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Le textile intelligent au Salon de la Recherche

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  • Le textile intelligent au Salon de la Recherche

    Désormais intelligent, le textile peut devenir odorant, amaigrissant, antipollution ou encore aide soignant. Lors du récent Salon de la recherche, les chercheurs et marques de créateurs ont exposé leurs dernières innovations.

    Pionnière en la matière, la créatrice designer Élisabeth de Senneville regorge d'idées, entre un vêtement contenant du charbon actif qui absorbe les mauvaises odeurs et un vêtement doublé d'un filet d'argent visant à dévier les ondes électromagnétiques des téléphones portables. Parmi ses autres prototypes, figure une veste en jean lumineuse destinée aux conducteurs de deux-roues. Des lignes blanches en cristaux liquides, situées sur les bras et le col et dotées d'un détail en fibre optique, absorbent la lumière du jour et la restituent la nuit.

    Olivier Lapidus, lui, travaille avec le laboratoire Ceva (Centre d'étude et de valorisation des algues) pour mettre au point des microcapsules enserrées dans le textile pour diffuser des odeurs. La vogue des cosméto-textiles, aux vertus amincissantes ou contenant du lait hydratant, fait rage à l'étranger, mais la réglementation a des contours encore flous. Une autre application très attendue : des vêtements nomades, équipés d'électronique. De nombreux scientifiques travaillent sur des vêtements à téléphone portable intégré et Olivier Lapidus en rêve. « Et pourquoi pas des vêtements chauffants ? », interroge un participant au débat. « Il faudrait porter 15 kg de batteries ! », répond André Dittmar, directeur de l'équipe microcapteurs et microsystèmes biomédicaux de l'Institut des nanotechnologies de Lyon.

    La solution existe pourtant, André Joffre, président du pôle de compétitivité Derbi, spécialisé en énergies renouvelables, en est persuadé : « Les objets et les vêtements que l'on porte vont être dotés de capteurs solaires, explique-t-il. C'est le cas d'un maillot de bain d'une grande marque qui va être commercialisé. Les capteurs produisent de l'électricité, ce qui permet de recharger les téléphones portables. Dans le futur, les capteurs seront tissés dans le tissu lui-même. Il existe d'ailleurs déjà des sacs d'ordinateurs portables dont une face est équipée de capteurs solaires souples, qui produisent de l'énergie pour le recharger. »

    Des applications biomédicales

    Ces développements sont directement liés aux progrès des nanotechnologies, car la miniaturisation des capteurs est son corollaire indispensable. Mais là n'est pas le seul obstacle. Comme le souligne Jean-Yves Dréan, directeur du Laboratoire de physique et mécanique textile de Mulhouse, « une des grandes difficultés, c'est la résistance de ces produits au lavage ».

    Les textiles de demain auront de nombreuses applications biomédicales. Des prototypes équipés de microcapteurs médicaux, d'un millimètre ou moins, sont à même d'enregistrer toute une série de fonctions corporelles comme les rythmes cardiaque et respiratoire ou le taux de transpiration. « Les applications sont nombreuses : surveillance des personnes âgées à domicile, protection des personnels ayant des métiers à risques car on peut imaginer que ces données soient directement transmises à un centre de télémédecine », explique André Dittmar.

    Le Centre suisse d'électronique et de microtechnique (CSEM), qui a réalisé un prototype pour les pompiers français, est notamment financé par la Commission européenne via sa participation à plusieurs projets européens dotés de budgets allant de 500 000 à 1,5 million d'euros. « Dans une dizaine d'années, on verra sortir une valve cardiaque en textile qu'il sera possible d'implanter de façon percutanée, ce qui évitera d'opérer », annonce Jean-Yves Dréan. Il s'agit d'un textile basique, mais nettoyé par un processus à ultrasons et totalement biocompatible.

    Par le figaro
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