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Le DG de FIPA : La Tunisie vend de la mind-œuvre et non plus de la main-d'œuvre !

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  • Le DG de FIPA : La Tunisie vend de la mind-œuvre et non plus de la main-d'œuvre !

    Le jeudi prochain, 21 juin 2007, s'ouvrira en Tunisie, la neuvième édition du Forum de Carthage sur l'investissement direct étranger. Un évènement qui sera couru par quelque 300 entreprises étrangères et un nombre beaucoup plus importants de visiteurs professionnels et d'hommes de médias. Un évènement qui se présente comme un vecteur de communication, pour une meilleure et plus grande visibilité de l'offre tunisienne en matière d'IDE. Un évènement qui devrait aussi être un véritable carrefour de rencontres d'affaires où, acteurs économiques, décideurs, experts et officiels, se retrouveront pour débattre de sujet d'actualité tels que l'internationalisation industrielle ou l'outsourcing des services. De tout cela, du concept du Forum et de son impact, des IDE et de la délocalisation, nous avons parlé avec Mme Mongia Khmiri, Dg du Fipa. Interview.

    Sur quel concept est bâtit ce Forum de Carthage et que vise-t-il ? Apporter des investissements, ou à promouvoir une certaine image de la Tunisie ?

    Le Forum est une manifestation de promotion générale de la Tunisie sur le thème de l'investissement direct étranger. Cela ne veut nécessairement pas dire, que dès le surlendemain de cette manifestation, nous allons avoir des déclarations d'investissement. L'investissement est une longue décision qui ne se prend pas séance tenante. C'est un acte longuement réfléchi car il génère des engagements pour les entreprises. C'est malgré tout un évènement qui a donné des résultats probants en termes d'attraction des IDE. On a ainsi vu des projets s'implanter en 2005 de la part d'entreprises étrangères qui avaient assisté aux Forums de 1999 ou 2001. En fait, le Forum de Carthage est une manifestation qui fait la publicité de la Tunisie, en tant que site favorable aux IDE. C'est aussi un évènement qui se veut avant-gardiste, en matière de promotion des orientations nationales en matière d'investissement privé d'une manière particulière et partant de l'investissement direct étranger. Fipa (Foreign Investment Promotion Agency) cherche à présenter aux investisseurs étrangers, les nouvelles possibilités d'investissements qui se dégagent des nouvelles orientations de l'économie tunisienne et des étapes de développement atteints par notre pays.

    Qu'elles sont ces nouvelles opportunités et se matérialisent-elles, comme lors des premières sessions du Forum, sur une liste quelconque ?

    Fipa vend des opportunités sectorielles, des secteurs et des niches dans ces secteurs, dans lesquelles le site Tunisie est compétitif, tel que démontré par des études et qui démontrent que la Tunisie, benchmarkée à plusieurs pays positionnés sur ces secteurs, reste compétitive et a des éléments réels, probants et palpables qu'elle peut faire prévaloir auprès de ces investisseurs. Le Forum de 2007, a plusieurs caractéristiques. La première, c'est qu'il intervient cette année à la clôture d'un plan de développement et l'annonce des orientations du prochain qui va marquer la transition de l'économie tunisienne vers un nouveau palier de croissance, où les secteurs ç valeur ajoutée auront la part du lion. Ce Forum arrive aussi à un moment où la Tunisie ne vent plus de la main d'œuvre, mais de la «mind œuvre» dans différents secteurs à haute valeur ajoutée et basés sur un savoir-faire tunisien d'un certain niveau et essentiellement des ingénieurs et des techniciens supérieurs. Le Forum va essayer aussi cette année de focaliser sur deux thèmes majeurs, c'est-à-dire l'internationalisation de l'entreprise et l'outsourcing, pour démontrer aux investisseurs étrangers à travers ces panels, que la Tunisie est un pays qui se positionne en tant que partenaire pour vendre une solution complète. La Tunisie ne se positionne plus en tant que pays low-cost, mais en tant que partenaire à valeur ajoutée, qui peut se positionner sur la chaîne des valeurs pour vendre une solution complète, un produit complet à fort teneur de technologie et qui s'achemine, petit à petit vers le haut de la chaîne des valeurs.

    Concrètement ?

    C'est l'électronique destinée aux télécommunications, l'électronique de haute précision destinée à l'automobile, la plasturgie, c'est aussi les TIC et le développement des logiciels et c'est l'aéronautique. Autant de secteurs qui emploient une main d'œuvre hautement qualifiée et qui drainent des investisseurs qui ne regardent pas tellement le coût, mais d'abord la qualité.

    Entre un pays qui se positionnait, il y a quelques années, sur le coût de la main d'œuvre et qui se positionne maintenant sur l'échelle des valeurs, pensez-vous qu'il puisse tenir le coût lorsqu'il s'agit, comme vous dites, de «mind œuvre», benchmarké à des pays comme l'Inde ou autres ?

    Lorsqu'un investisseur décide d'aller dans un pays ou une région, il y a tout un ensemble d'éléments et de critères qu'il regarde. Le classement de ces critères, diffère d'un pays à un autre, mais il y a la proximité culturelle et géographique, la stabilité politique et sociale et la Tunisie, même si c'est un petit pays qui est bien positionné dans le «near-shoring», connu en tant que plateforme multilinguistique et on a des équipes tunisiennes qui travaillent déjà sur le développement de logiciels en Allemand et même sur l'Italien et l'anglais !

    N'avez-vous pas peur, par le choix du thème de l'internationalisation, d'évoquer un sujet qui fâche actuellement dans des pays comme le France, et qui est celui de la délocalisation ?

    Il est vrai que ce mot a fait beaucoup de bruit. Il n'est pas propre à ce pays, mais concerne tout le monde. Il est cependant vrai que depuis quelques temps, on ne constate plus en Tunisie de délocalisation, mais des extensions d'entreprises étrangères déjà opérationnelles en Tunisie, qui cherchent à améliorer leur compétitivité ou à se maintenir. La Tunisie ne s'est jamais positionnée en tant que site alternatif, mais toujours en tant que plateforme partenaire, qui peut aider les entreprises étrangères à garder leur compétitivité et à l'améliorer. Sinon, nous avons des ingénieurs qui coûtent quatre fois moins cher que l'Europe, tout en produisant aux normes européennes et c'est cela ce que recherchent ces entreprises.

    FIPA qui cible les IDE, semble être «en dehors du coup», lorsqu'il s'agit des IDE arabes et de tous les montants pharamineux d'investissements annoncés au grès des visites de certains hommes ou groupes d'affaires arabes, qui plus est, sont des créneaux en dehors de la liste des secteurs que vous évoquiez !

    FIPA travaille dans le cadre, claire et transparent, du code des investissements. Elle vend des opportunités et non des projets, qui sont du ressort du ministère de tutelle qui en connait les tenants et les aboutissants. Fipa a la latitude de vendre des opportunités d'investissements dans des secteurs d'activité. On n'a jamais refusé d'accompagner un investisseur dans le BTP et qui répond à toutes les conditions réglementaires mentionnés et exigés par la loi. Pour le reste, il y a des autorisations à obtenir et remplir certaines conditions. Il ne faut pas non plus oublier que le BTP est encore une activité de service, réglementée, qui nécessite une autorisation de la commission supérieure des investissements si la part des étrangers dépasse les 50 %.

    Peut-on demander à Fipa, de quantifier les résultats des précédents Forums de Carthage et de donner un résultat chiffré à leur propos, en matière d'IDE ?

    Il est pratiquement impossible de quantifier les résultats de ce genre de manifestations dédiés à la promotion. Le Forum peut être, pour un investisseur étranger, n'être qu'un simple le déclic pour un investissement. Le feed-back réel de telles manifestations, ne se mesure pas que par le nombre d'investissements enregistré au cours de la manifestation. Il se mesure aussi par la publicité qu'on fait sur le pays, par les effets d'annonce et les relais d'affaires qui sont des multiplicateurs d'information sur le pays, par le fait que la Tunisie figure maintenant sur les «long listes » de certaines grandes entreprises. Le Forum n'est pas un évènement à usage unique et ses effets sont surtout incalculables en promotion du niveau de développement atteint, de l'environnement des affaires qui y règne et de l'image, d'une autre image de la Tunisie, celle du pays des opportunités d'affaires et d'investissement. Le fait d'amener pour cela 300 entreprises étrangères, peut nous faire dire que l'objectif est atteint !

    Il reste quand même, que la part de la Tunisie, dans le flux international des IDE, n'est pas très importante !

    Très petites par rapport à nos ambitions, je suis d'accord ! La Tunisie reçoit quand même 116 DT par tête d'habitant en IDE et on est pour cela devant d'autres pays tels que la Turquie, l'Egypte ou le Maroc. N'oublions pas non plus, que nous ne sommes pas encore engagés dans le processus de libéralisation des investissements des services qui draineront certainement d'importants IDE dans l'avenir et que nous nous imposons des statistiques très strictes, en matières d'IDE, puisque nous ne comptons que les opérations de «green field », ou de les créations dans l'industrie et les services et même des opérations, alors que des opérations ponctuelles de privatisations ne sont pas comptabilisées par Fipa. Pour 2006, par exemple, on parle de 4,4 milliards DT, Fipa ne parle que de 1,43 milliards DT et peut-être qu'on fera une croissance de 20 % cette année. Ce sont ceux-là les vrais IDE !

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