Édition du samedi 16 juin 2007 > l'independant
Dassault annonce l’achèvement des négociations techniques : La France en passe d’exporter au moins 15 Rafale au Maroc
par Mohamed Khellaf
L’armée de l’air marocaine sera dotée d’au moins 15 avions de combat Rafale, de fabrication française, si les gouvernements français et marocain concluent la transaction que financera, en partie, l’Arabie saoudite. C’est ce qu’a annoncé, hier, le président de Dassault Aviation, Charles Edelstenne, lors d’une conférence de presse, trois jours avant l’ouverture du Salon aéronautique du Bourget, dans la banlieue parisienne, prévu du 18 au 24 juin.
Le patron de Dassault a indiqué que les négociations industrielles avec le Maroc en vue de la vente d’avions de combat Rafale sont terminées et le dossier est entre les mains des gouvernements des deux pays. «Les problèmes industriels sont réglés et les discussions sont maintenant au niveau des gouvernements», a assuré M. Edelstenne en ajoutant qu’il ne «peut dire quand elles aboutiront et dans quel sens».
Les discussions techniques étaient consacrées au type d’appareil proposé par le constructeur, à savoir sa fiche technique et principalement ses performances, en tenant compte de la surface financière du client. Le dossier qui est dès lors ficelé attend désormais une décision politique pour concrétiser la vente, la première pour la France, qui n’a jamais réussi à exporter son avion.
L’hebdomadaire satirique français le Canard enchaîné avait rapporté le mois dernier que la France s’apprêtait à livrer 14 appareils au royaume alaouite, destinés à remplacer ses vieux Mirage F1. La publication avait aussi rapporté que les autorisations technique et financière pour l’exportation de ces avions vers le Maroc avaient déjà été signées par l’ex-Premier ministre français Philipe De Villepin.
La même publication a avancé que des pilotes marocains seraient déjà en formation chez le constructeur français afin de préparer la réception des appareils de combat à partir de la fin de 2008. Dans son édition du 11 juin, le Figaro, que contrôle le groupe Dassault, avait indiqué, quant à lui, que la vente de 18 Rafale serait bientôt conclue.Le montant de cette transaction serait, selon la même source, de l’ordre de 2,5 milliards d’euros, tandis que d’autres sources évoquent un montant supérieur.
On estime à 135,7 millions d’euros le prix catalogue de l’appareil fabriqué en trois modèles de 1991 à 1993, soit cinq fois le prix d’un Mirage 2000 estimé, quant à lui, à 26,6 millions d’euros. Bien que les contrats militaires aient, de tout temps et partout dans le monde, été entourés de la plus grande discrétion, des sources proches du secteur militaro-industriel français affirment que la vente des Rafale sera supportée en partie par l’Arabie saoudite dans le cadre d’un prêt sans intérêt et de longue durée consenti au Maroc.
Des journaux français ont également fait état que l’autre partie du montant de la facture sera financée par des crédits fournisseurs dans les conditions du marché et garantie par la Coface. Les banques BNP Paribas, Société générale et Calyon auraient été sollicitées pour participer au tour de table.
L’annonce de cette avancée dans les négociations intervient en outre à la veille du début des négociations, aux Etats-Unis et sous l’égide de l’ONU, entre le royaume alaouite et le Front Polisario sur le conflit au Sahara occidental.
Elle intervient aussi alors que le Maroc, en dépit de ses difficultés financières allant crescendo, s’est lancé ces dernières années dans des opérations d’achat d’armement emboîtant le pas à l’Algérie et à la Libye, mieux lotis financièrement grâce à la manne pétrolière.
Outre les avions Rafale, Rabat s’apprête à acquérir des lance-missiles russes portables Kornet et Toungouska. Au début des années 2000, plusieurs contrats ont été signés entre Moscou et Rabat portant sur la livraison de missiles antichars Fagot et Kornet d’un montant de plusieurs dizaines de millions de dollars.
Soutenu par la France, le Maroc cherche à rééquilibrer les forces dans le Maghreb depuis que l’Algérie a conclu, en mars 2006, un important contrat d’achat de divers équipements militaires avec la Russie. Selon des experts du domaine, le contrat algérien, qui prévoit notamment des acquisitions de 34 chasseurs Mig-29 SMT, 28 chasseurs Su-30 MKI, 14 avions d’entraînement et de combat Yak-130 et au moins 300 chars T90, permettrait à l’Algérie de surclasser, en théorie, les autres pays de la région.
M. K.
Dassault annonce l’achèvement des négociations techniques : La France en passe d’exporter au moins 15 Rafale au Maroc
par Mohamed Khellaf
L’armée de l’air marocaine sera dotée d’au moins 15 avions de combat Rafale, de fabrication française, si les gouvernements français et marocain concluent la transaction que financera, en partie, l’Arabie saoudite. C’est ce qu’a annoncé, hier, le président de Dassault Aviation, Charles Edelstenne, lors d’une conférence de presse, trois jours avant l’ouverture du Salon aéronautique du Bourget, dans la banlieue parisienne, prévu du 18 au 24 juin.
Le patron de Dassault a indiqué que les négociations industrielles avec le Maroc en vue de la vente d’avions de combat Rafale sont terminées et le dossier est entre les mains des gouvernements des deux pays. «Les problèmes industriels sont réglés et les discussions sont maintenant au niveau des gouvernements», a assuré M. Edelstenne en ajoutant qu’il ne «peut dire quand elles aboutiront et dans quel sens».
Les discussions techniques étaient consacrées au type d’appareil proposé par le constructeur, à savoir sa fiche technique et principalement ses performances, en tenant compte de la surface financière du client. Le dossier qui est dès lors ficelé attend désormais une décision politique pour concrétiser la vente, la première pour la France, qui n’a jamais réussi à exporter son avion.
L’hebdomadaire satirique français le Canard enchaîné avait rapporté le mois dernier que la France s’apprêtait à livrer 14 appareils au royaume alaouite, destinés à remplacer ses vieux Mirage F1. La publication avait aussi rapporté que les autorisations technique et financière pour l’exportation de ces avions vers le Maroc avaient déjà été signées par l’ex-Premier ministre français Philipe De Villepin.
La même publication a avancé que des pilotes marocains seraient déjà en formation chez le constructeur français afin de préparer la réception des appareils de combat à partir de la fin de 2008. Dans son édition du 11 juin, le Figaro, que contrôle le groupe Dassault, avait indiqué, quant à lui, que la vente de 18 Rafale serait bientôt conclue.Le montant de cette transaction serait, selon la même source, de l’ordre de 2,5 milliards d’euros, tandis que d’autres sources évoquent un montant supérieur.
On estime à 135,7 millions d’euros le prix catalogue de l’appareil fabriqué en trois modèles de 1991 à 1993, soit cinq fois le prix d’un Mirage 2000 estimé, quant à lui, à 26,6 millions d’euros. Bien que les contrats militaires aient, de tout temps et partout dans le monde, été entourés de la plus grande discrétion, des sources proches du secteur militaro-industriel français affirment que la vente des Rafale sera supportée en partie par l’Arabie saoudite dans le cadre d’un prêt sans intérêt et de longue durée consenti au Maroc.
Des journaux français ont également fait état que l’autre partie du montant de la facture sera financée par des crédits fournisseurs dans les conditions du marché et garantie par la Coface. Les banques BNP Paribas, Société générale et Calyon auraient été sollicitées pour participer au tour de table.
L’annonce de cette avancée dans les négociations intervient en outre à la veille du début des négociations, aux Etats-Unis et sous l’égide de l’ONU, entre le royaume alaouite et le Front Polisario sur le conflit au Sahara occidental.
Elle intervient aussi alors que le Maroc, en dépit de ses difficultés financières allant crescendo, s’est lancé ces dernières années dans des opérations d’achat d’armement emboîtant le pas à l’Algérie et à la Libye, mieux lotis financièrement grâce à la manne pétrolière.
Outre les avions Rafale, Rabat s’apprête à acquérir des lance-missiles russes portables Kornet et Toungouska. Au début des années 2000, plusieurs contrats ont été signés entre Moscou et Rabat portant sur la livraison de missiles antichars Fagot et Kornet d’un montant de plusieurs dizaines de millions de dollars.
Soutenu par la France, le Maroc cherche à rééquilibrer les forces dans le Maghreb depuis que l’Algérie a conclu, en mars 2006, un important contrat d’achat de divers équipements militaires avec la Russie. Selon des experts du domaine, le contrat algérien, qui prévoit notamment des acquisitions de 34 chasseurs Mig-29 SMT, 28 chasseurs Su-30 MKI, 14 avions d’entraînement et de combat Yak-130 et au moins 300 chars T90, permettrait à l’Algérie de surclasser, en théorie, les autres pays de la région.
M. K.
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