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L’Espagne menacée par des salafistes d'El Takfir

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  • L’Espagne menacée par des salafistes d'El Takfir

    Une nouvelle menace des «djihadistes» d’Al Qaïda contre l’Espagne, a fait l’objet d’un rapport confidentiel des services secrets espagnols (CNI), selon le quotidien El Pais qui a rapporté dans son édition d’hier qu’«en Espagne, une nouvelle menace a été détectée, venant de groupe isolés composés de jeunes islamistes définis comme de seconde génération». Il s’agit d’enfants d’immigrés, nés en Espagne qui auraient été endoctrinés dans des forums de salafistes sous l’idéologie la plus radicale, celle d’El Hidjra Oua El Takfir, selon des extraits du rapport du CNI intitulé «Evolution de la menace du terrorisme islamiste en Espagne», cités par le journal.

    Toujours selon le rapport, le courant El Takfir autorise ses adeptes, donc cette nouvelle génération de terroristes, à s’affranchir des règles de vie musulmanes pour se dissimuler. Ils ont aussi recours à la délinquance de droit commun pour financer leurs activités. «Nous avons des dizaines de jeunes adeptes du courant El Takfir en Espagne. Ils boivent de l’alcool, mangent du porc, fréquentent des filles et vont en discothèque», selon un spécialiste cité par le journal qui ajoute que «c’est pour cela qu’ils sont si dangereux».

    L’alerte «à haut risque» donnée par le CNI prévient sur des attaques en Espagne à cause notamment du procès des auteurs présumés des attentats de Madrid du 11 mars 2004 (191 morts et 1 841 blessés) qui se déroule actuellement. «Ce sont des Espagnols, fils d’immigrés, ils ont fait des études et s’habillent à l’occidentale. Ils ne ressemblent pas à des radicaux, mais souvent ils le sont plus que les autres. C’est un phénomène nouveau et un défi difficile», selon un expert policier cité par El Pais. Le même rapport, établi le 19 avril dernier, affirme que le risque est très sérieux à cause de «la hantise des chefs d’Al Qaïda de récupérer le territoire espagnol et de le faire passer dans le giron musulman, en raison de l’occupation maure d’une partie de la péninsule ibérique entre les 8e et 15e siècles».

    Le rapport souligne par ailleurs l’augmentation de la polarisation sociale et la radicalisation «d’une partie» de la communauté musulmane. Les services de sécurité espagnols sont depuis plusieurs mois en alerte face à cette menace. Il y a deux ans, le CNI a découvert l’ouverture de six mosquées où se tenaient des forums du courant d’El Hidjra Oua El Takfir, quatre à Barcelone et deux à Valence. Leurs adeptes sont de nationalités marocaine et algérienne, selon le CNI qui n’a pas manqué de rappeler que ce mouvement constitue le noyau le plus dur des djihadistes. Il figure en haut de la liste, établie par l’Union européenne, des organisations terroristes internationales.

    Quelques noms sinistrement célèbres adeptes de ce mouvement ont été cités dans ce rapport, à l’exemple de Mohamed Atta, l’un des cerveaux des attaques du 11 septembre et de Jamal Zougam, l’un des trois suspects marocains arrêtés dans le cadre de l’enquête sur les attentats de Madrid. Pour conforter sa thèse, le CNI a rappelé les attentats du 7 juillet 2005 à Londres commis par des britanniques, fils d’immigrés, qui appartiennent à la deuxième génération.

    Dans son rapport, le CNI qui a repris tous les messages diffusés par Ben Laden et El Dhawahiri sur l’Espagne et qui sont au nombre de 37, fait remarquer que 11 d’entre eux ont été publiés entre 2006 et 2007. «Al Qaïda a augmenté ses fetwas concernant le djihad en Espagne ce qui prouve la croissance du niveau de la menace». Et ce, d’autant que la proximité de l’Espagne avec le Maghreb augmente le risque d’attentats.

    D’ailleurs, les experts de la police espagnole avouent ne pas savoir quand et comment les djihadistes attaqueront l’Espagne. Ils insistent toutefois, sur la base de leurs renseignements, sur la possibilité d’attaques terroristes à l’étranger contre des touristes et des intérêts espagnoles. Si les experts espagnols ont affirmé dans leur rapport que «le GSPC reste notre première source de menace», leurs dernières enquêtes ont démontré que «la France et l’Espagne sont les deux principales sources de financement d’Al Qaïda au Maghreb». Des réseaux de financement ont été mis en place dans ces deux pays par des cellules dormantes, selon les conclusions d’une investigation menée par une équipe de procureurs, de juges et d’enquêteurs franco-espagnols, citée par El Pais.

    «Les salafistes algériens reçoivent leurs fonds du paradis fiscal des Bahamas», avait rapporté le quotidien, tout en précisant qu’avec ces fonds «des explosifs, des radios et les téléphones satellites» sont achetés. Les investigations menées dans ces pays ont démontré que l’Espagne et la France sont les fiefs européens principaux d’Al Qaïda Maghreb. La délinquance et le recours à la collecte sont les principales sources de revenus des activistes dans ces deux pays, selon le journal qui a soutenu que le réseau passe également par les paradis fiscaux. L’enquête de la plus haute instance pénale espagnole, avait révélé que des fonds en provenance des Bahamas sont arrivés entre les mains d’un des membres du réseau en Espagne, et ont été camouflés par de fausses factures au nom d’une entreprise d’informatique japonaise, selon le journal qui fait référence à une plainte sur le blanchiment d’argent, traitée par le procureur de la République Vicente González Mota.

    Une équipe mixte de magistrats français et espagnols est arrivée à la conclusion qu’un réseau de financement complexe opère dans les deux pays en direction de la branche Maghreb dirigée par l’émir de l’ex-GSPC, Abou Mosaab Abdelwadoud. Les magistrats évoquent des opérations de compensation complexe à travers toute la planète qui échappent aux circuits financiers traditionnels. Les services de renseignements français et espagnols ont conclu que l’Espagne et la France étaient des cibles pour ce groupe.

    Par la Tribune
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