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Le dilemme du compteur

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  • Le dilemme du compteur

    Devenu obligatoire depuis quelques mois pour les propriétaires des taxis neufs, le compteur pose de sérieux problèmes aux gens de la corporation. Selon certains conducteurs, la mise en service de cet appareil n’arrange ni les exploitants ni les clients.


    Une démonstration qui nous a été faite par un chauffeur de taxi entre la gare routière est et la place des Martyrs. Il nous a montré que le compteur comptabilise les unités même lorsque le véhicule est à l’arrêt. Les chiffres montent surtout dans les longues attentes, suite aux multiples embouteillages qui se forment dans les passages névralgiques de la ville. « Par contre, sur une voie libre où le véhicule circule rapidement, le prix de la course n’atteint même pas le tarif habituellement pratiqué sur un parcours entre un quartier de la périphérie et le centre-ville », attestent des chauffeurs de taxi. « Avec un tarif de départ de 15 DA le jour et 22,50 DA la nuit, le prix à payer pour une course peut dépasser le barème en vigueur pour le passager, comme il peut pénaliser le conducteur du taxi », soutiennent-ils. Ces derniers évoquent encore la rareté de ces compteurs sur le marché. Importés de Chine par des entreprises étatiques et cédés il y a seulement une année à 10 000 DA, leur prix a presque triplé de l’avis des connaisseurs. « Certains ont même trouvé des difficultés à exercer, faute d’avoir déniché la précieuse boîte », nous affirme-t-on. Pour être dispensé d’une mesure aussi contraignante, la réglementation (assez étrange pour les gens du métier), exige des chauffeurs des taxi neufs de peindre leur voiture en jaune, et s’aligner sur les vieilles « épaves » qui « pullulent » encore dans la ville. Une opération proposée pour pas moins de 5000 DA par les gérants des stations-service. Des frais supplémentaires qui pourront être revus à la hausse si le propriétaire désire un jour se passer de cette couche de peinture. Un casse-tête pour les exploitants des licences de taxi dont la majorité refuse de dénaturer la tôle de leurs engins neufs. Il semble tout de même qu’une astuce ait été trouvée en concertation avec le syndicat des conducteurs de taxi. Il s’agit de faire fonctionner le compteur uniquement pour échapper à une pénalité lors des contrôles de police et continuer à appliquer le tarif en vigueur, en attendant une solution qui pourra arranger tout le monde. Cela ne pourra pas durer longtemps. Les premiers concernés savent bien que leur syndicat devra discuter sérieusement la question avec la direction des transports, pour se mettre en conformité avec la réglementation.

    S. Arslan

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