avait le flux migratoire de la numidie vers l'egypte comme j'ai ndis auparavant, mais les numidiens ont emprunté les dieu egyptiens et l'exemple c'est AMON
                            si tu sais partages ,si tu ne sais pas demandes

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                            • #15
                              @abir

                              oui, il y avait le flux migratoire de la numidie vers l'egypte comme j'ai ndis auparavant ...

                              Non atta, les les Berberes qui etaient en contacte avec l'Egypte c'etait ceux de Cyrenaique, pas ceux de Numidie, trop lointaine pour qu'une migration puisse etre envisagee ! Les Egyptiens les appelleaient Libou et les grecs en feront Libye et libyens.

                              ... mais les numidiens ont emprunté les dieu egyptiens et l'exemple c'est AMON.

                              Ce n'est pas uniquement de cette maniere "directe" que quelques croyances egyptienens vont se propager au Maghreb, il faut aussi compter le canal indirecte des pheniciens puisque eux aussi etaient fortement influences par l'Egypte.
                              "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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