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Cent jours de captivité pour un journaliste de la BBC à Gaza

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  • Cent jours de captivité pour un journaliste de la BBC à Gaza

    Radio France Internationale
    par Stefanie Schüler

    Le lundi 12 mars 2007, des hommes armés enlevaient à Gaza Alan Johnston. Le correspondant de la BBC rentrait chez lui après une journée de travail. Il était 14h15.

    Cent jours plus tard, ce mercredi 20 juin, des amis et voisins se sont rassemblés devant la maison de ses parents à Lochgoilhead, un petit village écossais. A 14h15 précise ils lâchent cent ballons en soutien à Alan. Son père, Graham Johnston, n’a pas cessé ces dernières semaines de multiplier des appels à la libération de son fils. «Alan est un ami du peuple palestinien», a-t-il encore une fois souligné.

    L’enlèvement du correspondant de la BBC à Gaza avait déclenché une véritable campagne internationale de mobilisation. Des deux organisations palestiniennes rivales, Fatah et Hamas, en passant par Israël jusqu’à la Ligue arabe, de l’Orient à l’Occident – tous avaient lancé des appels à la libération d’Alan Johnston.

    Mobilisation internationale

    Cent jours plus tard, ce mouvement ne semble rien avoir perdu de son entrain, bien au contraire : «Au centième jour de sa détention, nous sommes plus que jamais fermes dans notre soutien envers Alan et nos pensées sont constamment avec sa famille», a déclaré la directrice de BBC News, Helen Boaden. La chaîne publique britannique a organisé des veillées et prières à travers le monde. Des rassemblements de ses collègues ont eu lieu à Washington et New York, mais aussi à Bruxelles, Jérusalem et Kaboul. Plus de 170 000 personnes ont déjà signé la pétition de la BBC demandant la libération d’Alan Johnston. A Paris aussi une manifestation à l’appel de Reporters sans frontières (RSF) a réuni, ce mercredi, une centaine de personnes. Au pied de la Tour Eiffel des défenseurs de la liberté de la presse ont brandi des panneaux portant les noms d'une centaine de grands médias de 25 pays qui demandent la libération du journaliste.

    «Lorsque tout cela sera terminé, outre la gêne face à toute cette mobilisation, je parie qu’il va songer à la façon dont – dans une région où les gens s’accordent sur peu de choses – sa situation a rassemblé les individus», estime Jon Williams. Le rédacteur en chef du service international de BBC News, souligne que son collègue enlevé est un homme qui ne recherche jamais le feu des projecteurs.


    Alan Johnston travaillait depuis trois ans pour la BBC dans la bande de Gaza. Il était le dernier reporter occidental permanent sur place, alors que la situation sécuritaire s’aggravait de jour en jour. Le journaliste de 45 ans était très conscient du risque. Dans un article pour le site internet de BBC News, il écrivait en janvier dernier : «Jusqu’à présent, les étrangers enlevés ont été libérés assez rapidement, sains et sauf». Des enlèvements d’occidentaux ne sont, en effet, pas chose rare dans la bande de Gaza. Mais, jamais un ressortissant étranger n'a été retenu aussi longtemps en captivité qu’Alan Johnston.

    Le Hamas veut faire preuve de sa crédibilité


    Les combats sanglants entre le Fatah du président palestinien Mahmoud Abbas et les islamistes du Hamas, qui avaient fait rage ses dernières semaines dans la bande de Gaza, ont été source d’immense inquiétude pour les proches de l’otage britannique.

    Pour le Hamas, mise en cause par la communauté internationale pour avoir pris le contrôle de la bande de Gaza le 15 juin, il s’agit de prouver sa crédibilité. Le mouvement islamiste tente donc de se placer en sauveur du journaliste détenu en otage. Pour cela, le mouvement avait convoqué, pas plus tard que mardi, une conférence de presse à Gaza. A cette occasion, Khalil Al-Hayya avait déclaré : «En ce qui concerne Alan Johnston, nous multiplions les efforts pour obtenir sa libération et nous espérons qu’ils aboutiront et qu’il sera libéré dans les prochains jours». Le porte-parole du Hamas, Sami Abou Zouhri se voulait encore plus convaincant : «Nous voulons rassurer tout le monde et montrer que le Hamas œuvre sérieusement à la libération de Johnston. D'intenses efforts sont déployés 24 heures sur 24 car nous sommes déterminés à aboutir»

    «C’est le moment de peser»


    Les efforts du Hamas pour améliorer son image n’ont pas échappé à Robert Ménard. Dans ce contexte d’extrême tension au Proche Orient, le secrétaire général de Reporters sans frontières estime le moment propice pour agir : «Le Hamas est sensible à son image dans le monde. Aujourd'hui, le Hamas a envie de montrer qu'il a repris la situation en main, qu'il est capable d'imposer l'ordre dans la bande de Gaza. Donc, on peut se dire qu'il a intérêt, pour traduire cela dans les faits, à obtenir la libération d'Alan Johnston. C'est le moment de peser».

    Article publié le 20/06/2007
    “La vérité est rarement enterrée, elle est juste embusquée derrière des voiles de pudeur, de douleur, ou d’indifférence; encore faut-il que l’on désire passionnément écarter ces voiles” Amin Maalouf
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