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OMC : le Brésil et l'Inde rompent les négociations avec les Etats-Unis et l'UE

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  • OMC : le Brésil et l'Inde rompent les négociations avec les Etats-Unis et l'UE

    Le Monde

    Les délégations du Brésil et de l'Inde ont décidé, jeudi 21 juin, de se retirer des négociations sur la libéralisation du commerce, organisées dans le cadre de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) avec les Etats-Unis et l'Union européenne à Potsdam, en Allemagne, jugeant "inutile" de poursuivre les discussions. Cette réunion, qui avait commencé mardi, aurait dû se poursuivre jusqu'à samedi. Elle avait pour principal but de parvenir à un accord de principe sur plusieurs questions épineuses, qui pourrait ensuite être étendu à l'ensemble des 150 pays membres de l'OMC.



    Celso Amorim, ministre des affaires étrangères brésilien, et Kamal Nath, ministre du commerce indien, ont décidé de rompre prématurément les négociations "compte tenu de ce qui est sur la table", selon M. Amorim. Il a précisé que l'agriculture, principal désaccord du cycle de négociations de Doha lancées en 2001, avait été à l'origine de l'échec de cette rencontre, qui réunissait le commissaire européen au commerce, Peter Mandelson, et la représentante américaine pour le commerce, Susan Schwab.

    PASCAL LAMY RELATIVISE CET ÉCHEC

    Selon un responsable européen interrogé à Bruxelles, les négociateurs de l'OMC n'ont pas pu trouver de "terrain possible de convergence" en raison d'exigences "allant au-delà des limites" du Brésil et de l'Inde en matière agricole, et du refus en retour des pays émergents d'ouvrir suffisamment leurs marchés aux produits industriels.

    M. Mandelson a déploré l'échec de la réunion de Potsdam, affirmant que les Européens étaient "prêts à offrir beaucoup" mais qu'ils ne pouvaient le faire "en obtenant trois fois rien en retour". Il a précisé qu'il aurait été prêt à mettre sa "dernière carte" sur la table des négociations en matière agricole, mais qu'il y a renoncé en constatant qu'un tel geste n'aurait suscité aucune concession de ses partenaires. Il n'a pas précisé la nature de cette offre.

    Pascal Lamy, directeur général de l'OMC, a de son côté relativisé cet échec, jugeant que l'absence d'un accord au sein du G4 (Brésil, Inde, UE et Etats-Unis) ne remettait pas en cause les négociations dans le cadre de l'OMC."La convergence entre ces Etats membres aurait été utile pour ouvrir la voie vers une convergence multilatérale, mais utile ne veut pas dire indispensable", a-t-il estimé, dans un communiqué diffusé après l'annonce du départ des délégations brésilienne et indienne.

    Le président américain George W. Bush s'est dit pour sa part "déçu de voir que certains pays bloquent une occasion d'étendre les échanges". "De grandes économies comme le Brésil et l'Inde ne devraient pas s'opposer au progrès de pays plus petits, pauvres et en développement, mais c'est ce qui semble s'être produit cette semaine en Allemagne", a-t-il poursuivi, assurant néanmoins que les Etats-Unis restaient "déterminés à mener à bien le cycle de Doha".

    LE CYCLE DE NÉGOCIATIONS DE DOHA MENACÉ

    L'échec de Potsdam met pourtant sérieusement en péril le cycle de négociations de Doha, alors que le temps est compté : un accord sur les grandes lignes de la négociation est indispensable dans les prochaines semaines si les 150 pays membres veulent tenir leur engagement de boucler les travaux d'ici à la fin de l'année 2007. Au-delà, les discussions risquent d'être figées pour longtemps du fait de l'élection présidentielle américaine de 2008.

    Depuis le début du cycle de Doha, les négociateurs tentent de résoudre une équation fort complexe : obtenir des Occidentaux qu'ils ouvrent davantage leurs marchés aux produits agricoles en provenance des pays émergents afin que ceux-ci, en retour, lèvent un peu leurs barrières pour les productions industrielles des pays riches.

    Le 21 Juin 2007
    “La vérité est rarement enterrée, elle est juste embusquée derrière des voiles de pudeur, de douleur, ou d’indifférence; encore faut-il que l’on désire passionnément écarter ces voiles” Amin Maalouf
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