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Le Pakistan outragé de l'annoblissement de Salman Rushdie

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  • Le Pakistan outragé de l'annoblissement de Salman Rushdie

    Le Pakistan a exigé, lundi 18 juin, le retrait du titre de chevalier conféré par la reine Elizabeth II d'Angleterre à l'écrivain Salman Rushdie, estimant qu'il s'agissait d'une insulte à l'encontre des musulmans.

    Le ministère des affaires étrangères pakistanais a annoncé qu'il adressera une protestation officielle à Londres, après que cette distinction a été accordée à M. Rushdie, écrivain d'origine indienne et auteur du roman Les Versets sataniques, qui avait fait l'objet, en 1989, d'une "fatwa" lancée par l'ayatollah Khomeiny.

    Selon le ministère, l'octroi de ce titre ne va pas dans le sens d'une meilleure compréhension entre les pays musulmans et l'Occident. "Nous déplorons la décision des autorités britanniques de le faire chevalier, a déclaré une porte-parole, accusant M. Rushdie d'avoir tenté d'insulter et de diffamer les musulmans."

    IL SERAIT "JUSTE" DE "FAIRE EXPLOSER UNE BOMBE SUR SON CORPS"

    Lundi, l'Assemblée nationale pakistanaise a "fermement condamné" l'attribution à Salman Rushdie du titre de "Sir", en lisant une résolution adoptée, chose rare, avec le soutien de l'opposition. A Multan, ville de l'est du pays, des étudiants ont brûlé des effigies de la reine Elizabeth II et de Salman Rushdie.

    Ijaz Ul-Haq, ministre des affaires religieuses, a déclaré qu'il s'agissait d'une occasion pour "le milliard et demi de musulmans de regarder sérieusement cette décision". "Si les musulmans ne s'unissent pas, la situation va s'empirer et Salman Rushdie peut même devenir député anglais", a-t-il poursuivi, estimant que si Londres ne revenait pas sur sa décision, il serait "juste" de "faire exploser une bombe sur son corps".

    Avant Islamabad, l'Iran voisin avait estimé, dimanche, qu'il s'agissait d'un d'acte d'"islamophobie" qui "placera définitivement les responsables britanniques dans une position de confrontation avec les sociétés musulmanes".

    Londres a défendu l'adoubement de l'écrivain et a refusé de revenir sur sa décision."L'honneur fait à Sir Salman est amplement mérité et s'explique de lui-même", a déclaré l'ambassade britannique. La publication des Versets sataniques en 1988 avait provoqué des manifestations et des vagues de violence dans de nombreux pays musulmans.

    Par Le Monde
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