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USA : Les immigrés Africains ne font pas la joie des Afro-américains

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  • USA : Les immigrés Africains ne font pas la joie des Afro-américains

    WASHINGTON (AP) - "Pour les Blancs, nous sommes tous noirs, mais dès que vous parlez, certains Afro-américains se demandent ce que vous faites là", explique Wanjiru Kamau, habitante de Washington d'origine nigériane... Les immigrés africains, estimés à plus d'un million, aux Etats-Unis s'efforcent de trouver leur place dans un pays où les relations entre Blancs et Noirs sont en constante évolution.

    Certains sont diplômés de l'enseignement supérieur alors que d'autres sont illettrés, mais beaucoup veulent s'établir définitivement aux Etats-Unis et cherchent à s'intégrer dans la société américaine. "A l'exception de la peau, qui est juste une façade, les Africains et les Afro-américains ont très peu de choses en commun", souligne Mme Kamau. "Nous devons prendre le temps d'écouter l'histoire de chacun."

    Selon les chiffres du recensement américain, le nombre d'immigrés africains aux Etats-Unis s'établissait à 881.000 en 2000. Mais en 2005, ce chiffre a atteint 1,2 million, précise Jim Wilson, de la Brookings Institution.

    Depuis 1990, le nombre d'immigrés africains a plus que triplé dans des villes comme Atlanta, Seattle et Minneapolis, où ils représentent plus de 15% de la population noire. Ils se concentrent également à New York et dans l'agglomération de Washington: on en recense plus de 130.000 dans chacune de ces zones urbaines, selon M. Wilson.

    Directrice de la Fondation pour les immigrés et réfugiés africains, Mme Kamau est en contact avec des nouveaux arrivants en situation difficile: réfugiés démunis de Somalie, du Soudan, du Liberia, de Sierra Leone et d'autres pays ravagés par la guerre.

    Un grand nombre de réfugiés issus de zones rurales n'ont jamais utilisé d'appareils modernes auparavant et dans certains cas, ne savent ni lire ni écrire, note Mme Kamau. "Certains sont extrêmement frustrés, car la culture ici est très différente de ce qu'ils connaissent."

    A côté de cet afflux de réfugiés, on observe une vague d'immigrés hautement qualifiés. Selon les chiffres du recensement de 2000, il y a proportionnellement davantage de diplômés de l'enseignement supérieur parmi les immigrés africains (43%) que dans la population américaine dans son ensemble. Comparé aux Afro-américains, le revenu moyen des immigrés africains est plus élevé et leur taux de chômage plus bas.

    Jacqueline Copeland-Carson, de l'université du Minnesota, est convaincue que les immigrés africains et les Afro-américains seront à même de surmonter des tensions, qu'elle attribue en partie au poids des préjugés. "Certains Africains jugent les Afro-américains violents, paresseux et inférieurs intellectuellement, alors qu'on enseigne aux Noirs américains que les Africains sont moins civilisés et moins capables", explique-t-elle.

    "En apprenant à se connaître dans les églises, les mosquées et les associations communautaires, les gens commenceront à se rendre compte qu'on leur a raconté des mensonges à propos de l'autre et qu'ils ont beaucoup de choses en commun."

    A Washington comme dans d'autres villes, les relations entre immigrés africains récents et Afro-américains sont marquées par des frictions occasionnelles. Certains Noirs américains ont ainsi rejeté une proposition visant à surnommer officiellement un quartier "Little Ethiopia". Les organisations de défense des droits civiques évoquent un certain ressentiment dans les couches populaires afro-américaines qui considèrent les nouveaux venus comme une menace pour leurs emplois.

    Les immigrés africains aux Etats-Unis viennent principalement, mais pas seulement, du Nigeria, d'Ethiopie et du Ghana. "Les conditions au pays font souvent qu'il est difficile d'y retourner", explique Ike Udogu, un immigré nigérian, professeur à l'université Appalachian State, arrivé en Caroline du Nord il y a 36 ans. "Vous voulez travailler dans une société où votre vie n'est pas en danger." AP
    "Quand le dernier arbre aura été abattu - Quand la dernière rivière aura été empoisonnée - Quand le dernier poisson aura été péché - Alors on saura que l'argent ne se mange pas." Geronimo
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