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Feu vert tacite de l'Otan au bouclier américain

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  • Feu vert tacite de l'Otan au bouclier américain

    Réunis hier à Bruxelles, les ministres de la Défense de l'Otan ont appuyé le projet de bouclier antimissile américain.


    À L'ISSUE de la réunion des ministres de la Défense de l'Otan, qui s'est achevée hier, à Bruxelles, l'Europe se retrouve dans le collimateur de trois projets de défense antimissile : le bouclier américain défendu par Washington, son complément Otan, et un système de radars russes, basé en Azerbaïdjan. Malgré l'opposition de Vladimir Poutine, le projet américain de bouclier antimissile, à construire en Pologne et en République tchèque, reste sur la table. D'après Robert Gates, le secrétaire d'État à la Défense, les négociations entre Washington, Prague et Varsovie, se poursuivent, avec l'accord tacite de l'Alliance atlantique. À Bruxelles, aucun des ministres de l'Otan n'a proposé de « geler » le projet américain, comme l'exige Moscou. « Nous estimons qu'il s'agit avant tout d'une affaire bilatérale entre Washington et certains pays de l'Est », explique-t-on côté français. Malgré les protestations du Parti social démocrate, l'Allemagne s'est également montrée discrète.


    Défense mutuelle


    Loin de bloquer le projet américain, l'Alliance atlantique a franchi une étape importante en donnant son feu vert officiel, jeudi soir, à une étude de faisabilité sur la construction d'un système de défense antimissile propre à l'Otan. Ce bouclier allié serait complémentaire du bouclier américain, auquel il serait relié. Il protégerait les pays du flanc sud-est de l'Alliance, notamment la Turquie, la Grèce, la Roumanie et la Bulgarie, qui exigent le même niveau de protection que leurs alliés tchèques ou polonais. Au titre de la défense mutuelle, l'Otan leur doit cette protection. L'Alliance planche sur un projet de défense antimissile depuis 2002. En 2006, un rapport de 10 000 pages avait conclu à l'existence d'une menace balistique sur le Vieux Continent et à la nécessité de protéger les populations et les troupes en opération.


    Les Alliés n'y avaient pas donné suite, estimant trop élevé le coût d'un bouclier protégeant les 26 pays alliés. La perspective de partager le fardeau financier avec les États-Unis a remis ce projet au goût du jour. Les résultats de la nouvelle étude sont attendus pour février 2008. Ils seront soumis aux dirigeants de l'Alliance à leur prochain sommet, en avril, à Bucarest. En attendant, la proposition russe, lancée par Vladimir Poutine au G8, de faire profiter le sud de l'Europe de son système de radars, basé en Azerbaïdjan, reste, elle aussi, sur la table. « Nos experts vont évaluer l'offre russe », a indiqué Robert Gates, à Bruxelles. « Nous considérons le radar azerbaïdjanais comme un outil supplémentaire de notre projet », a ajouté le secrétaire à la Défense, refusant de considérer l'offre russe comme une alternative à l'installation du bouclier antimissile américain en Europe de l'Est.


    Dans ce dossier ultrasensible, les États-Unis s'efforcent de ménager les susceptibilités des Russes. À Bruxelles, ils ont réussi à éviter l'affrontement, sans modifier leur position. Mais l'Europe, elle, se retrouve sous le coup de trois projets de bouclier antimissile.

    Le Figaro
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