Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Climat des affaires en algérie : Des Handicaps (selon l’Ocde)

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Climat des affaires en algérie : Des Handicaps (selon l’Ocde)

    Problèmes du foncier industriel, du financement bancaire, de la corruption, etc. Cela fait 10 ans que tout le monde en parle, mais personne n'agit, la seule chose qui permet au mal de triompher est l'inaction des hommes de bien.
    -------------------------------------------------------------------------

    Les hydrocarbures continuent à peser d’un grand poids sur la croissance économique et la macroéconomie souligne un document de l’OCDE consacré à l’économie algérienne.

    Cette forte influence s’exerce par deux canaux : la croissance spécifique du secteur des hydrocarbures, compte tenu de leur poids dans le Pib, et la fiscalité des hydrocarbures (plus de 75% des recettes budgétaires en 2006) qui permet de financer les grands programmes publics générateurs de croissance dans les services, le Btp et la construction. De 5,2% en 2004, le taux de croissance global passe à 5,3% en 2005, soit 1,6 point de moins qu’en 2003. L’estimation pour 2006 montre un ralentissement d’environ 3%. Ce net recul résulterait d’une baisse de production des hydrocarbures en raison de problèmes techniques. La croissance hors hydrocarbures, selon le Fonds monétaire international (Fmi), serait de 4,5%. Ces chiffres mettent en évidence l’extrême dépendance de la croissance vis-à-vis des hydrocarbures en raison même de leur poids dans le PIB.

    Secteur privé toujours à l’ombre de l’informel et de la dépense publique

    Les bons résultats macro-économiques ne parviennent pas, cependant, à influencer positivement et durablement la sphère réelle en générant, notamment, une croissance substantielle de l’industrie et une diversification des exportations. La croissance est toujours tirée essentiellement par les services et les hydrocarbures, ce qui pose le problème de sa soutenabilité à long terme. Bien que la formation brute du capital ait été, jusqu’en 2005, sa performance essentielle, le secteur privé n’arrive pas à créer une alternative viable pour une croissance moins dépendante des hydrocarbures.

    L’investissement privé reste peu dynamique du fait d’un climat des affaires encore peu incitatif (problèmes du foncier industriel, du financement bancaire, de la corruption, etc.). En effet, le secteur privé investit dans le secteur des biens non échangeables (services et bâtiment et travaux publics (BTP) pour profiter de la demande générée par l’action budgétaire et échapper à une concurrence étrangère de plus en plus vive avec l’ouverture accrue du pays -accord d’association avec l’Union européenne, adhésion prochaine à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), accords d’intégration régionale-. De par sa structure (97% des entreprises emploient moins de 10 travailleurs), le secteur privé aura probablement tendance à s’abriter davantage encore dans ces secteurs et dans l’économie informelle pour échapper aux incertitudes que fait peser l’ouverture. Les ambitieux programmes publics présents et à venir pourraient renforcer cette tendance.

    La composition de la demande fait ressortir l’effort d’accumulation soutenu, avec des taux d’investissement de près de 30% durant plusieurs années consécutives. En 2005, 30% du PIB ont été, avec l’augmentation des stocks, consacrés à l’investissement. Investissement insuffisant au regard des disponibilités d’épargne.
    Néanmoins, l’investissement reste insuffisant au regard des disponibilités d’épargne, qui dépassent 45% du PIB. En 2005, le taux d’épargne atteint 54%. L’investissement privé reste peu dynamique du fait d’un climat des affaires encore peu incitatif (problèmes du foncier industriel, du financement bancaire, de la corruption, etc.). Le taux d’investissement devrait se situer au-dessus de 50% en 2006 et probablement aussi en 2007 compte tenu de l’effort d’équipement qui sera fait dans le cadre du PCSC.

    L’Algérie, perçue comme un pays souffrant d’un handicap institutionnel

    L’Algérie est perçue comme un pays qui souffre d’un handicap institutionnel. La réforme des institutions tarde à produire ses effets et constitue un écueil pour une croissance économique durable. Les secteurs de la justice et de la finance constituent les entraves essentielles à l’amélioration du climat des affaires. Sur une sélection de 14 pays appartenant au Mena (Middle East and North Africa – Pays d’Afrique du Nord, du Proche et du Moyen-Orient), au Peco (Pays d’Europe centrale et orientale) et exportateurs de pétrole, une étude de la Banque mondiale classe à cet égard l’Algérie entre le neuvième et le dernier rang. L’analyse se base sur la pondération de six critères (responsabilité, stabilité politique, gouvernance, qualité de la régularité, rôle de la loi et corruption). Les critères les plus critiques en Algérie concernent la qualité de la régularité et le rôle de la loi.

    Sous qualification des tribunaux de commerce

    C’est le secteur de la justice qui est le plus concerné. La communauté des affaires a une confiance limitée dans l’impartialité du système judiciaire, par ailleurs considéré comme lent et inefficace. La réforme de la justice engagée depuis 2001 a plus ou moins permis l’adaptation du cadre judiciaire algérien aux nécessités d’une économie de marché. Son application souffre d’une insuffisance de procédures, de magistrats qualifiés dans le domaine du droit commercial (notamment le droit des obligations et des contrats) et d’une capacité administrative et technique d’évaluation et de mise en oeuvre des décisions de justice. Le renforcement de la capacité technique des magistrats en matière de droit commercial apparaît comme une nécessité. Le financement est l’autre contrainte majeure du climat des affaires. Un investisseur potentiel doit attendre quatre mois en moyenne pour connaître le sort d’une demande d’un crédit d’exploitation et près de six mois pour un crédit d’investissement. Le recours au financement externe (bancaire et autre) intervient à raison de 25% dans l’exploitation et à 30% dans l’investissement. La faiblesse de ces taux révèle celle de la bancarisation de l’économie algérienne et de l’intermédiation bancaire, ainsi que des problèmes relevant à la fois des conditions de l’offre de crédit (fonctionnement du système bancaire et financier) et de la demande de crédit (comportement des entreprises). Le système de paiement est extrêmement lent ; ce qui incite aux transactions en espèces même pour des montants importants. La moitié de la masse monétaire au sens large est détenue en espèces. L’inexistence d’un marché de capitaux à risque est une caractéristique majeure du marché financier algérien quand on aborde la question du financement de l’investissement. N’étant pas configurées pour prendre des risques, les banques préfèrent s’orienter vers des marchés lucratifs et moins risqués.

    La profondeur financière (ratio entre le crédit au secteur privé et le Pib) ne dépasse pas 12% en Algérie contre 140% en Chine et 100% pour la Corée et la Thaïlande. Selon le rapport de la Banque d’Algérie (octobre 2006), elles pratiquent de fait le rationnement. L’excédent de ressources met en évidence la marge dont disposent les banques pour augmenter le crédit aux entreprises. De telles insuffisances constituent de fait un terreau pour l’économie informelle qui représente 35% du Pib. Le handicap institutionnel alourdit le coût de transaction pour les petites entreprises. Et celles-ci auront tendance à se réfugier dans l’informel pour résister à la concurrence de plus en plus intense avec l’ouverture au marché extérieur. Il est clair par ailleurs que les entreprises qui ne déclarent pas le résultat de leur activité ou qui n’en déclarent qu’une partie ont tendance à éviter le système bancaire car il constitue un contrôle à posteriori. À cela vient s’ajouter le statut de la propriété, qui reste encore dans le giron familial quand il s’agit des petites entreprises préférant largement l’épargne familiale à l’épargne intermédiée.

    D’importantes mesures prises

    Certaines d’entre elles commencent à être appliquées. L’ouverture prochaine de 51% du capital du Crédit populaire d’Algérie (CPA) va améliorer les capacités globales de la place grâce à une diffusion du management et du savoir faire dans le domaine, et, par voie de conséquence, améliorer son attractivité sachant que deux autres banques, la Banque nationale d’Algérie (BNA) et la Banque de développement local (BDL) sont concernées par la privatisation et l’ouverture de leur capital aux investisseurs étrangers. Les mesures de modernisation ont commencé à se concrétiser en 2006 par : la mise en place, en février 2006, du système Arts (Algerian Real Time Settlement) qui permet aux banques d’exécuter, en temps réel, des ordres de virements de gros montant, et la mise en route du système de télécompensation bancaire, en mai 2006.

    Depuis peu, le paysage financier des petites et moyennes entreprises (PME) et de l’artisanat s’est enrichi d’un Fonds de garantie (Fgar) et d’une Caisse de garantie des crédits d’investissements (CGCI) pour les Pme, dotée de 30 milliards de dinars. Au 30 juin 2006, l’intervention du Fgar a été modeste : 35 garanties apportées pour un montant de 318 millions de dinars, soit un peu plus de 9 millions en moyenne par projet et une couverture de 35% environ des crédits accordés.

    Concernant le capital-risque, jusqu’alors absent du paysage financier algérien, un projet de loi s’y rapportant a été adopté. Il est tout à fait conforme aux pratiques en cours dans les pays qui ont une grande expérience en la matière. Les sociétés de capital investissement contribueront à lever les contraintes de financement pour les Pme publiques et privées. Ces réalisations sont, cependant, bien en deçà de l’objectif de création de 14 sociétés financières spécialisées. En Tunisie, par exemple, on compte pas moins de 37 sociétés d’investissement à capital risque (Sicar).

    Meziane Rabhi
    3 Juin 2007. Liberté
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

  • #2
    L'Algérie doit absolument redresser la barre sinon elle fonce directement dans le mur.

    Commentaire


    • #3
      cette bureacratie use la croissance et le développement, et les réformes attendues sont timides, la machine algérienne est toujours percue comme sclérosée par les investisseurs et le résultat des milliers d'emplois sont perdus.
      Mr NOUBAT

      Commentaire

      Chargement...
      X