Quand s'arrêteront-ils ?
Avec l'argent de l'or noir, les monarchies du Golfe font une entrée remarquée dans deux célèbres chaînes de magasins anglo-saxons.
LEUR puissance n'a d'égal que leur goût du secret. Mais quand les fonds qui gèrent les milliards de pétrodollars des familles royales du Golfe achètent à quarante-huit heures d'intervalle, deux des plus belles chaînes de magasins du monde, la discrétion devient impossible. Istithmar, l'un des fonds du cheikh de Dubaï, Mohammed al-Maktoum, devrait annoncer en ce début de semaine, le rachat pour 825 millions de dollars du célèbre grand magasin new-yorkais Barneys, aujourd'hui propriété du groupe coté américain Jones Apparel. Installé sur Madison Avenue depuis 1923, Barneys est le magasin préféré des fashionistas du Upper East Side. Carrie Bradshaw (Sarah Jessica Parker), l'héroïne de Sex in the City se faisait un devoir d'y passer une fois par jour. Encore plus chic que le Bon Marché, Barneys est célèbre pour ses « personal shoppers » qui aident les clientes à se créer un look, pour ses vitrines à Noël et pour son concierge capable de trouver des places au dernier moment pour le show le plus couru de Broadway. Barneys qui avait fait faillite en 1996, existe désormais dans huit villes américaines, au Japon et bientôt à Londres. Pour « Cheikh Mo » de Dubaï, Barneys n'est qu'une acquisition new-yorkaise de plus. En un an, il s'est offert plusieurs célèbres gratte-ciel sur Park Avenue et sur Times Square ainsi que le Mandarin Oriental, l'un des plus beaux cinq étoiles de Manhattan. Créé il y a seulement trois ans et niché comme toutes les sociétés du cheikh al-Maktoum dans les élégantes tours jumelles des Emirates Towers avec vue plongeante sur Dubaï, son fonds Istithmar a déjà investi 1,6 milliard de dollars dans 33 sociétés.
Derrière les enseignes, de beaux actifs immobiliers
Au Qatar, l'autre émir progressiste de la région, Cheikh Hamad Bin Khalifa-al-Thani n'est pas en reste. Assis sur la seconde réserve mondiale de gaz, ce monarque grand ami de la France vient de dépenser 1,08 milliard d'euros pour monter à 25 % du capital de la chaîne de supermarchés britanniques Sainsbury. Delta Two, son bras armé financier est désormais le premier actionnaire devant la famille fondatrice. Grâce à ses produits de qualité, Sainsbury est le troisième supermarché préféré des Britanniques derrière le leader Tesco et le numéro deux Asdat. Si après le tourisme, l'hôtellerie de luxe, les parcs d'attraction, l'automobile, les ports, le traitement de l'eau et l'aérien, les cheikhs s'intéressent à la distribution, ce n'est pas par hasard. Pour se diversifier du pétrole, leurs « Highness » investissent massivement dans l'immobilier. Or, Barneys tout comme Sainsbury possèdent de nombreux établissements souvent très bien placés. Ces deux belles marques mondiales leur seront aussi utiles chez eux, au Moyen-Orient. Car il faudra bien remplir les gigantesques centres commerciaux qui sortent actuellement du sable dans tous les pays du Golfe.
LENA LUTAUD.
18 juin 2007. Le Figaro.
Avec l'argent de l'or noir, les monarchies du Golfe font une entrée remarquée dans deux célèbres chaînes de magasins anglo-saxons.
LEUR puissance n'a d'égal que leur goût du secret. Mais quand les fonds qui gèrent les milliards de pétrodollars des familles royales du Golfe achètent à quarante-huit heures d'intervalle, deux des plus belles chaînes de magasins du monde, la discrétion devient impossible. Istithmar, l'un des fonds du cheikh de Dubaï, Mohammed al-Maktoum, devrait annoncer en ce début de semaine, le rachat pour 825 millions de dollars du célèbre grand magasin new-yorkais Barneys, aujourd'hui propriété du groupe coté américain Jones Apparel. Installé sur Madison Avenue depuis 1923, Barneys est le magasin préféré des fashionistas du Upper East Side. Carrie Bradshaw (Sarah Jessica Parker), l'héroïne de Sex in the City se faisait un devoir d'y passer une fois par jour. Encore plus chic que le Bon Marché, Barneys est célèbre pour ses « personal shoppers » qui aident les clientes à se créer un look, pour ses vitrines à Noël et pour son concierge capable de trouver des places au dernier moment pour le show le plus couru de Broadway. Barneys qui avait fait faillite en 1996, existe désormais dans huit villes américaines, au Japon et bientôt à Londres. Pour « Cheikh Mo » de Dubaï, Barneys n'est qu'une acquisition new-yorkaise de plus. En un an, il s'est offert plusieurs célèbres gratte-ciel sur Park Avenue et sur Times Square ainsi que le Mandarin Oriental, l'un des plus beaux cinq étoiles de Manhattan. Créé il y a seulement trois ans et niché comme toutes les sociétés du cheikh al-Maktoum dans les élégantes tours jumelles des Emirates Towers avec vue plongeante sur Dubaï, son fonds Istithmar a déjà investi 1,6 milliard de dollars dans 33 sociétés.
Derrière les enseignes, de beaux actifs immobiliers
Au Qatar, l'autre émir progressiste de la région, Cheikh Hamad Bin Khalifa-al-Thani n'est pas en reste. Assis sur la seconde réserve mondiale de gaz, ce monarque grand ami de la France vient de dépenser 1,08 milliard d'euros pour monter à 25 % du capital de la chaîne de supermarchés britanniques Sainsbury. Delta Two, son bras armé financier est désormais le premier actionnaire devant la famille fondatrice. Grâce à ses produits de qualité, Sainsbury est le troisième supermarché préféré des Britanniques derrière le leader Tesco et le numéro deux Asdat. Si après le tourisme, l'hôtellerie de luxe, les parcs d'attraction, l'automobile, les ports, le traitement de l'eau et l'aérien, les cheikhs s'intéressent à la distribution, ce n'est pas par hasard. Pour se diversifier du pétrole, leurs « Highness » investissent massivement dans l'immobilier. Or, Barneys tout comme Sainsbury possèdent de nombreux établissements souvent très bien placés. Ces deux belles marques mondiales leur seront aussi utiles chez eux, au Moyen-Orient. Car il faudra bien remplir les gigantesques centres commerciaux qui sortent actuellement du sable dans tous les pays du Golfe.
LENA LUTAUD.
18 juin 2007. Le Figaro.
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